Des milliers d’enfants privés de Centres de vacances à Noël


L'UPJ a tenu à alerter les parents au plus tôt pour qu'ils prennent leurs disposition pour les prochaines vacances de Noël, en raison de la fermeture annoncée de nombreux Centres de vacances.
PAPEETE, jeudi 5 décembre 2013. Faute d’argent suffisant pour financer les bourses allouées aux Centres de vacances, de nombreux enfants seront privés d’activités pendant les prochaines vacances de Noël, à Tahiti et dans les îles. Une situation inédite que dénonce l’UPJ (Union polynésienne pour la jeunesse) qui fédère une cinquantaine d’associations de jeunesse, alors que les vacances de Noël démarrent pour quatre semaines à compter du lundi 16 décembre prochain. «La situation est critique et il faut avant tout informer les parents qu'ils risquent fort de trouver les portes de leur CVL (centre de vacances et de loisirs) habituel, fermées. Ils devront prendre leurs dispositions cette année durant toutes les vacances de Noël. La situation est sans issue cette année, c’est la première fois qu’il y aura autant de centres de vacances fermés pour Noël sur le territoire» explique Noelline Parker, la présidente de l’UPJ. A ses côtés, sont présents quelques uns des responsables des principaux Centres de loisirs de Tahiti. Yannick Tevaerai, président d’une association de quartier de Faa’a est catégorique «100% des enfants que nous accueillons dans notre Centre de vacances reçoivent une bourse par la CPS ou la DAS. Sans ses bourses, pas de vacances» annonce-t-il.

Toutes les bourses ne sont pas supprimées, mais elles ont été délivrées pour cette campagne de Noël 2013 au compte-gouttes. «La direction des affaires sociales (DAS) nous a fait savoir que pour cette dernière campagne de l’année, elle ne pourra attribuer que 126 bourses pour des ressortissants du RSPF (régime de solidarité de Polynésie française et 35 bourses RNS (régime des non salariés). Du côté de la CPS, les financements attribués par organisme sont épuisés pour plusieurs associations» détaille le communiqué de presse de l’UPJ. Le nombre de bourses accordé est très inférieur aux besoins. Interpellé dans l’urgence au cours des dernières semaines, le ministre de la jeunesse et des sports a accordé une enveloppe exceptionnelle d’un million de Fcfp. En y ajoutant les montants des bourses du RSPF et du RNS, la somme disponible pour ces vacances de décembre atteint péniblement 4,3 millions de Fcfp quand il faut normalement 30 millions de Fcfp pour une campagne.

Habituellement, les Centres de vacances et de loisirs accueillent aux vacances de Noël plusieurs milliers d’enfants à Tahiti et dans les îles, dont 80% sont boursiers. «Certains de nos centres auraient pu ouvrir pour accueillir des enfants dont les séjours sont payés par les familles, mais cela ne répond pas à la philosophie de nos associations qui est d’aider ceux qui en ont le plus besoin et de travailler sur la mixité sociale» poursuit Daliana Tchen-Lam, la vice présidente de l’UPJ, ou bien il aurait fallu que les associations elles-mêmes financent sur leurs propres budgets ces Centres de vacances, au risque de mettre leurs structures en danger, car les subventions qu’elles ont obtenues sont également en baisse. C’est finalement avec «un fort sentiment de culpabilité» que l’UPJ interpellée par ses membres a décidé que la solution était d’informer les parents «sur le nombre réduit de centres de vacances qui seront ouverts à Noël afin qu’ils puissent prendre leur disposition au plus tôt».

En raison de la situation particulière de chaque association, l’UPJ est dans l’impossibilité de dresser une liste exhaustive des Centres de vacances qui seront effectivement fermés pour les prochaines vacances. Les parents doivent s’informer auprès de leurs centres habituels pour savoir si oui ou non des activités seront proposées. «Ce n’est pas normal que des enfants se retrouvent en otage de cette situation. Un enfant à la rue, sans activité sans encadrement peut faire des bêtises. Et la délinquance coûte plus cher que l’éducation» témoigne Jean-Pierre Cayrou de l’association de jeux d’échecs Peremana. Par ailleurs, la fermeture de nombreux Centres de vacances pour ce Noël 2013 va priver d’emploi plusieurs centaines d’animateurs.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 5 Décembre 2013 à 10:55 | Lu 1714 fois