Des activités culturelles pour les élèves de Teva i Uta


Plusieurs artisanes s’appliquent à transmettre leur savoir-faire (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 9 septembre 2024 – En cette rentrée marquée par les nouveaux rythmes scolaires, la commune de Teva i Uta a décidé de mettre à profit les lundis et mardis après-midi en proposant des activités périscolaires dans les écoles de Mataiea et Papeari. Des associations jouent le jeu, ainsi que des parents et grands-parents bénévoles.  

 
Depuis une semaine, c’est une petite révolution dans les écoles élémentaires de Teva i Uta. Avec la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires, la commune a pris l’initiative de proposer des activités culturelles pendant deux heures, le lundi après-midi à Mataiea et le mardi après-midi à Papeari.
 
À l’école Nuutafaratea, une large majorité des 206 élèves du CP au CM2 restent à l’école pour profiter de ces animations facultatives. Chaque groupe se compose de 10 à 15 enfants issus de différentes classes pour favoriser les échanges, avec un volontaire en service civique en guise de référent. Artisanat, danse, musique, chant, cuisine des produits locaux et préservation de l’environnement sont au programme de ces premières semaines, avec des ateliers assurés par des prestataires et de nombreux bénévoles issus de la communauté locale.
 

Filles et garçons sont initiés à la danse tahitienne.

Un défi collectif


Pour le maire de Teva i Uta, il ne pouvait pas en être autrement. “Avec le conseil municipal, nous avons anticipé dès le mois de janvier. Nous avons recruté 35 services civiques, soit un par classe en élémentaire. Nous avons intéressé les parents et les grands-parents pour que des ‘experts’ de la commune puissent intervenir. Et de temps en temps, nous accueillerons des intervenants extérieurs pour des cours de théâtre, d’échecs, de musique ou de danse pour apporter une sensibilité créative. Nous avons considéré ce changement de rythme scolaire comme une chance pour pouvoir proposer de nouvelles activités à nos enfants, en lien avec notre culture et la pratique de notre langue, même si nous avons aussi prévu des cours d’anglais”, souligne Tearii Alpha.
 
Cette démarche est le fruit d’un travail collectif, qui continue de s’affiner. “Les ateliers seront adaptés en fonction des temps forts du calendrier. Il y aura des représentations en décembre et en juin pour présenter tout ce qui aura été travaillé”, poursuit Maeva Paroe, sixième adjointe engagée dans le suivi du projet à Nuutafaratea, le défi étant d’assurer le rendez-vous chaque semaine. Pour y parvenir, la mairie peut compter sur le soutien de la directrice de l’école, Mickaëlla Duhaze. “C’est complètement bénéfique pour nos enfants et nos parents. Je crois beaucoup en ce projet multi-partenarial, l’avantage étant aussi que ça ne change pratiquement pas les habitudes au niveau des horaires.”
 
Les élèves sont visiblement conquis. Du côté des intervenants aussi, les sourires sont présents. “On a accepté parce qu’on veut transmettre à nos enfants notre savoir-faire, pour éviter que ça se perde. Ça permet de renforcer les liens entre générations. Comme ils apprennent aussi à danser, ils pourront faire leurs costumes”, nous a confié Moea Taiarui, en charge du tressage sur nī’au. Au menu du jour pour Sylvie Valentin, enseignante à la retraite : salade de potiron, pota et coco, bien citronnée, et galettes de lentilles. “Nous sommes venues à huit. Au sein de notre Église, nous faisons déjà des animations autour de recettes équilibrées et contre le gaspillage alimentaire. C’est un plaisir de transmettre ces bonnes habitudes à nos enfants.”
 

Côté cuisine, les produits locaux sont mis à l’honneur.

La préservation des ressources marines fait aussi partie des thématiques abordées.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Lundi 9 Septembre 2024 à 20:03 | Lu 1683 fois