Alpalhão, Portugal | AFP | mardi 20/11/2017 - Aux confins de l'Alentejo, dans le centre du Portugal, un éleveur de bovins qui a déjà perdu vingt vaches depuis la fin de l'été, regarde avec tristesse la prairie jaunie par le soleil où paissent ses bêtes et désespère de voir tomber la pluie.
"Je n'ai jamais vu une sécheresse pareille", confie impuissant Antonio Granadeiro, un éleveur de 64 ans du village d'Alpalhão, à une trentaine de kilomètres de la frontière espagnole, devant des mares à sec, au sol dur et craquelé.
"Je consulte tous les jours la météo, en espérant qu'il va enfin pleuvoir, mais je n'y crois plus", maugrée cet homme brun au visage marqué, en enchaînant les cigarettes.
"Regardez!", lance-t-il en montrant le lit sec de la petite rivière Figueiro, un affluent du fleuve Tage qui coule à l'extrémité de son terrain.
"Je n'ai jamais vu ça. Pas une goutte d'eau!", constate avec désespoir l'éleveur qui doit abreuver ses quelque 800 bêtes en acheminant de l'eau par camion-citerne.
"Mais mon principal souci, c'est nourrir mes bêtes. J'avais acheté du foin pour tenir jusqu'en février. Mais les stocks sont presque vides", assure-t-il.
Comme les vaches n'ont plus rien à brouter, Antonio Granadeiro est forcé de puiser dans son stock de fourrage hivernal, qui est aujourd'hui bien entamé.
- 'Une année totalement différente' -
"J'ai déjà perdu 20 bêtes, attaquées par des tiques", déplore-t-il. Même si le lien avec la sécheresse n'a pas été formellement établi, pour lui cela ne fait pas de doute. "Les terrains sont secs si bien que les tiques ne meurent pas et continuent de propager des maladies."
Un agriculteur voisin, Joao Curvo, fait le même constat: "C’est une année totalement différente! On est en T-shirt. Normalement à cette époque de l’année, nous sommes bien plus couverts".
"Regardez ces olives! Beaucoup ont mûri début octobre, alors que d'habitude cela a lieu plutôt fin novembre, mais ce n'est pas le cas pour d'autres", se désole-t-il.
Les olives mûres qui ne sont pas cueillies "tombent et se dessèchent rapidement. Ensuite, elles ne peuvent plus être ramassées", dit-il.
Alors pour tenter de sauver la récolte, il a dû se résoudre à les cueillir plus tôt que d'habitude.
"Mais il va falloir faire un deuxième passage mécanique ou bien alors terminer la récolte à la main, en battant les oliviers avec un bâton pour faire tomber les dernières olives. Cela va nous prendre le double du temps", soupire-t-il.
- 'Une situation dramatique' -
Comme l'Alentejo, l'ensemble du territoire continental portugais est frappé d'une sécheresse "sévère" ou "extrême", selon l'institut météorologique national. Le pays a connu le mois d'octobre le plus chaud depuis 1931, date des premières données comparables.
Cette situation a conduit à un assèchement des sols, qui s'est encore accentuée début novembre, particulièrement dans le sud du pays, où la teneur en eau est passée sous la barre des 20% par endroits.
"Le problème de cette sécheresse c'est qu'elle aura des répercussions au-delà de cette année", explique à l'AFP Fremelinda Carvalho, présidente de l'Association des agriculteurs du district de Portalegre (centre), qui représente quelque 3.800 professionnels de la région.
"L'année dernière déjà il y avait eu très peu d'eau. Les réserves sont en train de disparaître", ajoute-t-elle précisant qu'il faudrait qu'il pleuve longtemps pour retrouver les niveaux des années précédentes.
La sécheresse affecte même l'approvisionnement en eau des populations. A Viseu, ville située à 300 km au nord de Lisbonne, la situation est critique. Une noria de cent camions-citernes transporte depuis ce week-end de l'eau d'un barrage situé à une soixantaine de kilomètres à la retenue d'eau qui alimente cette commune de près de 100.000 habitants.
