Des affaires en or à la liquidation du Géant Casino


"Vous avez dit 70 000 ?" - Le commissaire-priseur Serge Léontieff
PAPEETE, le 29 juillet 2017 - Ce samedi à Outumaoro, la liquidation des outils et du mobilier du Géant Casino de Outumaoro a été effectuée aux enchères publiques. La vente a rapporté 25 millions de francs, mais surtout de très bonnes affaires pour la centaine d'acheteurs présents.

Ce samedi 29 juillet, plus d'une centaine de chasseurs de bonnes affaires étaient à Outumaoro, dans les entrailles du défunt Géant Casino, pour la vente aux enchères de tous les meubles et appareils de l'entreprise en liquidation.

Dès l'ouverture à 7h30 du matin et la mise en vente du groupe électrogène, on a vu que certains gros hommes d'affaires de la place avaient fait le déplacement. "C'était exceptionnel, les enchères n'arrêtaient pas de monter, monter, monter… Le groupe électrogène est parti pour deux millions de francs, et ça a continué comme ça pour tous les lots jusqu'à la fin des ventes, à 13 heures. En tout, en incluant les taxes, nous avons récupéré 25 millions de francs aujourd'hui et il n'est rien resté à part quelques réfrigérateurs abîmés" explique le commissaire-priseur, Serge Léontieff.

Les fours à pizza sont vendus, lot suivant !
De gros industriels et commerçants se sont ainsi arraché les rangées de présentoirs en métal, fours industriels, vitrines, baies de serveurs, machines logistiques ou meubles métalliques. Mais les particuliers n'ont pas été oubliés : "Comme à chaque fois, j'avais prévu des petits lots sur ce qui pouvait intéresser les particuliers ou les petites entreprises" précise l'officier ministériel.

Si Serge Léontieff est enthousiaste sur cette vente, c'est que du côté des acheteurs ça sentait la curée aux bonnes affaires. Un restaurant de la place a récupéré sans coup férir deux fours à pizza pour 70 000 francs… "Ces fours valent un million neufs, donc même si j'ai des travaux à faire dessus ça devrait être une bonne affaire" explique le gérant. Plus loin, un particulier récupère un lot de palettes pour un projet de bricolage, tandis que plusieurs aspirants entrepreneurs s'intéressent aux fours à pain. Certaines familles ne sont là que pour récupérer quelques étagères et attendent le bon moment pour s'emparer d'un lot au prix minimal. Aucun n'a été déçu : tous ceux qui auront eu la patience de suivre les ventes ont récupéré quelque chose.

Ambiance de fin du monde dans les entrailles du géant

Des milliers de palettes
Mais tout le monde n'était pas là pour acheter. Il y avait aussi beaucoup de curieux venus visiter, et des voisins de l'énorme bâtiment abandonné profitant de l'occasion de voir de quelle manière le supermarché a évolué. C'était une occasion en or pour explorer les recoins cachés de ce géant défunt, en mode exploration urbaine. Les groupes se sont succédé dans les pièces les plus spectaculaires ou inquiétantes… Ou simplement à travers les interminables rangées de présentoirs sans produits, une vision presque irréelle.

Au hasard de l'exploration on tombait aussi sur des lambeaux des ambitions glorieuses qui avaient conduit à la création de ce groupe commercial. Des cartes de visites oubliées dans un tiroir, des cartes de fidélité disséminées à travers le magasin, des restes de posters aux murs, des slogans encore à moitié suspendus au plafond… Pendant que l'on s'arrachait à vil prix les reliques de la "SAS Société d'exploitation du centre commercial de Outumaoro Géant Casino", certains chefs d'entreprise prenaient le temps de visiter ce temple de la consommation en ruine. Ils ne pouvaient sans doute pas s'empêcher d'avoir une pensée pour tous ces d'entrepreneurs menés à la ruine par des projets qui semblaient infaillibles…

Des rangées interminables de rayons vides

Deux enfants ont trouvé une cachette avec vue sur les acheteurs

Joseph et Sansom, cuisiniers, cherchaient de bonnes affaires pour agrandir leur activité

Sans électricité, les acheteurs qui s'éloignaient du groupe devaient sortir leurs mori pata

Suivre les enchères dans les petites pièces était parfois une épreuve physique

A sa chute le groupe Falleta a laissé 3,6 milliards de francs de dettes

Des cartes de visite oubliées

Ils devaient prévenir la catastrophe

Au fond la beauté est éphémère...

Les lots sont vendus en l'état, il faut donc les inspecter soigneusement


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 29 Juillet 2017 à 18:53 | Lu 9195 fois