Paris, France | AFP | vendredi 08/12/2017 - Un simple crayon à papier, "le crayon des enchantements", posé par le président Emmanuel Macron sur le cercueil orné du drapeau français de Jean d'Ormesson : c'est l'image que l'on retiendra de l'hommage national à l'écrivain aux Invalides.
Cette cérémonie en l'honneur de l'académicien a eu lieu vingt-quatre heures avant "l'hommage populaire" prévu samedi pour le chanteur Johnny Hallyday, disparu mercredi, peu après le décès de l'écrivain.
Après l'émotion, la France vit à l'heure du souvenir pour l'un de ses écrivains et l'un de ses chanteurs parmi les plus populaires.
Jean d'Ormesson "fut ce long été auquel pendant des décennies nous nous sommes réchauffés avec gourmandise et gratitude. Cet été fut trop court", a déclaré le chef de l’État dans un discours truffé de références littéraires.
"C'est cette clarté qui d'abord nous manquera et qui déjà nous manque en ce jour froid de décembre", a-t-il poursuivi.
La famille de l'écrivain, de nombreux membres de l'Académie française dont il était le doyen d'élection après en avoir été le benjamin, les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, des ministres, des dizaines de personnalités du monde de la culture et de la politique ont assisté à cette cérémonie qui avait été précédée d'une messe en la cathédrale Saint-Louis des Invalides toute proche.
Répondant aux "esprits chagrins" qui réduisaient cette grande signature du Figaro à un simple "ludion", M. Macron a salué celui qui était de "ceux qui nous rappelaient que la légèreté n'est pas le contraire de la profondeur mais de la lourdeur".
Pour le chef de l’État, il y avait aussi en Jean d'Ormesson des "failles", une "élégance dans l'inquiétude" qui le poussaient à écrire.
"Un jour vint où Jean qui rit admit la présence d'un manque, d'une fêlure. Et c'est alors qu'il devint écrivain".
Le président a terminé son éloge en allant déposer un crayon sur le cercueil de l'écrivain.
"Du moins puis-je vous rester fidèle en déposant sur votre cercueil ce que vous avez voulu y voir: un simple crayon, le crayon des enchantements. Qu'il soit aujourd'hui celui de notre immense gratitude et de notre souvenir", a dit le président dans sa péroraison.
Derrière le cercueil, posé à terre, deux gardes républicains portaient l'un la grand-croix de la Légion d'honneur de l'écrivain et l'autre son épée d'académicien.
Après la marche funèbre entonnée par l'orchestre de la Garde républicaine, la Marseillaise a retenti avant que le pianiste Karol Beffa joue un concerto pour piano de Mozart.
Porté par des gardes républicains, le cercueil a quitté la cour d'honneur des Invalides, suivi par les membres de sa famille et le couple présidentiel, sur les notes du violon de Renaud Capuçon.
La dépouille de Jean d'Ormesson sera incinérée "plus tard" dans l'intimité, a confié sa famille à l'AFP.
- 'La mort ne peut rien contre moi' -
Le romancier, charmant et charmeur, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à 92 ans d'une crise cardiaque à son domicile de Neuilly-sur-Seine.
Son 41e et dernier livre de l'écrivain, "Et moi je vis toujours", qui devait initialement paraître en février, sortira finalement le 11 janvier chez Gallimard.
La fille de Jean d'Ormesson, l'éditrice Héloïse d'Ormesson, a présenté jeudi soir sur France 5 les dernières phrases écrites par l'écrivain et retrouvées samedi sur son bureau: "Une beauté pour toujours. Tout passe. Tout finit. Tout disparaît. Et moi qui m'imaginais devoir vivre pour toujours, qu'est-ce que je deviens? (...) que je sois passé sur et dans ce monde où vous avez vécu est une vérité et une beauté pour toujours et la mort elle-même ne peut rien contre moi."
Comme en octobre 1963, où la mort de la chanteuse Édith Piaf était survenue la veille de la mort de l'académicien Jean Cocteau, le décès de Jean d'Ormesson a précédé de quelques heures la disparition de "l'idole des jeunes".
La France rendra samedi un "hommage populaire" à l'interprète de "Que je t'aime".
Accompagné de 500 à 700 motards, le convoi funéraire du chanteur que le président Macron a qualifié de "héros français" descendra les Champs-Élysées de l'Arc de Triomphe à la Concorde à partir de midi avant une cérémonie religieuse à la Madeleine.
Le chef de l'Etat "prendra brièvement la parole" à la Madeleine avant d'autres intervenants dont l'ex-président Nicolas Sarkozy.
