Ua Pou, le 30 mars 2022 – L'engagement des pompiers volontaires de Ua Pou a été mis à l'honneur. Mercredi, médaille de bronze pour actes de courage et de dévouement, fourragères, lettres de distinction et gallon de distinction de première classe leur ont été remis, lors d'une cérémonie clôturée par un haka dédié au feu.
C’est une belle reconnaissance pour l’investissement exceptionnel du corps de pompiers de Ua Pou de recevoir la visite du komana Guillaume Audebaud, chef de la subdivision administrative des îles Marquises, ainsi que le Général Frédéric Saulnier, commandant de la gendarmerie pour la Polynésie française. Lors de leur venue mercredi, une cérémonie de remise de distinctions a eu lieu pour souligner les actes de courage et de dévouement de ces pompiers –tous volontaires– durant cette période particulière de crise sanitaire.
La délégation est arrivée par la mer et a été accueillie au son des pahu sur le quai de Hakahau pour une cérémonie de levée des couleurs devant la mairie. C’est après avoir chanté l'hymne marquisien puis l’hymne national que le maire de l’île, Joseph Kaiha, a prononcé un discours d’accueil à toutes les personnes présentes : les gendarmes en poste sur l’île, les agents de police municipaux, les pompiers et les cadets de la sécurité civile ainsi que les anciens combattants mais encore des membres de l’Académie marquisienne présents sur l’île depuis lundi pour une mission de cinq jours pour sensibiliser la population à l'importance de la langue marquisienne.
Reconnaissance dans la gestion de la pandémie
C’est la deuxième visite sur l'île de la pierre fleurie pour le commandant de la gendarmerie. Lors de son discours, le Général Frédéric Saulnier a évoqué la lutte contre les stupéfiants et les violences intrafamiliales, mais surtout la protection de l’environnement. Il a d’ailleurs partagé ses encouragements en voyant l’attachement de la population de Ua Pou à leurs terres et leur protection, en évoquant les affiches d’information sur le rāhui ou encore celles pour la lutte contre le bulbul. Pour "marquer les liens qui lient ce territoire exceptionnel et la France", il a cité Maya Angelou : "Les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais n'oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir."
Le komana Guillaume Audebaud a quant à lui rappelé que cette visite était un "événement important pour saluer et remercier les sapeurs-pompiers qui ont travaillé très dur pendant ces deux dernières années et qui ont contribué pour une grande part au fait que les Marquises ont été relativement épargnées par la pandémie."
Remise de distinctions et haka
Deux distinctions particulières ont été attribuées à Pauline Aka et Daniel Motuehitu tous deux volontaires le 8 décembre 2019 lorsque onze personnes ont été blessées dans un accident de circulation à Hakamaii. Une lettre de remerciement leur a été adressée par le haut-commissaire, Dominique Sorain. Un gallon de distinction de première classe a également été remis à un pompier originaire de Huahine, Georges Yeung, aujourd’hui installé à Ua Pou.
La cérémonie s’est clôturée sur un haka interprété par les pompiers, aux paroles spécialement dédiées à leur lutte contre le feu
Daniel Capron, chef du corps de sapeurs-pompiers volontaires de Ua Pou
" Nous n’avons pas les mêmes moyens qu’à Tahiti"
"Cette visite représente beaucoup pour moi. Le fait que le corps de sapeurs pompiers de Ua Pou reçoive cette reconnaissance pour son labeur et son service à la population de l’île. J’ai moi-même vacciné 280 personnes. Nous avons eu la chance que pendant ces deux dernières années, il y ait eu si peu de cas de covid. Ça aurait été une hécatombe, car nous n’avons pas les mêmes moyens qu’à Tahiti. Notre chance également a été que tous les sapeurs-pompiers de Ua Pou étaient vaccinés entièrement au mois de mai 2021. Aucun n’a eu le Covid, donc la majorité était disponible en permanence."
" Nous n’avons pas les mêmes moyens qu’à Tahiti"
"Cette visite représente beaucoup pour moi. Le fait que le corps de sapeurs pompiers de Ua Pou reçoive cette reconnaissance pour son labeur et son service à la population de l’île. J’ai moi-même vacciné 280 personnes. Nous avons eu la chance que pendant ces deux dernières années, il y ait eu si peu de cas de covid. Ça aurait été une hécatombe, car nous n’avons pas les mêmes moyens qu’à Tahiti. Notre chance également a été que tous les sapeurs-pompiers de Ua Pou étaient vaccinés entièrement au mois de mai 2021. Aucun n’a eu le Covid, donc la majorité était disponible en permanence."
Joan Luce, infirmier au centre médical de Hakahau depuis janvier 2022 et pompier volontaire depuis 16 ans dans 3 casernes en métropole.
"Une grande fierté"
"Il y a une grande différence entre ici et la métropole. Déjà, ce sont des sapeurs-pompiers communaux et pas départementaux. Ce ne sont pas du tout les mêmes coutumes. C’est une grande fierté pour moi d’avoir pu chanter l’hymne marquisien et d’avoir participé au haka que l’on m’a appris la veille !"
"Une grande fierté"
"Il y a une grande différence entre ici et la métropole. Déjà, ce sont des sapeurs-pompiers communaux et pas départementaux. Ce ne sont pas du tout les mêmes coutumes. C’est une grande fierté pour moi d’avoir pu chanter l’hymne marquisien et d’avoir participé au haka que l’on m’a appris la veille !"
Les cadets de la sécurité civile
Ils sont 24 cette année à suivre un programme sur la prévention des risques, l'éducation à la citoyenneté et une formation aux premiers secours PSC1.
C'est le cas de Maëllys Delabre, 14 ans, et dont le père est pompier volontaire. Elle a voulu suivre son exemple "pour le faire de génération en génération. (…) J’ai bien retenu les gestes pour le massage cardiaque et les autres gestes de réanimation. Je préfère la pratique, car pour moi, c’est là où on apprend le plus."
C’est le cas également de Tevaihere Teikihakaupoko, 14 ans, habitant dans la vallée de Hakamaii. Les cadets habitant dans les vallées de l’île sont en première ligne s’il arrive un accident. "J’ai voulu participer pour sauver des gens, secourir. J’aimerais bien faire ce métier plus tard, ou un autre métier dans la sécurité : gendarme, policier ou agent de sécurité."