Des élèves māori en immersion à Papara


Initiation au maniement des rākau, bâtons de chant māori (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 11 septembre 2024 – Ce mercredi, le lycée Tuianu Le Gayic a accueilli une délégation de 20 collégiens de Nouvelle-Zélande, dans la continuité d’un programme d’échange amorcé en 2022. Des ateliers culturels ont permis aux élèves de continuer à tisser des liens.

 
La Nouvelle-Zélande était à l’honneur, mercredi, au lycée Tuianu Le Gayic de Papara. Issus d’une unité bilingue anglais-français de la Kōwhai Intermediate School d’Auckland, 20 élèves de 6e et 5e ont été reçus avec des chants et des danses traditionnels. Accompagnée par trois éducateurs et cinq parents, la délégation est hébergée au fare ‘āmuira’a de Papara pour une semaine de découverte, qui touche à sa fin.
 
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’un échange initié en 2022 avec des élèves de seconde, aujourd’hui en terminale. “On avait choisi la Nouvelle-Zélande, car nous travaillions sur la thématique des peuples de la mer. On avait d’abord correspondu épistolairement, puis nous nous étions rendus sur place en mai 2023. Notre démarche avait été de leur présenter le rāhui, la pêche en poti mārara et nos savoir-faire artisanaux”, se souvient Marjolène Chung, professeure de français au lycée de Papara et membre de l’équipe en charge du projet. “Ce type d’échange, ça leur apporte une ouverture au monde et une ouverture d’esprit. En allant en Nouvelle-Zélande, les élèves ont découvert le port de l’uniforme, par exemple. Ils ont aussi ressenti le mana : ça les avait vraiment touchés de voir un autre peuple avec une culture très forte.”
 

Confection de poi, accessoires de danse māori.

Des ateliers pour tisser des liens


Pour continuer à tisser des liens entre élèves, après un haka offert par les collégiens, ces derniers ont profité d’une immersion d’une heure dans différents cours, avant d’animer quatre ateliers sportifs et culturels. Les lycéens ont ainsi été initiés à la confection de bracelets de l’amitié et de poi (accessoires de danse), au maniement des rākau (bâtons de chant) et aux règles du kī-o-rahi (jeu de balle à deux équipes). Les aînés étaient visiblement captivés, tandis que les jeunes invités ont impressionné par leur aisance. Un ma’a Tahiti partagé à la cantine est venu parfaire l’ensemble.
 
De la ville à la campagne, le changement s’est aussi traduit par la différence de dimensionnement entre les deux établissements scolaires, le lycée polyvalent de Papara accueillant 1 200 élèves, contre 600 pour la Kōwhai Intermediate School d’Auckland. Ce qui n’a pas empêché les équipes pédagogiques d’échanger sur leurs pratiques. “On a des problématiques communes vis-à-vis de la jeunesse, et aussi des singularités. Quand on écoute les stratégies qu’ils mettent en place, ça ne peut que nous donner des idées pour tenter d’autres approches, ou les faire évoluer. Quand on manage ou qu’on fait de la pédagogie, c’est toujours intéressant de s’ouvrir aux autres pour transmettre un savoir, tout en prenant soin des élèves en tant qu’individus”, remarque Christophe Tellier, proviseur du lycée Tuianu Le Gayic.
 
Bien établies, les connexions entre élèves mā’ohi et māori sont parties pour durer, tant par écrit que sur le terrain.
 

Frédérique Abbott, professeure de français à la Kōwhai Intermediate School : “On se ressemble, avec des challenges communs”

“Je suis accompagnée de notre proviseure, Louise Broad, et de ma collègue d’anglais, Rebecca Keating. Nous avons priorisé le côté culturel, mais aussi écologique. Nous avons fait un stage avec les Coral Gardeners, à Moorea. Jeudi, nous avons prévu un tour de l’île pour découvrir plusieurs sites emblématiques. Mardi, nous étions au Musée de Tahiti et des îles, où on a pu faire le lien avec nos origines communes. Nous sommes une unité bilingue anglais-français, mais nos élèves ont aussi une heure ou deux de māori par semaine. Et nous avons dans l’école une unité exclusivement en māori, et en samoan. Ce voyage d’échange, c’est l’occasion de voir comment on se ressemble, avec des challenges communs en tant que professeurs et élèves.”

Les deux équipes pédagogiques ont également échangé sur leurs pratiques.

Les collégiens néo-zélandais ont présenté un haka.

Le lycée de Papara était en fête, mercredi matin.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 11 Septembre 2024 à 16:08 | Lu 761 fois