"Depuis qu'il est en prison au Sénégal nous n'avons parlé que deux minutes à notre fils"


"Il n'a jamais eu d'embrouille à Tahiti avant de s'engager dans l'armée en mai 2017. C'est un garçon gentil et qui est très croyant", insiste le père de Mike.
PAPEETE, le 24 avril 2019 - Depuis le 27 septembre 2018 Mike Teiho, un militaire tahitien, est incarcéré au Sénégal. Il est accusé de "coups et blessures volontaires", et doit être présenté devant la justice sénégalaise dans la nuit de mercredi à jeudi. Ses parents installés à Papeari ont de leurs côtés très peu de nouvelles quant à sa situation sur place. "Nous lui avons parlé que deux minutes depuis le début de cette affaire. Et on ne comprend pas pourquoi ça traine", a insisté son père.

""Notre fils ce n'est pas quelqu'un qui cherche la bagarre. Mais quand on l'embête un peu trop il réagit", confie le père de Mike Teiho, militaire tahitien de 21 ans incarcéré au Sénégal depuis le 27 septembre 2018. Ce dernier est en effet accusé de "coups et blessures volontaires" portés sur un jeune Sénégalais. Comme le rapporte le site aitogerrierdupacifique.com, le 16 septembre dernier une altercation a dégénéré et impliqué une quinzaine de Sénégalais et cinq militaires français, dont Mike, à la sortie d’une boite de nuit dans le quartier des Almadies à Dakar. Lors de cette rixe, un des Sénégalais a reçu un coup de poing à la tête.
 

"Il nous a rassuré en nous disant qu'il allait bien"

Sur l'origine de cette bagarre deux versions s'opposent. Dans l'une, Me Daff, avocat du Tahitien, affirme que, "son client reconnaît avoir porté un coup." Par contre le militaire explique "avoir été pris à partie par le groupe de Sénégalais qui tentait alors de s'emparer de son téléphone."
 
Dans la seconde version, celle de la partie adverse, c'est le groupe de militaire français qui aurait déclenché les hostilités, "en taquinant une fille qui accompagnait les Sénégalais. Et la situation aurait ensuite dégénérée." De plus selon les proches de la victime, suite aux coups portés, cette dernière serait tombée dans le coma.
 
"Il n'a jamais eu d'embrouille à Tahiti avant de s'engager dans l'armée en mai 2017. C'est un garçon gentil et qui est très croyant", insiste le père de Mike. Avant de se plaindre du manque d'information sur la situation de son fils : "Il y a une assistance sociale de l'armée qui nous tient au courant par rapport à tout ce qui se passe avec Mike. Mais on a réussi à avoir notre fils au téléphone. On lui parlé que deux minutes. Il nous a rassuré en disant qu'il allait bien et qu'il était prêt à assumer."

"S'il avait tué quelqu'un je comprendrai"

Trois demandes de remises en liberté ont par ailleurs été déposées par l'avocat du militaire tahitien. La dernière demande remonte au 11 avril. Via un communiqué de presse, Me Abdou Daff expliquait alors que, "le Général de Brigade Bruno Baratz, commandant des  éléments français au Sénégal, s’était engagé auprès des autorités judiciaires sénégalaises pour faire représenter l'accusé en justice une fois sa mise en liberté provisoire prononcée." Des garanties insuffisantes pour le parquet qui a donc rejeté cette énième demande de remise en liberté.
 
"S'il avait tué quelqu'un je comprendrai. Mais là il n'a mis qu'un coup. Et selon les informations que l'on a le Sénégalais ne serait pas dans le coma", s'insurge la grand-mère de Mike.
 
A noter que le procès devrait se tenir dans la nuit de mercredi à jeudi au Sénégal. Selon les dispositions du Code pénal du pays, le jeune militaire encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.



Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 24 Avril 2019 à 18:41 | Lu 21586 fois