Choachí, Colombie | | vendredi 27/03/2015 -Sur les hauteurs de Bogota, se dressent de curieux "igloos". Dotés d'une bonne isolation thermique et résistants aux séismes, ils ne sont pas construits en glace mais avec de vieux pneus abandonnés qui constituent un vrai fléau environnemental.
Pionnière de ce projet en Colombie, Alexandra Posada, une militante écologiste, a organisé la construction de ces bâtiments originaux aux murs arrondis dans la localité de Choachi, à une quarantaine de kilomètres de la capitale.
"On me fait cadeau de ces pneus car c'est un problème gigantesque que s'en débarrasser. Ils mettent des milliers d'années à se décomposer", explique à l'AFP cette femme de 35 ans, qui supervise les travaux, en jeans et coiffée d'un chapeau de cow-boy.
"Utilisés pour la construction, ils deviennent des briques virtuellement éternelles", ajoute-t-elle.
Pour convertir les pneus en blocs compacts d'environ 200 à 300 kilos, on les remplit de terre. Des barres de fer sont également intercalées entre les pneumatiques de diverses tailles, selon qu'ils proviennent de camions ou de voitures.
Cette technique, qui tire profit de la flexibilité du caoutchouc, permet aux habitations, accrochées à flanc de colline dans la cordillère des Andes, de faire face aux secousses telluriques, très fréquentes dans cette région.
Les plafonds de ces maisons sont réalisés en ciment pour les chambres et la cuisine, et avec du bois pour la salle à manger, par souci esthétique. Le toit est recouvert de pneumatiques qui font office de tuiles.
- 5,3 millions de pneus abandonnés par an -
L'utilisation de pneus usagés est une bénédiction pour l'environnement. Selon des chiffres officiels, les Colombiens jettent chaque année environ 5,3 millions de pneus, soit près de 100.000 tonnes de caoutchouc abandonnées dans la nature.
Parfois les pneus entassés dans ces décharges sauvages sont incendiés, causant une source de pollution importante notamment à Bogota, une mégapole de plus de 7 millions d'habitants, souvent noyée dans les nuages de fumée du trafic automobile.
"Après leur vie utile, les pneus sont jetés par les usagers. C'est une question extrêmement grave pour l'espace public, pour l'environnement et le paysage", affirme à l'AFP Franciso Gomez, chargé de ce dossier au sein du ministère de l'Environnement.
En Colombie, les producteurs et les importateurs de pneumatiques n'ont pour obligation que d'en recycler une partie, des résidus équivalant seulement à 35% de l'ensemble de ces matériaux.
En outre, les sociétés locales de nettoyage ne sont pas tenues de collecter dans les rues les pneus, considérés comme des "résidus spéciaux".
"Si l'on songe à la quantité de résidus générés, la gestion de ce problème est très faible", admet M. Gomez.
Les quelque 9.000 pneus utilisés jusqu'à présent pour les murs, les tuiles, les terrasses ou encore les escaliers des "igloos" de Choachi ne sont pas les seuls déchets employés par les architectes.
Dans les chambres, des lucarnes ont été aménagées avec des bouteilles en verre de toutes les couleurs afin de laisser passer la lumière. D'autres bouteilles, remplies de papier ou de terre, ont servi à consolider le socle de la baignoire.
"Ce sont des maisons avec du matériel recyclé, mais qui sont jolies, aérées, avec encore plus de lumière indirecte", souligne Mme Posada.
L'un des ouvriers, William Clavijo, un maçon de 57 ans, confesse que ce chantier d'un genre particulier lui a "appris la valeur des choses". "D'habitude, on les jette. Maintenant, on sait qu'on peut les utiliser", confie-t-il, en recouvrant de sable et de chaux les pneus collectés dans les rues de Bogota.
Pionnière de ce projet en Colombie, Alexandra Posada, une militante écologiste, a organisé la construction de ces bâtiments originaux aux murs arrondis dans la localité de Choachi, à une quarantaine de kilomètres de la capitale.
"On me fait cadeau de ces pneus car c'est un problème gigantesque que s'en débarrasser. Ils mettent des milliers d'années à se décomposer", explique à l'AFP cette femme de 35 ans, qui supervise les travaux, en jeans et coiffée d'un chapeau de cow-boy.
"Utilisés pour la construction, ils deviennent des briques virtuellement éternelles", ajoute-t-elle.
Pour convertir les pneus en blocs compacts d'environ 200 à 300 kilos, on les remplit de terre. Des barres de fer sont également intercalées entre les pneumatiques de diverses tailles, selon qu'ils proviennent de camions ou de voitures.
Cette technique, qui tire profit de la flexibilité du caoutchouc, permet aux habitations, accrochées à flanc de colline dans la cordillère des Andes, de faire face aux secousses telluriques, très fréquentes dans cette région.
Les plafonds de ces maisons sont réalisés en ciment pour les chambres et la cuisine, et avec du bois pour la salle à manger, par souci esthétique. Le toit est recouvert de pneumatiques qui font office de tuiles.
- 5,3 millions de pneus abandonnés par an -
L'utilisation de pneus usagés est une bénédiction pour l'environnement. Selon des chiffres officiels, les Colombiens jettent chaque année environ 5,3 millions de pneus, soit près de 100.000 tonnes de caoutchouc abandonnées dans la nature.
Parfois les pneus entassés dans ces décharges sauvages sont incendiés, causant une source de pollution importante notamment à Bogota, une mégapole de plus de 7 millions d'habitants, souvent noyée dans les nuages de fumée du trafic automobile.
"Après leur vie utile, les pneus sont jetés par les usagers. C'est une question extrêmement grave pour l'espace public, pour l'environnement et le paysage", affirme à l'AFP Franciso Gomez, chargé de ce dossier au sein du ministère de l'Environnement.
En Colombie, les producteurs et les importateurs de pneumatiques n'ont pour obligation que d'en recycler une partie, des résidus équivalant seulement à 35% de l'ensemble de ces matériaux.
En outre, les sociétés locales de nettoyage ne sont pas tenues de collecter dans les rues les pneus, considérés comme des "résidus spéciaux".
"Si l'on songe à la quantité de résidus générés, la gestion de ce problème est très faible", admet M. Gomez.
Les quelque 9.000 pneus utilisés jusqu'à présent pour les murs, les tuiles, les terrasses ou encore les escaliers des "igloos" de Choachi ne sont pas les seuls déchets employés par les architectes.
Dans les chambres, des lucarnes ont été aménagées avec des bouteilles en verre de toutes les couleurs afin de laisser passer la lumière. D'autres bouteilles, remplies de papier ou de terre, ont servi à consolider le socle de la baignoire.
"Ce sont des maisons avec du matériel recyclé, mais qui sont jolies, aérées, avec encore plus de lumière indirecte", souligne Mme Posada.
L'un des ouvriers, William Clavijo, un maçon de 57 ans, confesse que ce chantier d'un genre particulier lui a "appris la valeur des choses". "D'habitude, on les jette. Maintenant, on sait qu'on peut les utiliser", confie-t-il, en recouvrant de sable et de chaux les pneus collectés dans les rues de Bogota.