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Des conseils de pros au Fifo


TAHITI, le 5 février 2020 - Au Fifo, des ateliers sont organisés toute la semaine sur des thématiques variées : écriture de scénario, reportage TV, doublage audio… Petit tour d’horizon de ces initiatives gratuites, animées par des professionnels de l’audiovisuel.

"Alors, avant de commencer à enregistrer votre voix, je vais vous montrer où vous placer", lance Heimana Flohr de Audio Flohr entreprise. Il a suivi une formation à la School of audio engineers de Paris, plus grand centre international des métiers du son. Il anime pendant le Fifo un atelier doublage vidéo. Il est installé dans le cyberespace de la Maison de la culture jusqu’à vendredi midi.

Il poursuit : "En partant du micro et tu fais un hang loose. La distance entre ton auriculaire et ton pouce t’indique la distance que tu dois laisser entre ta bouche et le micro". Il explique que si la bouche est trop proche, un effet "boomy" survient, le son paraît trop grave, si elle est trop loin, le micro capte de préférence le son ambiant plutôt que le son de la voix. Les stagiaires apprécient l’indication.

Dans la salle, ils sont huit à profiter des bons conseils du professionnel. Pendant une demi-journée, ils découvrent une méthodologie de travail pour pouvoir faire ensuite un doublage à partir de n’importe quel matériel. Ils décortiquent les sons pour apprendre à distinguer les voix, le bruitage, la musique. "Je ne m’attarde pas sur le matériel, mais sur la réflexion à mener, sur les reflexes à avoir, sur les points clés à surveiller avant la prise de son puis pendant le doublage."

2 heures de terrain

Pendant ce temps, les participants à l’atelier Reportage TV animé par Are Raimbault sont sur le terrain. Ils évoluent dans les allées de la Maison de la culture filmant et interviewant. Ils ont deux heures pour tourner des images en équipe.

Are Raimbault est réalisateur. À 26 ans, en 2017, il a été le plus jeune réalisateur en sélection avec Putahi Kotahitanga. Il a été repéré par la société de production néo-zélandaise Tiki Lounge Production pour qui il couvre aujourd’hui les grands événements du fenua qu’ils soient sportifs, culturels, sociétaux…

Son atelier se découpe en plusieurs temps : une partie théorique avec un volet historique, une étape de préproduction avec check list du matériel suivi d’un point sur les règles de tournage. "À ce moment-là, je parle par exemple du cadrage, de la bonne utilisation de la luminosité, du son", illustre Are Raimbault.

"Mais ce n’est pas l’essentiel de l’atelier. J’explique surtout comment écrire et préparer un reportage avant de tourner, j’insiste sur l’importance de déterminer un angle." Le reportage TV est une vidéo qui résume une actualité. Pour les stagiaires, l’actualité est leur passage à l’atelier, en particulier, mais également et plus globalement, le festival. En fin de matinée, une interview en condition d’enregistrement studio est réalisée par tout le groupe avec Are Raimbault.

Ce mercredi matin, le groupe compte huit membres. "Comme les jours précédents ou l’année passée, il y a des particuliers, mais également des personne qui ont à réaliser des petites vidéos dans le cadre professionnel."

Ils sont tous bourrés de créativité !

Dans la loge numéro 1, de l’autre côté du site, ils sont plus nombreux et plus jeune à découvrir, apprendre, bénéficier d’un accompagnement ciblé. Douze élèves du lycée Paul Gauguin et du lycée de Papara, de 15 et 16 ans, sont réunis pour participer à un marathon d’écriture.

"On est en classe cinéma", précise un petit groupe sorti se dégourdir les jambes. "On a eu la chance d’être sélectionnés par notre prof." Sydélia Guirao, écrivaine et scénariste, et Toarii Pouira, réalisateur de société de production audiovisuelle Iaorana Motion, les accompagnent.

Le thème retenu par les organisateur du Fifo cette année est : Et si c’était moi. Les élèves, à partir de ce thème, ont dû écrire le scénario d’un court-métrage de 3 minutes, soit l’équivalent de trois pages dialoguées. "Nous avons eu à leur donner des ingrédients, des outils pour construire ce scénario sans jamais les influencer, sans jamais leur imposer notre propre univers", indique Sydélia Guirao.

Toarii Pouira, qui au eu à cœur lui aussi de faire ressortir le meilleur des membres du groupe, a insisté sur leurs capacités. "Ils sont tous bourrés de créativité ! Je ne m’y attendais pas du tout ! Avec un seul thème, on a des idées très différentes, des façons de voir variées."

Le vainqueur du marathon aura la possibilité de réaliser son film avec l’aide des professionnels de l’Association tahitienne des professionnels de l’audiovisuel (ATPA) et l’Association polynésienne de techniciens de l’audiovisuel et du cinéma (APTAC), partenaires du marathon.

Les ateliers de la 17e édition du Fifo sont programmés toute la semaine jusqu’à samedi inclus. En plus du reportage TV et du doublage audio, vous pouvez suivre un atelier montage vidéo, animation 3D, écriture de scénario.


Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 5 Février 2020 à 19:10 | Lu 1069 fois