Des invités d’exception au festival bossa et samba


Reva Juventin et Felix Vilchez
TAHITI, le 22 mai 2022 - Otmaro Ruiz, Catina de Luna et Kleber Jorge sont chanteur, compositeur, musicien. Ils sont les invités du festival de samba et de bossa nova organisé le dernier week-end de mai. Sur scène, ils seront rejoints par Églantine Oliveira, danseuse latine et Reva Juventin qui, pour l’occasion, relève un nouveau défi.

Avant le Covid, pour les 60 ans de la bossa nova, le musicien Félix Vilchez avait déjà organisé un concert anniversaire dans l’esprit des concerts documentaires Tahiti 1917, les pionniers oubliés de la musique. Catina de Luna et Otmaro Ruiz étaient déjà de la partie. Ils reviennent pour un festival consacré à la bossa nova et la samba. Un troisième invité de renom est attendu : Kleber Jorge.

Catina de Luna est une chanteuse brésilienne, nominée aux Grammy américains en 2018, pour l’album Lado B, qui a reçu les meilleurs commentaires de la critique spécialisée. Elle est très active sur scène à Los Angeles. Otmaro Ruiz est un pianiste d’origine vénézuélienne basé en Californie depuis 1990. Il a travaillé avec des icônes du jazz comme John McLaughin, Dave Weckl, Arturo Sandoval, Alex Acuña, Abraham Laboriel et fait actuellement partie du groupe de Lee Ritenour, et du groupe Protocol du célèbre batteur anglais Simon Phillips. Otmaro Ruiz a enregistré quatre albums en tant que leader et a participé à plus d’une centaine d’albums, dont plusieurs parmi eux ont été récompensés et nominés aux Prix Grammy.


Kleber Jorge est chanteur, compositeur et guitariste brésilien du prestigieux orchestre Sergio Mendez Samba (Mas que Nada). Il a reçu le prix d’excellence d’artistes brésiliens, le Focus Brazil awards en Californie en 2020. Il s’est produit dans les festivals les plus importants aux États-Unis, en Australie, en Europe avec Flora Purim, Sergio Mendes, il a également réalisé plusieurs albums et collaborations avec des artistes de renom, tels que John Patittucci, Alex Acuna, la chanteuse Kevyn Lettau, Betty Bryant. Il est déjà venu en Polynésie en 2033 et 2005.

"Je sors de ma zone de confort"

Avec eux, joueront des musiciens locaux dont Fabrice Sciama, à la clarinette et au saxophone. Gil Da Batuk aux percussions, Vetea Arapari aux percussions également, Félix Filchez. Reva Juventin interprétera trois chansons seule, elle accompagnera Catina de Luna sur ses titres. "Un challenge ! " En effet, Reva Juventin connaît bien le jazz, "rythmiquement et techniquement, la bossa nova c’est tout autre chose". Et puis, il faut chanter en portugais. "Je sors de ma zone de confort", reconnait-elle. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. "C’est un honneur de pouvoir être sur scène avec de tels artistes."

Félix Vilchez prendra le micro régulièrement pour raconter l’histoire de la samba et de la bossa nova et revenir sur diverses anecdotes qui ont émaillé cette histoire.

Aux origines de la bossa

À Copacabana et à Ipanema, dans les années 50', de jeunes musiciens et chanteurs de la classe moyenne se retrouvent régulièrement pour jouer et écouter de la musique, et notamment du jazz venu des États-Unis. On s'amuse, on expérimente, on improvise dans une tendance anticonformiste. Un style musical différent est en train d'éclore, il n'a pas encore de nom.

L'appellation bossa nova serait apparue pour la première fois en 1957 sur l'affiche d'un concert donné au collège israélo-brésilien de Rio par certains de ces artistes, présentés comme "(…) grupo bossa nova apresentando sambas modernos", c’est-à-dire : "(…) groupe nouvelle vague présentant des sambas modernes".

La pierre fondamentale de la bossa nova est posée en août 1958. Un jeune guitariste baianais, João Gilberto, reprend "Chega de saudade" une chanson composée par Tom Jobim (musique) et Vinicius de Moraes (paroles), initialement interprétée par Elizete Cardoso.

João Gilberto en donne une version minimaliste et intimiste, avec pour seul instrument une guitare qu'il manie avec délicatesse et un art inédit de la syncope. Quant à sa façon de chanter, là-aussi c'est du jamais vu : une voix souffreteuse, à peine audible diront certains, un chant au ton uniforme, sans vibrato, et un phrasé qui abuse de contretemps non conventionnels (voir la vidéo à droite).

Voilà, résumée, la bossa nova : Une façon à la fois simplifiée et sophistiquée de jouer la samba.
Car il n'y a pas "des chansons de bossa nova", mais une façon bossa nova d'interpréter des chansons.

Texte rédigé avec Félix Vilchez

Pratique

Concerts au Petit théâtre les 27 et 28 mai à 19 heures et dimanche 29 mai à L’hôtel Le Tahiti by Pearl Resort à partir de 17 heures.
La danseuse Eglantine Oliveira sera sur scène les trois soirs.
Le dimanche, le groupe Batukaina rejoindra les artistes et prendra le relai pour clôturer le festival en beauté.
Tarif à partir de 3 000 Fcfp
En vente en ligne.
Tél. : 89 711 601 ou 89 291 158

Rédigé par Delphine Barrais le Dimanche 22 Mai 2022 à 19:46 | Lu 1172 fois