Paris, France | AFP | vendredi 14/04/2017 - Un organe de Matignon, chargé notamment d'analyser l'état de l'opinion sur le gouvernement, a commandé pour plusieurs centaines de milliers d'euros de sondages consacrés entièrement ou partiellement à "l'image" des Premiers ministres Jean-Marc Ayrault puis Manuel Valls, selon ses factures transmises vendredi à l'AFP.
Le Service d'information du gouvernement (SiG), qui commande pour près de 2 millions d'euros de sondages en moyenne par an, a dépensé durant le quinquennat en moyenne 240.000 euros par an à ce type d'enquêtes concernant l'image du gouvernement, dont certains sur les locataires de Matignon, selon un bilan transmis à l'AFP.
Jeudi soir sur France 2, une enquête du magazine "Envoyé Spécial" avait remis en cause ces contrats avec les sondeurs, en pointant notamment du doigt un sondage qualitatif de juin 2014 concernant Manuel Valls, facturé plus de 53.000 euros.
Ces budgets "image" ont toutefois significativement baissé au cours du quinquennat puisqu'ils sont passés de 285.549 euros en 2012 (14,9% du budget sondages) à 173.862 euros en 2016 (8,8%), a souligné le SiG.
"Ces sondages dits d'image concernent davantage l'exercice du pouvoir car nous interrogeons toujours l’image au regard de l’action menée par le gouvernement. Tout est relié à des questions de fond", a fait valoir à l'AFP une responsable du SiG, jugeant ces enquêtes "absolument" en ligne avec la mission de cette administration.
Sur la centaine de sondages commandés chaque année depuis 2012, 16,7% en moyenne seulement étaient liés à l'image, selon le décompte du SiG.
Outre une partie du baromètre sondagier mensuel lié à l'image du gouvernement et du Premier ministre, figurent également des études qualitatives comme celle épinglée par "Envoyé Spécial".
Six d'entre elles ont été commandées durant le quinquennat, pour un montant dépassant 200.000 euros: trois sous M. Ayrault (25.000 à 29.000 euros chaque) et trois sous M. Valls (32.000 à 53.500 euros).
Des contrats similaires apparaissent également sous l'ère Fillon, là aussi pour plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Ces "qualis", issus du marketing commercial mais de plus en plus utilisés pour la politique, font remonter des déclarations de petits groupes, contrairement aux sondages dits "quantitatifs" à questions fermées.
Le "quali" de 53.500 euros épinglé par "Envoyé Spécial" comprenait des éléments à la pertinence discutable, comme des comparaisons de Manuel Valls à des animaux ("lion", "hyène"...) ou des commentaires sur sa frange "crantée" lui donnant un air "fonceur".
Cette partie sur le physique et la "sémiologie" a coûté 4.320 euros, selon le SiG.
A la suite de l'affaire des sondages de l'Elysée, visant des commandes suspectées de favoritisme pour plusieurs millions d'euros de sondages par la présidence Sarkozy, François Hollande avait pris l'engagement de ne commander aucun sondage par le palais présidentiel.
Contrairement à l'Elysée, la commande de sondages figure bien explicitement dans les missions du SiG, qui a commandé son premier sondage lors de sa création en 1976. Dans ses missions, le service "analyse l’évolution de l’opinion publique et le traitement médiatique de l’action gouvernementale"; "informe le grand public de l’action du Premier ministre et du gouvernement" et "pilote et coordonne au niveau interministériel la communication gouvernementale".
Dans un rapport parlementaire de novembre 2015, le sénateur PS de Gironde Alain Anziani avait questionné "l'intérêt" pour la conduite de l'action gouvernementale de "certains" sondages menés par le SiG, citant par exemple des cas concernant l'image des taxis parisiens, ou les valeurs de gauche.
Le Service d'information du gouvernement (SiG), qui commande pour près de 2 millions d'euros de sondages en moyenne par an, a dépensé durant le quinquennat en moyenne 240.000 euros par an à ce type d'enquêtes concernant l'image du gouvernement, dont certains sur les locataires de Matignon, selon un bilan transmis à l'AFP.
Jeudi soir sur France 2, une enquête du magazine "Envoyé Spécial" avait remis en cause ces contrats avec les sondeurs, en pointant notamment du doigt un sondage qualitatif de juin 2014 concernant Manuel Valls, facturé plus de 53.000 euros.
Ces budgets "image" ont toutefois significativement baissé au cours du quinquennat puisqu'ils sont passés de 285.549 euros en 2012 (14,9% du budget sondages) à 173.862 euros en 2016 (8,8%), a souligné le SiG.
"Ces sondages dits d'image concernent davantage l'exercice du pouvoir car nous interrogeons toujours l’image au regard de l’action menée par le gouvernement. Tout est relié à des questions de fond", a fait valoir à l'AFP une responsable du SiG, jugeant ces enquêtes "absolument" en ligne avec la mission de cette administration.
Sur la centaine de sondages commandés chaque année depuis 2012, 16,7% en moyenne seulement étaient liés à l'image, selon le décompte du SiG.
Outre une partie du baromètre sondagier mensuel lié à l'image du gouvernement et du Premier ministre, figurent également des études qualitatives comme celle épinglée par "Envoyé Spécial".
Six d'entre elles ont été commandées durant le quinquennat, pour un montant dépassant 200.000 euros: trois sous M. Ayrault (25.000 à 29.000 euros chaque) et trois sous M. Valls (32.000 à 53.500 euros).
Des contrats similaires apparaissent également sous l'ère Fillon, là aussi pour plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Ces "qualis", issus du marketing commercial mais de plus en plus utilisés pour la politique, font remonter des déclarations de petits groupes, contrairement aux sondages dits "quantitatifs" à questions fermées.
Le "quali" de 53.500 euros épinglé par "Envoyé Spécial" comprenait des éléments à la pertinence discutable, comme des comparaisons de Manuel Valls à des animaux ("lion", "hyène"...) ou des commentaires sur sa frange "crantée" lui donnant un air "fonceur".
Cette partie sur le physique et la "sémiologie" a coûté 4.320 euros, selon le SiG.
A la suite de l'affaire des sondages de l'Elysée, visant des commandes suspectées de favoritisme pour plusieurs millions d'euros de sondages par la présidence Sarkozy, François Hollande avait pris l'engagement de ne commander aucun sondage par le palais présidentiel.
Contrairement à l'Elysée, la commande de sondages figure bien explicitement dans les missions du SiG, qui a commandé son premier sondage lors de sa création en 1976. Dans ses missions, le service "analyse l’évolution de l’opinion publique et le traitement médiatique de l’action gouvernementale"; "informe le grand public de l’action du Premier ministre et du gouvernement" et "pilote et coordonne au niveau interministériel la communication gouvernementale".
Dans un rapport parlementaire de novembre 2015, le sénateur PS de Gironde Alain Anziani avait questionné "l'intérêt" pour la conduite de l'action gouvernementale de "certains" sondages menés par le SiG, citant par exemple des cas concernant l'image des taxis parisiens, ou les valeurs de gauche.