© Greg Boissy
Tahiti, le 22 février 2024 - D'août à septembre 2023, le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) a mené une évaluation sur la destination Tahiti et ses îles. Si le tourisme durable a fait des progrès, notamment grâce au Plan FM27, l’évaluation pointe du doigt des progrès à faire “surtout du côté de la gestion de l'environnement et de la culture”, témoigne Kevin Van Bastolaer, chargé de communication de Tahiti Tourisme.
Le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) s’est penché sur la Polynésie française. D’août à septembre 2023, le Dr Mihee Kang a mené une étude avec pour objectif d'établir un état des lieux de la destination Tahiti et ses îles sur sa gestion du tourisme durable. Ce qui permettra “d'identifier les leviers sur lesquels la destination pourra agir”, assure Tahiti Tourisme. La conclusion de cette évaluation est la suivante : malgré des progrès significatifs depuis le lancement du plan “Fāri’ira’a Manihini 2027” (FM27) présenté en novembre 2022 lors des Assises du tourisme, il reste des efforts à faire dans plusieurs domaines pour que la destination Tahiti et ses îles devienne un exemple du tourisme durable.
Les domaines concernés sont surtout environnementaux. Tout d’abord, la dépendance aux énergies fossiles, car les vieilles habitudes ont la peau dure en Polynésie française. Selon l'Observatoire polynésien de l'énergie, le taux de dépendance énergétique – qui indique la part énergétique qu'un pays doit importer pour subvenir à ses besoins – était de 93,9% en 2021. Cette même année, ce sont 368 millions de litres d'hydrocarbures qui ont été importés. Un chiffre en légère hausse depuis 2019 qui témoigne de la dépendance du territoire à ces sources d'énergie fossile.
Des progrès à faire
L'énergie renouvelable reste elle aussi minoritaire dans la production d'énergie du Fenua, malgré l'ambition d'atteindre un taux de 75% dans la production d'électricité d'ici 2030 sur l'ensemble du territoire. Si 2022 a été une année record en termes de production d'électricité à partir d'énergie renouvelable avec 35% dans la part totale de production électrique, elle était déjà de 25% en 2012 et de 29,6% en 2015. Un net progrès certes, mais qui nécessite des efforts continus.
Un des autres domaines où le GSTC, c'est le réseau de transports publics, encore bien trop sous-développé sur Tahiti et ses îles. Surtout quand on sait que la majorité de la consommation d'énergie du pays est destinée aux hydrocarbures dans les transports, en majorité routiers. En 2021, cette proportion représentait 66% de la consommation énergétique finale.
Si la flotte des transports en commun voit son nombre augmenter et certains bus se moderniser (certains étant désormais électriques), ils ne représentent que 10% des 21 lignes régulières et des 173 lignes scolaires. En 2017, selon l'Institut de la statistique, la voiture représentait 60,7% des déplacements alors que les transports collectifs “bus ou ferry” en représentaient 17%.
Environnement et culture
Dans son rapport, le Conseil mondial du tourisme durable encourage aussi des progrès sur la gestion des déchets, en l'absence de plan établi sur la gestion de ces derniers. Le GSTC témoigne aussi de l'importance de sensibiliser habitants et touristes sur leur consommation d'eau, une denrée inestimable sur ces îles en plein océan Pacifique. Selon l'Institut d'émission d'outre-mer, en 2021, seules dix des 48 communes de la Polynésie française disposaient d'un réseau de distribution d'eau potable.
Et en ce qui concerne la culture polynésienne qui fait la fierté du pays à l'international, le GSTC “nous préconise de mieux valoriser nos atouts culturels”, précise Kevin Van Bastolaer, chargé de communication de Tahiti Tourisme. Cela passerait par la création d'une base de données, “d'un site web par exemple” pour répertorier “l'ensemble du patrimoine, des sites culturels et autres atouts culturels pour en assurer la conservation et la rendre accessible au public”.
Des études en cours
Si aucune action n'est encore programmée pour répondre à ces nouvelles exigences qu'impose le tourisme durable, plusieurs études sont en cours, qui permettront, elles, d'établir un plan d'action, témoigne Kevin Van Bastolaer. “Il y a l'évaluation du bilan carbone de l'industrie touristique, une étude de perception du tourisme par la population et l'évaluation du GSGC qui vient de sortir. Ces trois études nous permettront d'établir une bonne base pour établir un plan d'action. Bien sûr, ce n'est pas qu'au niveau du tourisme qu'il faudra qu'on agisse.”
Toutes ces études, comme pour la stratégie de développement touristique “Fāri’ira’a Manihini 2027”, visent à terme la protection des ressources naturelles, l’optimisation des retombées du tourisme pour la population locale ainsi qu’une expérience de qualité pour les visiteurs. Cette stratégie a également pour but de rassurer les investisseurs, puisqu’en garantissant la qualité du séjour touristique, on garantit la qualité de son investissement dans le tourisme. “Tahiti et ses îles doit rester une destination ‘Slow Tourisme’ — un petit coin de paradis avec un service exceptionnel, axé sur les expériences, la culture et les rencontres avec la population locale”, expliquait Jean-Marc Mocellin, directeur général de Tahiti Tourisme.
Le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) s’est penché sur la Polynésie française. D’août à septembre 2023, le Dr Mihee Kang a mené une étude avec pour objectif d'établir un état des lieux de la destination Tahiti et ses îles sur sa gestion du tourisme durable. Ce qui permettra “d'identifier les leviers sur lesquels la destination pourra agir”, assure Tahiti Tourisme. La conclusion de cette évaluation est la suivante : malgré des progrès significatifs depuis le lancement du plan “Fāri’ira’a Manihini 2027” (FM27) présenté en novembre 2022 lors des Assises du tourisme, il reste des efforts à faire dans plusieurs domaines pour que la destination Tahiti et ses îles devienne un exemple du tourisme durable.
