Des résidents des immeubles Punavai Nui menacés de coupures d’eau


PAPEETE, mardi 8 janvier 2013. C’est un bras de fer qui dure depuis quelques années entre la SAGEP et les différentes SCI qui gèrent la dizaine d’immeubles d’habitat collectif qui surplombe le lotissement Punavai Nui. C’est la SAGEP, une SEM du Pays officiellement dissoute mais encore active en raison d’un certain nombre de dossiers à boucler, qui a la charge de la fourniture de l’eau de l’ensemble du lotissement Punavai Nui. En face, les différentes sociétés civiles immobilières (SCI) qui assurent la gestion des 13 immeubles construits en défiscalisation sur les sommets de ce lotissement. Entre les deux, des factures impayées : les SCI sont accusées d’avoir une dette de 54 millions de Fcfp pour la fourniture (impayée) de l’eau, les factures s’accumulant depuis plusieurs années - sans compter la facture 2012 - ; la SAGEP, de son côté, est redevable aux SCI d’une somme de 25 à 30 millions de Fcfp au titre de la réception définitive des travaux du lotissement terminé…mais pour lequel à ce jour, selon la Sagep, il manque toujours le document de conformité. Entre les deux, surtout, des locataires qui se sont inquiétés de voir placarder, juste avant le réveillon de fin d’année, des avis de la SAGEP menaçant de baisser la pression de l’eau, voire même de couper totalement l’alimentation en eau du lotissement, en raison des factures impayées.

Une histoire d’eau dans ce lotissement de Punavai Nui qui n’en est pas à son premier épisode
. En effet, faute d’avoir compartimenté le réseau d’eau, entre les différentes entités foncières de Punavai Nui (qui comprend plus de 600 logements au total), la gestion de l’eau reste globale au lotissement. Fin novembre dernier, la SAGEP voulant se retirer définitivement de la gestion de ce lotissement, a proposé la création d’une association regroupant l’ensemble du domaine, pour que cette gestion de l’eau soit assurée sur place. Personne n’a voulu assumer cette responsabilité : les dettes en cours et les impayés à venir ont fait fuir toute bonne volonté. Statu quo donc. Du coup, la SAGEP reste tenue, par convention, d’assumer cette gestion de la fourniture d’eau, si problématique. Aussi, l’avis de coupure d’eau remis par huissier au gérant des SCI (et affiché dans les halls d’immeuble) ne serait qu’un épouvantail destiné à faire bouger la situation bloquée depuis si longtemps. En effet, les locataires résidents dans les immeubles payant leurs charges (et leur eau) ne peuvent être tenus pour responsables des impayés du gestionnaire de l’ensemble immobilier. Des locataires, pris en otage entre les bagarres juridiques et financières des différentes sociétés, même si le gestionnaire des immeubles, que nous avons joint par téléphone, est catégorique : «s’il y a des résidents qui ne sont pas contents, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs. D’autres habitent là-haut depuis le début et sont prêts à acheter en sortie de défiscalisation. La preuve, qu’il y a des gens qui s’y plaisent» affirme-t-il.

L'avis placardé dans les entrées des immeubles.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 8 Janvier 2013 à 12:34 | Lu 3806 fois