À Maeva, près de l’aéroport, Atae Fouché, un planteur de pastèques et de melons, s’est porté volontaire pour tester la plantation de ses fruits sous une serre en polyane (un film plastique étanche et translucide) afin d’éviter la perte d’une bonne partie de sa culture lors des fortes pluies. À l’instar de ce qui se fait couramment ailleurs, la culture à l’abri devrait permettre d’augmenter la production de pastèques et de melons.
Par convention, la DAG prend en charge la totalité des frais d’installation de cette serre pilote de 300 m2 pour un montant de 2.2 millions de Fcfp. Si l’expérience est concluante, les autres agriculteurs désireux de suivre cette méthode bénéficieront de l’aide participative à hauteur de 40 % de l’investissement. Au travers de ce type de projets, le Pays montre sa volonté de faire des Raromata'i le grenier de la Polynésie française.
Une grande pépinière en construction
Beaucoup de variétés seront plantées prochainement, du uru aux citronniers, en passant par le cacaoyer ; avec une vente en priorité aux agriculteurs mais pas seulement, car tout un chacun pourra acquérir des greffons. Sur plusieurs milliers de mètres carrés en pente juste à proximité du siège, le chef de la division de Huahine a également mis en terre des tarua et des taros. Une culture qui se pratique généralement en milieu marécageux, mais cette autre méthode, moins connue, est tout aussi efficace.
Pendant la visite sur le terrain, la secrétaire de Raiatea recevait les agriculteurs dans les bureaux du siège, pour monter ou finaliser des dossiers d’aides ; un soutien logistique apprécié à sa juste valeur tant les formalités administratives sont souvent rébarbatives pour les demandeurs d’aide.
Des projets de serre en polyane et des pépinières sont également prévus au CFPA de Faaroa, dans les CJA de Raiatea et dans d’autres îles ; on parle même de culture de vanille sous ce modèle d’abri, en lieu et place de la traditionnelle ombrière. Les avantages seraient les mêmes que pour la pastèque : pas de pluie directement sur les plants ; ce qui permettrait de marier la vanille même en saison des pluies.
55 millions Fcfp pour un hangar de compostage
La communauté de communes Hava’i vient elle aussi soutenir ce développement par le biais d’un grand hangar de compostage à l’entrée du dépotoir à Maeva. Comme l’explique Pitori Gibert, responsable de la "com-com" et 2e adjoint au maire : "Plutôt que de jeter et brûler les déchets verts, nous suivons l’exemple du maire de Taputapuatea, Thomas Moutame. Nous broyons certains déchets puis ensuite on verse la fiente provenant des élevages de volaille. Après maturation du produit, il sera mis en vente aux agriculteurs et aux particuliers. Une manière de valoriser l’investissement."
Vandalisme au hangar
En marge de cette visite, Pitori Gibert dénonce des faits de vandalisme probablement issus d’une jeunesse en mal de vivre qui s’adonne vraisemblablement à la boisson et aux stupéfiants les soirs de week-end, sur la route du dépotoir. C’est ainsi que le broyeur de végétaux a été endommagé (hors d’usage pour l’instant en attendant que la pièce de rechange arrive) et qu’un incendie a été provoqué dans le paillage sous le hangar, ce qui a nécessité l’intervention des pompiers pour le circonscrire.
C’est pour contrer ce type de délit qu’un lourd portail a été installé à l’entrée avec un panneau d’horaires en bonne et due forme.