RESERVE DE MAJETE, 27 décembre 2011 (AFP) - "Les léopards ne vont pas aimer ça!", plaisante le ranger Fyson Suwedi alors que son pick-up saute sur les cahots de la piste menant à la réserve de Majete, dans le sud du Malawi. A l'arrière, ses deux passagers très spéciaux arrivent tout juste d'Afrique du Sud.
Les deux léopards sud-africains --un mâle et une femelle-- ont été sages pendant le long voyage les menant vers ce parc malawite où il sont priés de s'adapter et de se reproduire.
Après des centaines d'antilopes, de phacochères ou d'éléphants, les léopards sont l'une des nombreuses espèces réintroduites depuis 2003 à Majete, une réserve où la plupart des animaux avait été décimés par le braconnage.
Après leur capture dans la campagne sud-africaine --où ils avaient notamment dégusté quelques douzaines d'autruches, au grand dam des fermiers locaux--, les deux héros du jour séjournaient depuis quelques semaines dans un centre de soins pour animaux, au nord-est du pays.
Le matin du grand départ, ils ont été rapidement endormis avant d'être vaccinés contre la rage et la grippe féline, lavés, puis installés dans des caisses faites sur mesure.
"Le mâle a 22 mois et la femelle 17. Malheureusement, il faudra attendre un an ou deux avant qu'il puissent se reproduire", explique doctement Brian Jones, le directeur du centre de soins devant ses stagiaires (des hôtes payants venus donner un coup de main).
André Uys, le vétérinaire chargé du transfert, les voit plus vieux: le mâle a selon lui 4 ou 5 ans, et sa future compagne deux.
Une fois les fauves en cage, le voyage peut commencer. Un peu plus de 1.000 km plein nord à vol d'oiseau, mais nettement plus dans la pratique.
Il faut d'abord rejoindre l'aérodrome le plus proche (à 30 km), puis voler une heure vers le sud jusqu'à l'aéroport international de Nelspruit, histoire notamment de régler les derniers problèmes administratifs.
Non sans quelques sueurs froides, tout n'étant pas prêt à temps... Quand bien même African Parks, l'organisation à but non lucratif qui a entrepris de repeupler Majete, a lancé l'opération il y a sept mois.
"un lapin au dîner"
"Nous ne pouvons pas nous permettre de retard supplémentaire parce que les animaux vont cuire, il fait chaud ici!", s'emporte le Dr Uys sur son portable.
Car les léopards qui voyagent doivent avoir des papiers en règle, avec les autorisations des services vétérinaires, de la direction de la protection de l'environnement et des douanes. Sans oublier le feu vert de Cites, la Convention sur le commerce international des espèces menacées.
Finalement, le Cessna peut quitter Nelspruit assez vite. Avec seulement quatre heures de retard. Jusqu'à la piste privée d'une sucrerie des environs de Majete, il y a plus de trois heures de vol, via l'ouest du Mozambique.
Une fois sur place, les derniers papiers sont signés, et les deux précieuses caisses sont transbordées sur un pick-up, pour une dernière heure de route jusqu'à la réserve.
Les léopards, réveillés depuis un certain temps, sont plutôt calmes. Tout juste manifestent-ils leur présence en grognant de temps à autre.
"Ils n'auraient pas dû être nourris hier. Ils auraient dû faire le voyage à jeun" regrette pourtant André Uys. Les deux gros chats n'avaient pourtant eu qu'un lapin au dîner la veille, "un snack".
A Majete, les léopards sont enfin relâchés dans un enclos. Séparés.
"Ils sont stressés. Si on les relâchait ensemble, ils s'entretueraient", note le vétérinaire.
Le temps de se remettre du voyage, ils resteront confinés jusqu'à la mi-janvier. Une fois libérés, ils ne devraient pas trop bouger pendant une semaine, avant de partir à l'aventure dans leur nouveau domaine. 700 km2 pour se trouver un territoire.