Les musiciens du rocker joueront des standards du chanteur disparu sur le parvis de l'église à l'issue du service.
Cette cérémonie en l'honneur de l'académicien a eu lieu vingt-quatre heures avant "l'hommage populaire" prévu samedi pour le chanteur Johnny Hallyday, disparu mercredi, peu après le décès de l'écrivain.
Après l'émotion, la France vit à l'heure du souvenir pour l'un de ses écrivains et l'un de ses chanteurs parmi les plus populaires.
Jean d'Ormesson "fut ce long été auquel pendant des décennies nous nous sommes réchauffés avec gourmandise et gratitude. Cet été fut trop court", a déclaré le chef de l’État dans un discours truffé de références littéraires.
"C'est cette clarté qui d'abord nous manquera et qui déjà nous manque en ce jour froid de décembre", a-t-il poursuivi.
La famille de l'écrivain, de nombreux membres de l'Académie française dont il était le doyen d'élection après en avoir été le benjamin, les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, des ministres, des dizaines de personnalités du monde de la culture et de la politique ont assisté à cette cérémonie qui avait été précédée d'une messe en la cathédrale Saint-Louis des Invalides toute proche.
Répondant aux "esprits chagrins" qui réduisaient cette grande signature du Figaro à un simple "ludion", M. Macron a salué celui qui était de "ceux qui nous rappelaient que la légèreté n'est pas le contraire de la profondeur mais de la lourdeur".
Pour le chef de l’État, il y avait aussi en Jean d'Ormesson des "failles", une "élégance dans l'inquiétude" qui le poussaient à écrire.
"Un jour vint où Jean qui rit admit la présence d'un manque, d'une fêlure. Et c'est alors qu'il devint écrivain".
Le président a terminé son éloge en allant déposer un crayon sur le cercueil de l'écrivain.
"Du moins puis-je vous rester fidèle en déposant sur votre cercueil ce que vous avez voulu y voir: un simple crayon, le crayon des enchantements. Qu'il soit aujourd'hui celui de notre immense gratitude et de notre souvenir", a dit le président dans sa péroraison.
Derrière le cercueil, posé à terre, deux gardes républicains portaient l'un la grand-croix de la Légion d'honneur de l'écrivain et l'autre son épée d'académicien.
Après la marche funèbre entonnée par l'orchestre de la Garde républicaine, la Marseillaise a retenti avant que le pianiste Karol Beffa joue un concerto pour piano de Mozart.
Porté par des gardes républicains, le cercueil a quitté la cour d'honneur des Invalides, suivi par les membres de sa famille et le couple présidentiel, sur les notes du violon de Renaud Capuçon.
La dépouille de Jean d'Ormesson sera incinérée "plus tard" dans l'intimité, a confié sa famille à l'AFP.
- 'La mort ne peut rien contre moi' -
Le romancier, charmant et charmeur, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à 92 ans d'une crise cardiaque à son domicile de Neuilly-sur-Seine.
Son 41e et dernier livre de l'écrivain, "Et moi je vis toujours", qui devait initialement paraître en février, sortira finalement le 11 janvier chez Gallimard.
La fille de Jean d'Ormesson, l'éditrice Héloïse d'Ormesson, a présenté jeudi soir sur France 5 les dernières phrases écrites par l'écrivain et retrouvées samedi sur son bureau: "Une beauté pour toujours. Tout passe. Tout finit. Tout disparaît. Et moi qui m'imaginais devoir vivre pour toujours, qu'est-ce que je deviens? (...) que je sois passé sur et dans ce monde où vous avez vécu est une vérité et une beauté pour toujours et la mort elle-même ne peut rien contre moi."
Comme en octobre 1963, où la mort de la chanteuse Édith Piaf était survenue la veille de la mort de l'académicien Jean Cocteau, le décès de Jean d'Ormesson a précédé de quelques heures la disparition de "l'idole des jeunes".
La France rendra samedi un "hommage populaire" à l'interprète de "Que je t'aime".
Accompagné de 500 à 700 motards, le convoi funéraire du chanteur que le président Macron a qualifié de "héros français" descendra les Champs-Élysées de l'Arc de Triomphe à la Concorde à partir de midi avant une cérémonie religieuse à la Madeleine.
Le chef de l'Etat "prendra brièvement la parole" à la Madeleine avant d'autres intervenants dont l'ex-président Nicolas Sarkozy.
Les musiciens du rocker joueront des standards du chanteur disparu sur le parvis de l'église à l'issue du service.