OLIVIER DOULIERY / AFP
San Francisco, Etats-Unis | AFP | vendredi 10/03/2022 - Meta, la maison mère de Facebook et d'Instagram, a annoncé jeudi faire des exceptions à son règlement sur l'incitation à la violence et à la haine en ne supprimant pas des messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes.
"En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que +mort aux envahisseurs russes+", a confirmé à l'AFP Andy Stone, responsable de la communication de Meta.
"Nous continuons de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes", ajoute-t-il.
La déclaration de Meta intervient après la publication d'un article de l'agence Reuters, citant des courriels échangés par des modérateurs de contenus du géant des réseaux sociaux et affirmant que la mise à jour du règlement s'appliquait à l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l'Ukraine.
"Règles de guerre en temps réel"
Pour Emerson Brooking, chercheur résident à l'Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, les exceptions autorisées par Meta représentent une tentative de s'adapter à une situation extrêmement mouvante et tendue.
"Facebook essaie d'écrire des règles de guerre en temps réel", résume à l'AFP ce spécialiste de la désinformation en ligne. "La guerre et la violence sont liées de manière inextricable, il est impossible de les séparer."
M. Brooking reconnaît qu'il existe un risque de débordement qui pourrait nuire à la population russe, au-delà de ses seuls militaires et dirigeants politiques.
"On observe à travers l'histoire que les actions violentes d'un pays contre un autre mènent à des appels à la violence, à l'intolérance ou à la haine contre les étrangers associés au pays agresseur", explique-t-il. "On peut penser aux persécutions aux Etats-Unis contre les Allemands pendant la Première Guerre mondiale ou contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale."
Pour autant, le changement proposé par Facebook "désapprouve clairement les appels à la déshumanisation de l'ensemble des Russes", rappelle M. Brooking.
Ce n'est pas la première fois que le groupe de Mark Zuckerberg tolère ce genre de publications même si les exemples sont rares: en juin 2021, le réseau avait ainsi autorisé pendant 2 semaines des messages d'opposants iraniens appelant à la mort de l'ayatollah Ali Khamenei.
Twitter n'a pour sa part pas fait d'annonce récente concernant une mise à jour de son règlement sur les contenus violents.
La plateforme n'a pas supprimé la semaine dernière un tweet du sénateur américain Lindsey Graham, où l'élu républicain appelait à l'assassinat du président russe Vladimir Poutine pour mettre un terme à la guerre. Twitter a par la suite confirmé au site The Daily Beast que cette publication n'enfreignait pas son règlement.
Sollicitée par l'AFP, l'entreprise n'a pas réagi dans l'immédiat.
Facebook bloqué en Russie
La Russie a bloqué Facebook sur son territoire la semaine dernière, en représailles à la décision du groupe californien d'interdire des médias proches du pouvoir (dont la chaîne RT et le site Sputnik) en Europe.
Elle a rejoint le club très fermé des pays interdisant le plus grand réseau social du monde, aux côtés de la Chine et de la Corée du Nord.
L'accès à Twitter est lui très fortement restreint en Russie pour des raisons similaires au blocage de Facebook.
Une loi punissant de jusqu'à quinze ans de prison la propagation d'informations visant à "discréditer" les forces militaires russes ou les appels à sanctionner Moscou a également été votée la semaine dernière.
Sous la pression des responsables politiques ukrainiens et de groupes d'activistes, la majorité des piliers technologiques américains ont coupé les ponts avec Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
Microsoft et Apple ont interrompu leurs ventes de produits dans le pays, tandis que Netflix, Intel ou encore Airbnb y ont suspendu leurs activités.
Jeudi, Google qui ne vend déjà plus de publicité en Russie, a annoncé aux développeurs d'applications qu'il suspendrait "dans les prochains jours" les options de paiement sur sa boutique en ligne dans le pays, empêchant ainsi les utilisateurs d'acheter des apps, des jeux ou des biens numériques.
Les utilisateurs russes pourront toujours néanmoins télécharger et utiliser les applications gratuites.
"En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que +mort aux envahisseurs russes+", a confirmé à l'AFP Andy Stone, responsable de la communication de Meta.
"Nous continuons de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes", ajoute-t-il.
La déclaration de Meta intervient après la publication d'un article de l'agence Reuters, citant des courriels échangés par des modérateurs de contenus du géant des réseaux sociaux et affirmant que la mise à jour du règlement s'appliquait à l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l'Ukraine.
"Règles de guerre en temps réel"
Pour Emerson Brooking, chercheur résident à l'Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, les exceptions autorisées par Meta représentent une tentative de s'adapter à une situation extrêmement mouvante et tendue.
"Facebook essaie d'écrire des règles de guerre en temps réel", résume à l'AFP ce spécialiste de la désinformation en ligne. "La guerre et la violence sont liées de manière inextricable, il est impossible de les séparer."
M. Brooking reconnaît qu'il existe un risque de débordement qui pourrait nuire à la population russe, au-delà de ses seuls militaires et dirigeants politiques.
"On observe à travers l'histoire que les actions violentes d'un pays contre un autre mènent à des appels à la violence, à l'intolérance ou à la haine contre les étrangers associés au pays agresseur", explique-t-il. "On peut penser aux persécutions aux Etats-Unis contre les Allemands pendant la Première Guerre mondiale ou contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale."
Pour autant, le changement proposé par Facebook "désapprouve clairement les appels à la déshumanisation de l'ensemble des Russes", rappelle M. Brooking.
Ce n'est pas la première fois que le groupe de Mark Zuckerberg tolère ce genre de publications même si les exemples sont rares: en juin 2021, le réseau avait ainsi autorisé pendant 2 semaines des messages d'opposants iraniens appelant à la mort de l'ayatollah Ali Khamenei.
Twitter n'a pour sa part pas fait d'annonce récente concernant une mise à jour de son règlement sur les contenus violents.
La plateforme n'a pas supprimé la semaine dernière un tweet du sénateur américain Lindsey Graham, où l'élu républicain appelait à l'assassinat du président russe Vladimir Poutine pour mettre un terme à la guerre. Twitter a par la suite confirmé au site The Daily Beast que cette publication n'enfreignait pas son règlement.
Sollicitée par l'AFP, l'entreprise n'a pas réagi dans l'immédiat.
Facebook bloqué en Russie
La Russie a bloqué Facebook sur son territoire la semaine dernière, en représailles à la décision du groupe californien d'interdire des médias proches du pouvoir (dont la chaîne RT et le site Sputnik) en Europe.
Elle a rejoint le club très fermé des pays interdisant le plus grand réseau social du monde, aux côtés de la Chine et de la Corée du Nord.
L'accès à Twitter est lui très fortement restreint en Russie pour des raisons similaires au blocage de Facebook.
Une loi punissant de jusqu'à quinze ans de prison la propagation d'informations visant à "discréditer" les forces militaires russes ou les appels à sanctionner Moscou a également été votée la semaine dernière.
Sous la pression des responsables politiques ukrainiens et de groupes d'activistes, la majorité des piliers technologiques américains ont coupé les ponts avec Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
Microsoft et Apple ont interrompu leurs ventes de produits dans le pays, tandis que Netflix, Intel ou encore Airbnb y ont suspendu leurs activités.
Jeudi, Google qui ne vend déjà plus de publicité en Russie, a annoncé aux développeurs d'applications qu'il suspendrait "dans les prochains jours" les options de paiement sur sa boutique en ligne dans le pays, empêchant ainsi les utilisateurs d'acheter des apps, des jeux ou des biens numériques.
Les utilisateurs russes pourront toujours néanmoins télécharger et utiliser les applications gratuites.