Derniers coups de marteau avant les JO


Serge Parker soutient son fils dans son projet de construction pour ses enfants, qui tombe à point nommé pour les Jeux olympiques (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 18 juin 2024 - À Teahupo’o, les hébergeurs finalisent les travaux de construction, de rénovation ou d’entretien à l’approche de l’événement et des premières arrivées. Familles et professionnels sont fin prêts. Témoignages.
 
Les visseuses, pelleteuses et débroussailleuses couvriraient presque le son des vagues, à Teahupo’o. À un peu plus d’un mois de l’échéance, les familles qui s’apprêtent à recevoir durant la période des épreuves de surf des Jeux olympiques finalisent les derniers préparatifs.
 
Entre la pointe Fare Mahora et le domaine Rose, la construction d’une maison s’achève sous le regard de Karine et Serge Parker, une pelle à la main. “Notre fils profite des JO pour réaliser ce projet, mais c’est surtout un investissement pour ses deux enfants, pour plus tard. Si la maison est finie à temps, elle pourra peut-être être louée en passant par Paris 2024. Le gros œuvre est terminé et on pense que les finitions le seront fin juin”, confient-ils. Sous réserve de l’obtention de la conformité, ce fare ferait donc partie des derniers biens disponibles à la location dans ce secteur ultra-recherché pour l’événement.

“Deux semaines pour tout boucler”


Quelques mètres plus loin, une voisine, qui tient à rester discrète, supervise elle aussi un chantier, où plusieurs ouvriers sont affairés à vernir des planches de bois fraîchement livrées. “On a acheté en 2019 et on a tout rénové petit à petit. On profite des JO pour donner un dernier coup de propre. Avec l’humidité, on a décidé de tout repeindre. On refait aussi notre clôture pour plus d’intimité, et un peu d’aménagement intérieur. Il nous reste deux semaines pour tout boucler ! Avec la pluie, on a pris du retard, car les camions de livraison de matériaux ne pouvaient pas traverser la rivière. On loue tous les ans pour la compétition. L’objectif, à terme, ce serait juste de louer nos deux bungalows, pas la maison principale.”
 
Face à la base arrière olympique, chez Angie Pambrun, l’entretien se concentre désormais sur le jardin, où les plantes locales foisonnent. “Ça fait six ans qu’on est là. Quand on a acheté le terrain, il y avait déjà trois bungalows qui étaient loués, et on en a construit trois autres. On est complet jusqu’en septembre avec la saison des vagues, car on accueille principalement des surfeurs, comme tous les ans. On a terminé quelques travaux il y a environ un mois, qu’il fallait faire même sans les JO. On a rénové les anciens bungalows : on a ajouté des brise-vues, on a repeint et on a refait la déco”, précise la jeune femme, dont l’enthousiasme est mitigé en raison de la disparition de la tarodière voisine.
 

Chez Angie Pambrun, les travaux de rénovation des bungalows sont terminés : place au jardin !

“On est prêts !”


Côté mer, derrière les chapiteaux du village de jour des athlètes, Sidonie et Didier Parker sont habitués à accueillir depuis les premières compétitions internationales à Teahupo’o. “On a reçu plusieurs demandes pour les JO, mais il y en a qui cherchent à casser les prix”, remarquent-ils, prêts à se positionner à la dernière minute. “On a agrandi la salle à manger cette année, et on a fait une extension avec des chambres supplémentaires. Pour les JO et les compétitons suivantes, on est prêts ! Aujourd’hui, on est en plein ménage et notre fille, Vaea, s’occupe du jardin.”
 
Du côté des professionnels du tourisme, certains continuent de tourner sans dispositions particulières. C’est le cas du Vanira Lodge, perché sur la montagne, un peu plus à l’écart. “La pension est quasi complète pour la période des JO. Ce ne sont que des touristes, nous n’avons pas de résidents. On n’a rien fait de plus ou de moins : on maintient notre accueil comme d’habitude”, indique la directrice administrative. D’autres ont entrepris les préparatifs dès l’officialisation des épreuves à Teahupo’o, jusqu’au Fenua ‘Aihere. “Pour nous, cette période est exclusivement réservée aux JO. On s’y prépare depuis quatre ans”, souligne Rita Dauphin, de la pension Reva. “Mon mari a fait des travaux de rénovation et d’agrandissement sur les bungalows et l’espace de restauration, mais aussi de protection de la berge. Il a fallu renforcer les équipements en batteries, panneaux solaires et groupe électrogène. C’est un tremplin pour la suite !”
 

Ricardo Maoni, adjoint au maire de Taiarapu-Ouest, en charge du Fenua ‘Aihere : “Il y a encore des accrédités qui cherchent à se loger au plus près de la vague”

“Ça fait deux ans que je suis ce dossier avec Paris 2024. On a dépassé les 300 logements, jusqu’à Taravao au départ, et maintenant jusqu’à Puunui, à Toahotu, pour être le plus proche possible du site olympique. Il doit y avoir un peu moins de la moitié des hébergements à Teahupo’o, en sachant qu’il y a encore des accrédités et des délégations qui cherchent à se loger au plus près de la vague. Certaines familles ont déjà commencé les travaux il y a plusieurs années pour être prêtes, qu’elles gèrent elles-mêmes leurs réservations ou qu’elles passent par Paris 2024. (…) Dans ma famille, tout le monde a loué, sauf moi ! Pour cette période, les prix ont bien augmenté.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 18 Juin 2024 à 20:10 | Lu 2173 fois