Ils rencontreront alors peut-être l'autre couple de léopards sud-africains relâchés en octobre. Ils auront comme leurs congénères un collier permettant de les suivre par satellite.
En juillet, les léopards de Majete auront de nouveaux compagnons: des lions.
Les deux léopards sud-africains --un mâle et une femelle-- ont été sages pendant le long voyage les menant vers ce parc malawite où il sont priés de s'adapter et de se reproduire.
Après des centaines d'antilopes, de phacochères ou d'éléphants, les léopards sont l'une des nombreuses espèces réintroduites depuis 2003 à Majete, une réserve où la plupart des animaux avait été décimés par le braconnage.
Après leur capture dans la campagne sud-africaine --où ils avaient notamment dégusté quelques douzaines d'autruches, au grand dam des fermiers locaux--, les deux héros du jour séjournaient depuis quelques semaines dans un centre de soins pour animaux, au nord-est du pays.
Le matin du grand départ, ils ont été rapidement endormis avant d'être vaccinés contre la rage et la grippe féline, lavés, puis installés dans des caisses faites sur mesure.
"Le mâle a 22 mois et la femelle 17. Malheureusement, il faudra attendre un an ou deux avant qu'il puissent se reproduire", explique doctement Brian Jones, le directeur du centre de soins devant ses stagiaires (des hôtes payants venus donner un coup de main).
André Uys, le vétérinaire chargé du transfert, les voit plus vieux: le mâle a selon lui 4 ou 5 ans, et sa future compagne deux.
Une fois les fauves en cage, le voyage peut commencer. Un peu plus de 1.000 km plein nord à vol d'oiseau, mais nettement plus dans la pratique.
Il faut d'abord rejoindre l'aérodrome le plus proche (à 30 km), puis voler une heure vers le sud jusqu'à l'aéroport international de Nelspruit, histoire notamment de régler les derniers problèmes administratifs.
Non sans quelques sueurs froides, tout n'étant pas prêt à temps... Quand bien même African Parks, l'organisation à but non lucratif qui a entrepris de repeupler Majete, a lancé l'opération il y a sept mois.
"un lapin au dîner"
"Nous ne pouvons pas nous permettre de retard supplémentaire parce que les animaux vont cuire, il fait chaud ici!", s'emporte le Dr Uys sur son portable.
Car les léopards qui voyagent doivent avoir des papiers en règle, avec les autorisations des services vétérinaires, de la direction de la protection de l'environnement et des douanes. Sans oublier le feu vert de Cites, la Convention sur le commerce international des espèces menacées.
Finalement, le Cessna peut quitter Nelspruit assez vite. Avec seulement quatre heures de retard. Jusqu'à la piste privée d'une sucrerie des environs de Majete, il y a plus de trois heures de vol, via l'ouest du Mozambique.
Une fois sur place, les derniers papiers sont signés, et les deux précieuses caisses sont transbordées sur un pick-up, pour une dernière heure de route jusqu'à la réserve.
Les léopards, réveillés depuis un certain temps, sont plutôt calmes. Tout juste manifestent-ils leur présence en grognant de temps à autre.
"Ils n'auraient pas dû être nourris hier. Ils auraient dû faire le voyage à jeun" regrette pourtant André Uys. Les deux gros chats n'avaient pourtant eu qu'un lapin au dîner la veille, "un snack".
A Majete, les léopards sont enfin relâchés dans un enclos. Séparés.
"Ils sont stressés. Si on les relâchait ensemble, ils s'entretueraient", note le vétérinaire.
Le temps de se remettre du voyage, ils resteront confinés jusqu'à la mi-janvier. Une fois libérés, ils ne devraient pas trop bouger pendant une semaine, avant de partir à l'aventure dans leur nouveau domaine. 700 km2 pour se trouver un territoire.
Ils rencontreront alors peut-être l'autre couple de léopards sud-africains relâchés en octobre. Ils auront comme leurs congénères un collier permettant de les suivre par satellite.
En juillet, les léopards de Majete auront de nouveaux compagnons: des lions.