Une partie des élèves du collège de Teva I Uta lors de la remise des lots.
Tahiti le 21 mars 2023 – Treize groupes de 12 élèves de 6e ont participé au rallye mathématique organisé par le collège Tinomana EBB de Teva I Uta. L’objectif de cet événement est de permettre aux jeunes collégiens d’aborder l’arithmétique de manière ludique et pédagogique, dans un contexte où “les élèves de CM2 arrivent avec des lacunes au collège”.
Ils étaient 156 élèves de 6e du collège de Teva I Uta à participer au rallye mathématique organisé par l’établissement scolaire, mercredi 8 mars dernier. Encadré par trois professeurs de la discipline, MM Tarati, Lebourdieuc et Mme Fibla, 13 groupes de 12 élèves ont en effet fait de l’arithmétique par le truchement de jeux pédagogiques afin revoir leurs fondamentaux. Ce rallye s’inscrit dans le cadre de la semaine des mathématiques qui s’est déroulée du 6 au 15 mars dernier. Lors d’une demi-journée banalisée, les différents groupes d’élèves ont résolu des questions mathématiques à l’aide d’énigmes ou encore de chasse au trésor. Durant trois heures, les participants ont notamment dû résoudre sept devinettes, pour trouver le nom d'une île polynésienne : “Tikehau”.
Les grands vainqueurs du rallye ont été récompensés par leur professeur lors d’une remise de lot organisée vendredi dernier. Les élèves du premier groupe ont d’ailleurs remporté des places pour assister à un spectacle du cirque de Samoa, tandis que le second groupe lauréat a reçu des places de cinéma et le troisième groupe des hands spinner.
Ils étaient 156 élèves de 6e du collège de Teva I Uta à participer au rallye mathématique organisé par l’établissement scolaire, mercredi 8 mars dernier. Encadré par trois professeurs de la discipline, MM Tarati, Lebourdieuc et Mme Fibla, 13 groupes de 12 élèves ont en effet fait de l’arithmétique par le truchement de jeux pédagogiques afin revoir leurs fondamentaux. Ce rallye s’inscrit dans le cadre de la semaine des mathématiques qui s’est déroulée du 6 au 15 mars dernier. Lors d’une demi-journée banalisée, les différents groupes d’élèves ont résolu des questions mathématiques à l’aide d’énigmes ou encore de chasse au trésor. Durant trois heures, les participants ont notamment dû résoudre sept devinettes, pour trouver le nom d'une île polynésienne : “Tikehau”.
Les grands vainqueurs du rallye ont été récompensés par leur professeur lors d’une remise de lot organisée vendredi dernier. Les élèves du premier groupe ont d’ailleurs remporté des places pour assister à un spectacle du cirque de Samoa, tandis que le second groupe lauréat a reçu des places de cinéma et le troisième groupe des hands spinner.
Le jeu pour dédiaboliser les maths
L’idée du rallye a été portée l’année dernière par Valérie Fibla, professeur de mathématiques au collège de Teva I Uta et par son ancienne enseignante stagiaire, Duri Nauriki. Les deux professeures ont d’abord imaginé créer des activités éducatives pour pallier les lacunes sur les fondamentaux mathématiques rencontrées par leurs élèves de 6e. Leur idée a été soutenue par le conseil école collège, dont Valérie Fibla et la professeure référente. Aujourd’hui en 5e, les classes de l’année dernière qui avaient bénéficié de cet enseignement pédagogique ont surveillé le rallye mathématique de cette année.
“Lorsqu’on retrouve des erreurs récurrentes dans nos copies, plutôt que de refaire une évaluation sur la même notion, on préfère leur faire revoir leurs lacunes sous forme de jeux”, explique Valérie Fibla. “Depuis cette année, ces activités ludiques sont proposées par toute l’équipe d’enseignants du collège lors de nos sessions d’apprentissage personnalisé (AP).” D’après cette professeure, l’utilisation du jeu pour rendre accessibles les mathématiques porte ses fruits. Les notes obtenues lors du rallye parlent en effet d’elle-même : le premier groupe a obtenu 112 points sur 120, le second 104 points et le troisième 102 points.
“Cette demi-journée de rallye mathématique a été magique”, constate l’enseignante. “Les élèves de 5e et de 6e ont joué le jeu. Ils étaient tous vraiment calmes et concentrés. Ils ont fait le maximum dans chaque jeu pour remporter les lots. Habituellement, les élèves les plus faibles en mathématiques attendent, et ne sont pas motivés. Avec la réalisation de ces activités, ils ont été stimulés. Ils sont dans l’émulation du concours. Ils sont poussés par le groupe”. Un avis que partage Yann Lebourdiec, lui aussi enseignant d’arithmétique au collège de Teva I Uta : “C’est vraiment important ce genre d’initiatives. Ils vont se servir toute leur vie de ces fondamentaux. Si les bases ne sont pas acquises, ça risque d’être compliqué pour eux à l’avenir.”
