Grandfontaine, France | AFP | jeudi 21/11/2018 - "On a eu une chance inouïe, on se le dit tous les jours. Dans un Ehpad, elle aurait dépéri": Nathalie ne tarit pas d'éloges sur la maison de retraite à taille humaine où vit sa mère.
France Caille, 78 ans, habite à Grandfontaine, dans l'un des 54 établissements construits et gérés sur 33 sites en Bourgogne-Franche Comté par la PME locale Âges et vie: une colocation atypique où sept personnes âgées dépendantes vivent dans une ambiance familiale.
Chacun a sa chambre avec accès privatif au jardin et salle de bains. Les repas se prennent dans une pièce commune lumineuse et deux auxiliaires de vie qui vivent à l'étage, tiennent compagnie aux résidents, leur préparent des petits plats et assurent la toilette matinale.
En tout, avec la maison voisine, sept auxiliaires de vie s'occupent de quatorze résidents. Quatre d'entre elles vivent sur place, dans des appartements à l'étage, sans payer de loyer en contrepartie de leurs astreintes de nuit.
"C'est hyper rassurant. Maman n'est pas dans une grosse structure où on vous lève à 7h, où on a à peine le temps de s'occuper de vous, où on ne vous connaît pas vraiment", dit Nathalie Caille.
À l'automne 2017, lorsqu'une maladie neurologique a compliqué le quotidien de sa mère, la jeune femme a mis en place un soutien à domicile. "Une auxiliaire de vie venait l'aider à s'habiller, lui portait ses repas", mais elle ne voyait personne de la journée.
Puis Nathalie a proposé à sa mère la colocation Âges et vie. "Après un mois d'essai, elle m'a dit se sentir +comme dans un palais+. C'est amical, chaleureux: pour les anniversaires, des musiciens viennent et elle danse des heures ! Le samedi, on prend l'apéro avec les résidents et leurs familles", dit-elle.
Médecin, infirmière, kinésithérapeute et orthophoniste du pôle médical voisin, assurent les soins. Coiffeuse et esthéticienne passent aussi.
Cette colocation "à petite échelle, conviviale, répond à un besoin universel. Il faut aux personnes âgées un environnement normal, pas médicalisé à outrance: c'est de la normalité que vient la bien traitance", dit à l'AFP Simon Vouillot, l'un des trois cofondateurs.
Il a rencontré son associé Nicolas Perrette au cabinet de Paulette Guinchard-Kunstler, secrétaire d'État aux personnes âgées dans le gouvernement de Lionel Jospin (2001-2002).
Quant à l'ex-banquier Thierry Morel, sollicité pour financer le lancement de l'entreprise, il a quitté le Crédit Agricole pour les rejoindre.
Il y a dix ans, le concept "a tout de suite plu: les gens imaginaient leurs parents y vivre" rapporte M. Morel. En un an et demi, la construction de six maisons est lancée, Âges et vie passe "de zéro à 30 salariés".
Ces maisons s'adressent à des personnes dépendantes âgées de 88 ans en moyenne, qui ne nécessitent pas de lourds soins médicaux. Les deux tiers y finissent leur vie paisiblement. "Un résident qui meurt chez nous, c'est une victoire", dit M. Vouillot.
Leur coût est semblable à celui d'un Ehpad, de 2.200 euros mensuels - environ 1.550 euros de reste à charge, une fois les aides déduites.
Ce prix maîtrisé dépend de l'effort consenti par des municipalités, souvent des communes de 1.000 à 3.000 habitants, qui renoncent à une plus-value sur la vente du terrain. En contrepartie, Âges et vie leur fournit une solution clé en main d'hébergement pour des personnes âgées de leur commune, avec 40 ans de gestion immobilière garantie.
Rachetée à 70% par le groupe Korian fin 2017, Âges et Vie va se développer partout en France.
"Notre ambition est d'avoir dans six ans 250 colocations, ce qui représente 4.000 colocataires et 1.500 emplois. Mais le potentiel est beaucoup plus important: nous avons reçu 650 demandes de maires intéressés", dit à l'AFP Charles-Antoine Pinel, directeur général du pôle senior France de Korian.
