PAPEETE, le 2 novembre 2014. Les premiers contacts entre les habitants de Rapa Nui et d'Amérique du Sud ont eu lieu avant l'arrivée des Européens. Les deux peuples se seraient rencontrés entre 1300 et 1500. Une étude montre que les Pascuans portent aujourd'hui cet héritage dans leurs gènes.
Les Rapa Nui et les Amérindiens se sont rencontrés bien avant que les Européens viennent de ce côté de l'hémisphère.
Une étude, parue cette semaine dans la revue Current Biology, indique que les gènes de ces deux populations ont des points communs qui remontent avant 1 500, soit moins de 300 ans après que les Polynésiens se soient installés à Rapa Nui.
Des études corroboraient déjà ces liens entre la petite île et le continent, mais c'est la première fois qu'une preuve génétique le confirme.
27 génomes au microscope
Dans le génome de 27 habitants de Rapa Nui, l'équipe a trouvé des traits génétiques européens et américains autochtones. Le matériel génétique européen correspondait à 16% des génomes; il était relativement intact et a été inégalement réparti parmi la population de Rapa Nui, ce qui suggère que la recombinaison génétique est assez récente.
Les Européens ont probablement commencé à introduire leurs gènes au XIXe siècle, quand ils se sont installés sur l'île.
L'ADN des Américains autochtones représente 8 % des génomes. Il est vrai que des habitants de Rapa Nui ont été mis en esclavage par des Européens puis envoyés en Amérique du Sud, quand ils sont revenus chez eux, ils auraient pu ramener des gênes d'Amérique du Sud. Mais l'héritage génétique est beaucoup plus ancien selon les scientifiques. Mais après avoir étudié attentivement ces ADN, les chercheurs ont découvert que ces « traces » de gènes pouvaient uniquement être issus d'une rencontre entre 1300 et 1500 après JC.
"Nous avons trouvé des preuves de flux de gènes entre cette population et les populations amérindiennes, ce qui suggère une ancienne voie de migration de l'océan entre la Polynésie et les Amériques», a déclaré à Reuters la généticienne Anna-Sapfo Malaspina du Centre de GeoGenetics de l'Université de Copenhague, qui a dirigé l'étude.
Direction l'Amérique du Sud puis retour
Est-ce que les habitants de Rapa Nui sont allés en Amérique du Sud ? Ou est-ce les habitants d'Amérique du Sud qui sont allés à Rapa Nui ? « Nos études suggèrent fortement que les Améridiens sont arrivés à Rapa Nui probablement juste après les Polynésiens » , explique Erik Thorsby, immunologiste à l'université d'Oslo, au magazine Science. Mais selon de nombreux scientifiques, les courants marins et la maîtrise des vagues des Polynésiens font qu'il est plus probable que ce soit les Polynésiens qui aient voyagé. Ils pourraient alors avoir navigué vers l'Amérique du Sud etéchangé des biens en prenant notamment des patates douces et être retourné à Rapa Nui avec des femmes d'Amérique du Sud.
En effet, la patate douce a été domestiquée dans les hauts plateaux andins, et les chercheurs ont récemment établi que la récolte s'était propagée vers l'ouest à travers la Polynésie avant l'arrivée des Européens.
Les prochaines études chercheront à découvrir s'il y a des traces d'un héritage Rapa Nui chez les Sud-Américains.
Les Rapa Nui et les Amérindiens se sont rencontrés bien avant que les Européens viennent de ce côté de l'hémisphère.
Une étude, parue cette semaine dans la revue Current Biology, indique que les gènes de ces deux populations ont des points communs qui remontent avant 1 500, soit moins de 300 ans après que les Polynésiens se soient installés à Rapa Nui.
Des études corroboraient déjà ces liens entre la petite île et le continent, mais c'est la première fois qu'une preuve génétique le confirme.
27 génomes au microscope
Dans le génome de 27 habitants de Rapa Nui, l'équipe a trouvé des traits génétiques européens et américains autochtones. Le matériel génétique européen correspondait à 16% des génomes; il était relativement intact et a été inégalement réparti parmi la population de Rapa Nui, ce qui suggère que la recombinaison génétique est assez récente.
Les Européens ont probablement commencé à introduire leurs gènes au XIXe siècle, quand ils se sont installés sur l'île.
L'ADN des Américains autochtones représente 8 % des génomes. Il est vrai que des habitants de Rapa Nui ont été mis en esclavage par des Européens puis envoyés en Amérique du Sud, quand ils sont revenus chez eux, ils auraient pu ramener des gênes d'Amérique du Sud. Mais l'héritage génétique est beaucoup plus ancien selon les scientifiques. Mais après avoir étudié attentivement ces ADN, les chercheurs ont découvert que ces « traces » de gènes pouvaient uniquement être issus d'une rencontre entre 1300 et 1500 après JC.
"Nous avons trouvé des preuves de flux de gènes entre cette population et les populations amérindiennes, ce qui suggère une ancienne voie de migration de l'océan entre la Polynésie et les Amériques», a déclaré à Reuters la généticienne Anna-Sapfo Malaspina du Centre de GeoGenetics de l'Université de Copenhague, qui a dirigé l'étude.
Direction l'Amérique du Sud puis retour
Est-ce que les habitants de Rapa Nui sont allés en Amérique du Sud ? Ou est-ce les habitants d'Amérique du Sud qui sont allés à Rapa Nui ? « Nos études suggèrent fortement que les Améridiens sont arrivés à Rapa Nui probablement juste après les Polynésiens » , explique Erik Thorsby, immunologiste à l'université d'Oslo, au magazine Science. Mais selon de nombreux scientifiques, les courants marins et la maîtrise des vagues des Polynésiens font qu'il est plus probable que ce soit les Polynésiens qui aient voyagé. Ils pourraient alors avoir navigué vers l'Amérique du Sud etéchangé des biens en prenant notamment des patates douces et être retourné à Rapa Nui avec des femmes d'Amérique du Sud.
En effet, la patate douce a été domestiquée dans les hauts plateaux andins, et les chercheurs ont récemment établi que la récolte s'était propagée vers l'ouest à travers la Polynésie avant l'arrivée des Européens.
Les prochaines études chercheront à découvrir s'il y a des traces d'un héritage Rapa Nui chez les Sud-Américains.