Les domaines concernés sont surtout environnementaux. Tout d’abord, la dépendance aux énergies fossiles, car les vieilles habitudes ont la peau dure en Polynésie française. Selon l'Observatoire polynésien de l'énergie, le taux de dépendance énergétique – qui indique la part énergétique qu'un pays doit importer pour subvenir à ses besoins – était de 93,9% en 2021. Cette même année, ce sont 368 millions de litres d'hydrocarbures qui ont été importés. Un chiffre en légère hausse depuis 2019 qui témoigne de la dépendance du territoire à ces sources d'énergie fossile.
Des progrès à faire
L'énergie renouvelable reste elle aussi minoritaire dans la production d'énergie du Fenua, malgré l'ambition d'atteindre un taux de 75% dans la production d'électricité d'ici 2030 sur l'ensemble du territoire. Si 2022 a été une année record en termes de production d'électricité à partir d'énergie renouvelable avec 35% dans la part totale de production électrique, elle était déjà de 25% en 2012 et de 29,6% en 2015. Un net progrès certes, mais qui nécessite des efforts continus.
Un des autres domaines où le GSTC, c'est le réseau de transports publics, encore bien trop sous-développé sur Tahiti et ses îles. Surtout quand on sait que la majorité de la consommation d'énergie du pays est destinée aux hydrocarbures dans les transports, en majorité routiers. En 2021, cette proportion représentait 66% de la consommation énergétique finale.
Si la flotte des transports en commun voit son nombre augmenter et certains bus se moderniser (certains étant désormais électriques), ils ne représentent que 10% des 21 lignes régulières et des 173 lignes scolaires. En 2017, selon l'Institut de la statistique, la voiture représentait 60,7% des déplacements alors que les transports collectifs “bus ou ferry” en représentaient 17%.
Environnement et culture
Dans son rapport, le Conseil mondial du tourisme durable encourage aussi des progrès sur la gestion des déchets, en l'absence de plan établi sur la gestion de ces derniers. Le GSTC témoigne aussi de l'importance de sensibiliser habitants et touristes sur leur consommation d'eau, une denrée inestimable sur ces îles en plein océan Pacifique. Selon l'Institut d'émission d'outre-mer, en 2021, seules dix des 48 communes de la Polynésie française disposaient d'un réseau de distribution d'eau potable.
Et en ce qui concerne la culture polynésienne qui fait la fierté du pays à l'international, le GSTC “nous préconise de mieux valoriser nos atouts culturels”, précise Kevin Van Bastolaer, chargé de communication de Tahiti Tourisme. Cela passerait par la création d'une base de données, “d'un site web par exemple” pour répertorier “l'ensemble du patrimoine, des sites culturels et autres atouts culturels pour en assurer la conservation et la rendre accessible au public”.
Des études en cours
Si aucune action n'est encore programmée pour répondre à ces nouvelles exigences qu'impose le tourisme durable, plusieurs études sont en cours, qui permettront, elles, d'établir un plan d'action, témoigne Kevin Van Bastolaer. “Il y a l'évaluation du bilan carbone de l'industrie touristique, une étude de perception du tourisme par la population et l'évaluation du GSGC qui vient de sortir. Ces trois études nous permettront d'établir une bonne base pour établir un plan d'action. Bien sûr, ce n'est pas qu'au niveau du tourisme qu'il faudra qu'on agisse.”
Toutes ces études, comme pour la stratégie de développement touristique “Fāri’ira’a Manihini 2027”, visent à terme la protection des ressources naturelles, l’optimisation des retombées du tourisme pour la population locale ainsi qu’une expérience de qualité pour les visiteurs. Cette stratégie a également pour but de rassurer les investisseurs, puisqu’en garantissant la qualité du séjour touristique, on garantit la qualité de son investissement dans le tourisme. “Tahiti et ses îles doit rester une destination ‘Slow Tourisme’ — un petit coin de paradis avec un service exceptionnel, axé sur les expériences, la culture et les rencontres avec la population locale”, expliquait Jean-Marc Mocellin, directeur général de Tahiti Tourisme.
Les 10 conseils pour voyager durablement, selon Tahiti Tourisme
- Venez en invité et partez en ambassadeur
- Adressez-vous à des agents de voyages spécialisés
- Prenez votre temps
- Voyagez en basse saison
- Sortez des sentiers battus
- Déplacez-vous autrement
- A Fa’atura Te Natura – Respectez la nature
- Préservez nos ressources naturelles
- Consommez local
- Épousez la culture locale
- Adressez-vous à des agents de voyages spécialisés
- Prenez votre temps
- Voyagez en basse saison
- Sortez des sentiers battus
- Déplacez-vous autrement
- A Fa’atura Te Natura – Respectez la nature
- Préservez nos ressources naturelles
- Consommez local
- Épousez la culture locale
Les chiffres du tourisme en 2022-2023 selon Tahiti Tourisme
- 304 000 visiteurs et 261 813 touristes en 2023
- 351 000 francs de dépenses moyennes par touriste par séjour en 2022
- 77 milliards de francs en 2022 et 85 milliards de francs estimés en 2023
- 12 500 emplois directs, soit 17,7% des emplois en Polynésie française en 2022
- 351 000 francs de dépenses moyennes par touriste par séjour en 2022
- 77 milliards de francs en 2022 et 85 milliards de francs estimés en 2023
- 12 500 emplois directs, soit 17,7% des emplois en Polynésie française en 2022