PARIS, 17 août 2011 (AFP) - Des bactéries transgéniques pouvant supporter de fortes doses de mercure ont été capables d'en débarrasser leur environnement, une avancée qui pourrait faciliter le nettoyage biologique de zones polluées, selon des scientifiques.
Quelque 6.000 tonnes de mercure sont rejetées chaque année dans l'environnement par les industries chimiques et minières, polluant eaux et sols, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Ce métal, qui peut s'intégrer à la chaîne alimentaire, est très toxique, surtout sous la forme de méthylmercure, pour l'homme et l'animal.
Oscar Ruiz et ses collègues de l'Université interaméricaine de Puerto Rico voient dans les bactéries transgéniques qu'ils ont créées "une alternative" aux coûteuses techniques actuelles de dépollution.
Capables de proliférer dans une solution contenant 24 fois la dose mortelle de mercure pour des bactéries non-résistantes, les souches transgéniques ont pu absorber en cinq jours 80% du mercure se trouvant dans le liquide, selon une étude publiée à Londres par BMC Biotechnology, revue scientifique accessible gratuitement sur internet.
Les bactéries Escherichia coli ont été rendues résistantes à de fortes concentrations de mercure grâce à l'insertion d'un gène leur permettant de produire de la métallothionéine, une protéine jouant un rôle de détoxification de l'organisme chez la souris.
Espoirs pour la dépollution des sols
Elles se sont avérées près de deux fois plus résistantes au mercure que d'autres souches que l'équipe avait dotées du gène de l'enzyme polyphosphate kinase.
Il s'agit, selon les chercheurs, de la "première étude" montrant que la métallothionéine "assure une résistance au mercure et permet son accumulation dans la bactérie" qui l'absorbe.
Le mercure récupéré par les bactéries dans les zones polluées pourrait être réutilisé dans de nouvelles applications industrielles, selon l'équipe scientifique.
Les bactéries transgéniques ayant montré, lors de l'étude, qu'elles pouvaient retirer le mercure d'un liquide, "la première et principale application pourrait être de récupérer le mercure dans l'eau et d'autres liquides", a précisé à l'AFP M. Ruiz lors d'un échange par mail.
Une utilisation pour dépolluer les sols n'est pas exclue à plus long terme: "nous avons des idées quant à la façon dont cela pourrait marcher", a-t-il noté.
Relevant que les techniques actuelles de dépollution "coûtent de 40.000 à 70.000 dollars par livre" de mercure (100.000 à 150.000 dollars par kg), M. Ruiz estime que le nouveau procédé devrait être "plus abordable".
Il serait aussi "moins perturbant pour l'environnement", car la dépollution pourrait être réalisée sur place, sans devoir déplacer les énormes quantités d'eau polluée.
"Dans l'approche que nous envisageons, l'eau peut être pompée in situ dans des colonnes contenant la bactérie modifiée et, une fois nettoyée, l'eau peut retourner sur le site entrainant le minimum de perturbation pour l'écosystème", explique M. Ruiz.
Quant aux bactéries transgéniques utilisées, elles sont "sans danger", assure-t-il, et seraient confinées dans les "colonnes de filtration ou bioréacteurs sans pouvoir être relâchées dans l'environnement".
ri-ah/pjl/mig
Quelque 6.000 tonnes de mercure sont rejetées chaque année dans l'environnement par les industries chimiques et minières, polluant eaux et sols, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Ce métal, qui peut s'intégrer à la chaîne alimentaire, est très toxique, surtout sous la forme de méthylmercure, pour l'homme et l'animal.
Oscar Ruiz et ses collègues de l'Université interaméricaine de Puerto Rico voient dans les bactéries transgéniques qu'ils ont créées "une alternative" aux coûteuses techniques actuelles de dépollution.
Capables de proliférer dans une solution contenant 24 fois la dose mortelle de mercure pour des bactéries non-résistantes, les souches transgéniques ont pu absorber en cinq jours 80% du mercure se trouvant dans le liquide, selon une étude publiée à Londres par BMC Biotechnology, revue scientifique accessible gratuitement sur internet.
Les bactéries Escherichia coli ont été rendues résistantes à de fortes concentrations de mercure grâce à l'insertion d'un gène leur permettant de produire de la métallothionéine, une protéine jouant un rôle de détoxification de l'organisme chez la souris.
Espoirs pour la dépollution des sols
Elles se sont avérées près de deux fois plus résistantes au mercure que d'autres souches que l'équipe avait dotées du gène de l'enzyme polyphosphate kinase.
Il s'agit, selon les chercheurs, de la "première étude" montrant que la métallothionéine "assure une résistance au mercure et permet son accumulation dans la bactérie" qui l'absorbe.
Le mercure récupéré par les bactéries dans les zones polluées pourrait être réutilisé dans de nouvelles applications industrielles, selon l'équipe scientifique.
Les bactéries transgéniques ayant montré, lors de l'étude, qu'elles pouvaient retirer le mercure d'un liquide, "la première et principale application pourrait être de récupérer le mercure dans l'eau et d'autres liquides", a précisé à l'AFP M. Ruiz lors d'un échange par mail.
Une utilisation pour dépolluer les sols n'est pas exclue à plus long terme: "nous avons des idées quant à la façon dont cela pourrait marcher", a-t-il noté.
Relevant que les techniques actuelles de dépollution "coûtent de 40.000 à 70.000 dollars par livre" de mercure (100.000 à 150.000 dollars par kg), M. Ruiz estime que le nouveau procédé devrait être "plus abordable".
Il serait aussi "moins perturbant pour l'environnement", car la dépollution pourrait être réalisée sur place, sans devoir déplacer les énormes quantités d'eau polluée.
"Dans l'approche que nous envisageons, l'eau peut être pompée in situ dans des colonnes contenant la bactérie modifiée et, une fois nettoyée, l'eau peut retourner sur le site entrainant le minimum de perturbation pour l'écosystème", explique M. Ruiz.
Quant aux bactéries transgéniques utilisées, elles sont "sans danger", assure-t-il, et seraient confinées dans les "colonnes de filtration ou bioréacteurs sans pouvoir être relâchées dans l'environnement".
ri-ah/pjl/mig