“Lorsqu’on retrouve des erreurs récurrentes dans nos copies, plutôt que de refaire une évaluation sur la même notion, on préfère leur faire revoir leurs lacunes sous forme de jeux”, explique Valérie Fibla. “Depuis cette année, ces activités ludiques sont proposées par toute l’équipe d’enseignants du collège lors de nos sessions d’apprentissage personnalisé (AP).” D’après cette professeure, l’utilisation du jeu pour rendre accessibles les mathématiques porte ses fruits. Les notes obtenues lors du rallye parlent en effet d’elle-même : le premier groupe a obtenu 112 points sur 120, le second 104 points et le troisième 102 points.
“Cette demi-journée de rallye mathématique a été magique”, constate l’enseignante. “Les élèves de 5e et de 6e ont joué le jeu. Ils étaient tous vraiment calmes et concentrés. Ils ont fait le maximum dans chaque jeu pour remporter les lots. Habituellement, les élèves les plus faibles en mathématiques attendent, et ne sont pas motivés. Avec la réalisation de ces activités, ils ont été stimulés. Ils sont dans l’émulation du concours. Ils sont poussés par le groupe”. Un avis que partage Yann Lebourdiec, lui aussi enseignant d’arithmétique au collège de Teva I Uta : “C’est vraiment important ce genre d’initiatives. Ils vont se servir toute leur vie de ces fondamentaux. Si les bases ne sont pas acquises, ça risque d’être compliqué pour eux à l’avenir.”
Problème de nombres décimaux
Professeur depuis 25 ans, dont 10 ans passées au fenua, Valérie Fibla va plus loin : “Je trouve qu’il y a un phénomène de perdition des mathématiques au fil des ans chez les élèves de 6e. Quand j’ai débuté en 1997, les élèves de CE2 commençaient déjà à être confrontés aux nombres à virgule. Aujourd’hui, on constate dans nos évaluations, que nos élèves de 6e n’arrivent toujours pas à déplacer les nombres dans le tableau des unités, et à placer correctement la virgule. Ils ont du mal à se représenter les nombres décimaux, et ne sont à l’aise qu’avec les nombres entiers. Ce sont des notions qui doivent pourtant être acquises en fin de 6e. Nous, on doit juste être la finalité avant le passage en cycle 4.”
Pour tenter d’expliquer ce manque de compréhension des nombres décimaux, Valérie Fibla parle de “phénomène culturel” : “Ici en Polynésie, on n’utilise pas de centime comme en Europe, les francs sont toujours des nombres entiers. Quand je vais acheter ma baguette de pain, j’utilise les nombres entiers. Quand je vais au marché, je n’achète pas au kilo, pas au gramme, mais par lots. Les enfants polynésiens ne sont presque jamais confrontés à l’utilisation de virgules”, estime-t-elle. Autre facteur pointé du doigt, la formation des enseignants du premier degré : “Le plus souvent, les instituteurs qui enseignent à nos enfants proviennent des filières littéraires, et non des filières scientifiques”, explique la professeure. Pour pallier les carences en mathématiques des élèves au plus tôt, le rallye mathématique devrait être étendu aux classes de CM1 et CM2 dès l’année prochaine.
Pour tenter d’expliquer ce manque de compréhension des nombres décimaux, Valérie Fibla parle de “phénomène culturel” : “Ici en Polynésie, on n’utilise pas de centime comme en Europe, les francs sont toujours des nombres entiers. Quand je vais acheter ma baguette de pain, j’utilise les nombres entiers. Quand je vais au marché, je n’achète pas au kilo, pas au gramme, mais par lots. Les enfants polynésiens ne sont presque jamais confrontés à l’utilisation de virgules”, estime-t-elle. Autre facteur pointé du doigt, la formation des enseignants du premier degré : “Le plus souvent, les instituteurs qui enseignent à nos enfants proviennent des filières littéraires, et non des filières scientifiques”, explique la professeure. Pour pallier les carences en mathématiques des élèves au plus tôt, le rallye mathématique devrait être étendu aux classes de CM1 et CM2 dès l’année prochaine.
Création d’affiche
Exemple de créations des élèves du collège de Teva I Uta.
En amont du rallye mathématique et toujours dans cette optique de valorisation des mathématiques à travers la réalisation de projets pédagogiques, les élèves du collège ont aussi participé au concours de “Création de l’affiche officielle de la Semaine des Mathématiques 2023”. Accompagné de leur enseignant, l’objectif était d’imager des notions de géométrie en faisant appel à l’imagination des élèves. “Certains ont réalisé des cartes au trésor, d’autre ont représenté des îles. L’élève imagine, conçoit et fabrique des objets. On fait appel à leur sens de la créativité. Ce sont des choses qu’il faut qu’on construise avec eux. Ces fondamentaux mathématiques vont leur servir dans leur vie future”, soutient Valérie Fibla.