"C'est une situation dramatique", s'exclame Fremelinda Carvalho. "Je n'ose même pas imaginer qu'il ne pleuve pas dans les prochains jours!".
"Je n'ai jamais vu une sécheresse pareille", confie impuissant Antonio Granadeiro, un éleveur de 64 ans du village d'Alpalhão, à une trentaine de kilomètres de la frontière espagnole, devant des mares à sec, au sol dur et craquelé.
"Je consulte tous les jours la météo, en espérant qu'il va enfin pleuvoir, mais je n'y crois plus", maugrée cet homme brun au visage marqué, en enchaînant les cigarettes.
"Regardez!", lance-t-il en montrant le lit sec de la petite rivière Figueiro, un affluent du fleuve Tage qui coule à l'extrémité de son terrain.
"Je n'ai jamais vu ça. Pas une goutte d'eau!", constate avec désespoir l'éleveur qui doit abreuver ses quelque 800 bêtes en acheminant de l'eau par camion-citerne.
"Mais mon principal souci, c'est nourrir mes bêtes. J'avais acheté du foin pour tenir jusqu'en février. Mais les stocks sont presque vides", assure-t-il.
Comme les vaches n'ont plus rien à brouter, Antonio Granadeiro est forcé de puiser dans son stock de fourrage hivernal, qui est aujourd'hui bien entamé.
- 'Une année totalement différente' -
"J'ai déjà perdu 20 bêtes, attaquées par des tiques", déplore-t-il. Même si le lien avec la sécheresse n'a pas été formellement établi, pour lui cela ne fait pas de doute. "Les terrains sont secs si bien que les tiques ne meurent pas et continuent de propager des maladies."
Un agriculteur voisin, Joao Curvo, fait le même constat: "C’est une année totalement différente! On est en T-shirt. Normalement à cette époque de l’année, nous sommes bien plus couverts".
"Regardez ces olives! Beaucoup ont mûri début octobre, alors que d'habitude cela a lieu plutôt fin novembre, mais ce n'est pas le cas pour d'autres", se désole-t-il.
Les olives mûres qui ne sont pas cueillies "tombent et se dessèchent rapidement. Ensuite, elles ne peuvent plus être ramassées", dit-il.
Alors pour tenter de sauver la récolte, il a dû se résoudre à les cueillir plus tôt que d'habitude.
"Mais il va falloir faire un deuxième passage mécanique ou bien alors terminer la récolte à la main, en battant les oliviers avec un bâton pour faire tomber les dernières olives. Cela va nous prendre le double du temps", soupire-t-il.
- 'Une situation dramatique' -
Comme l'Alentejo, l'ensemble du territoire continental portugais est frappé d'une sécheresse "sévère" ou "extrême", selon l'institut météorologique national. Le pays a connu le mois d'octobre le plus chaud depuis 1931, date des premières données comparables.
Cette situation a conduit à un assèchement des sols, qui s'est encore accentuée début novembre, particulièrement dans le sud du pays, où la teneur en eau est passée sous la barre des 20% par endroits.
"Le problème de cette sécheresse c'est qu'elle aura des répercussions au-delà de cette année", explique à l'AFP Fremelinda Carvalho, présidente de l'Association des agriculteurs du district de Portalegre (centre), qui représente quelque 3.800 professionnels de la région.
"L'année dernière déjà il y avait eu très peu d'eau. Les réserves sont en train de disparaître", ajoute-t-elle précisant qu'il faudrait qu'il pleuve longtemps pour retrouver les niveaux des années précédentes.
La sécheresse affecte même l'approvisionnement en eau des populations. A Viseu, ville située à 300 km au nord de Lisbonne, la situation est critique. Une noria de cent camions-citernes transporte depuis ce week-end de l'eau d'un barrage situé à une soixantaine de kilomètres à la retenue d'eau qui alimente cette commune de près de 100.000 habitants.
"C'est une situation dramatique", s'exclame Fremelinda Carvalho. "Je n'ose même pas imaginer qu'il ne pleuve pas dans les prochains jours!".