Selon lui, Âges et vie permet au leader européen du secteur, qui gère quelque 300 maisons de retraite médicalisées (Ehpad) en France, de diversifier son offre avec ce concept.
France Caille, 78 ans, habite à Grandfontaine, dans l'un des 54 établissements construits et gérés sur 33 sites en Bourgogne-Franche Comté par la PME locale Âges et vie: une colocation atypique où sept personnes âgées dépendantes vivent dans une ambiance familiale.
Chacun a sa chambre avec accès privatif au jardin et salle de bains. Les repas se prennent dans une pièce commune lumineuse et deux auxiliaires de vie qui vivent à l'étage, tiennent compagnie aux résidents, leur préparent des petits plats et assurent la toilette matinale.
En tout, avec la maison voisine, sept auxiliaires de vie s'occupent de quatorze résidents. Quatre d'entre elles vivent sur place, dans des appartements à l'étage, sans payer de loyer en contrepartie de leurs astreintes de nuit.
"C'est hyper rassurant. Maman n'est pas dans une grosse structure où on vous lève à 7h, où on a à peine le temps de s'occuper de vous, où on ne vous connaît pas vraiment", dit Nathalie Caille.
À l'automne 2017, lorsqu'une maladie neurologique a compliqué le quotidien de sa mère, la jeune femme a mis en place un soutien à domicile. "Une auxiliaire de vie venait l'aider à s'habiller, lui portait ses repas", mais elle ne voyait personne de la journée.
Puis Nathalie a proposé à sa mère la colocation Âges et vie. "Après un mois d'essai, elle m'a dit se sentir +comme dans un palais+. C'est amical, chaleureux: pour les anniversaires, des musiciens viennent et elle danse des heures ! Le samedi, on prend l'apéro avec les résidents et leurs familles", dit-elle.
Médecin, infirmière, kinésithérapeute et orthophoniste du pôle médical voisin, assurent les soins. Coiffeuse et esthéticienne passent aussi.
Cette colocation "à petite échelle, conviviale, répond à un besoin universel. Il faut aux personnes âgées un environnement normal, pas médicalisé à outrance: c'est de la normalité que vient la bien traitance", dit à l'AFP Simon Vouillot, l'un des trois cofondateurs.
- 650 demandes de maires -
Il a rencontré son associé Nicolas Perrette au cabinet de Paulette Guinchard-Kunstler, secrétaire d'État aux personnes âgées dans le gouvernement de Lionel Jospin (2001-2002).
Quant à l'ex-banquier Thierry Morel, sollicité pour financer le lancement de l'entreprise, il a quitté le Crédit Agricole pour les rejoindre.
Il y a dix ans, le concept "a tout de suite plu: les gens imaginaient leurs parents y vivre" rapporte M. Morel. En un an et demi, la construction de six maisons est lancée, Âges et vie passe "de zéro à 30 salariés".
Ces maisons s'adressent à des personnes dépendantes âgées de 88 ans en moyenne, qui ne nécessitent pas de lourds soins médicaux. Les deux tiers y finissent leur vie paisiblement. "Un résident qui meurt chez nous, c'est une victoire", dit M. Vouillot.
Leur coût est semblable à celui d'un Ehpad, de 2.200 euros mensuels - environ 1.550 euros de reste à charge, une fois les aides déduites.
Ce prix maîtrisé dépend de l'effort consenti par des municipalités, souvent des communes de 1.000 à 3.000 habitants, qui renoncent à une plus-value sur la vente du terrain. En contrepartie, Âges et vie leur fournit une solution clé en main d'hébergement pour des personnes âgées de leur commune, avec 40 ans de gestion immobilière garantie.
Rachetée à 70% par le groupe Korian fin 2017, Âges et Vie va se développer partout en France.
"Notre ambition est d'avoir dans six ans 250 colocations, ce qui représente 4.000 colocataires et 1.500 emplois. Mais le potentiel est beaucoup plus important: nous avons reçu 650 demandes de maires intéressés", dit à l'AFP Charles-Antoine Pinel, directeur général du pôle senior France de Korian.
Selon lui, Âges et vie permet au leader européen du secteur, qui gère quelque 300 maisons de retraite médicalisées (Ehpad) en France, de diversifier son offre avec ce concept.