Les grévistes restent solidaires malgré tout.
PAPEETE, le 28/11/2017 - Les grévistes ont bien l'intention de déposer une plainte pour non-respect du code de travail. Ils regrettent aussi le manque de considération de la direction à leur égard. D'autres actions devant la justice pourraient être intentées, mais la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP) attend de rencontrer leur avocat pour voir les démarches à suivre.
La grève à La Dépêche de Tahiti et ses filiales continue. "Lundi soir, Tahiti Nui Television annonçait que la grève a été levée au niveau de la Dépêche, parce qu'O Oe To Oe Rima a signé un protocole d'accord. J'ai contacté Atonia Teriinohorai et il m'a assuré qu'il n'a rien signé. Donc, ça ne peut être que les délégués du personnel. Alors que des délégués du personnel qui signent un protocole d'accord de fin de conflit est nul, seuls les délégués syndicaux peuvent, à la rigueur, signer des accords, sans pour autant lever la grève", explique Cyril Legayic, directeur général des services de la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP).
Du coup, les grévistes campent toujours devant les locaux de l'établissement.
UN GRÉVISTE REMPLACE PAR UN PATENTE
Un souci majeur se pose, cependant, pour les grévistes. Depuis lundi, un patenté de la Société Régie Polynésienne de publicité (RPP) fait le travail d'un gréviste. "Nous avons prévenu le directeur des rédactions, et nous lui avons dit que c'était illégal et qu'il ne fallait pas recommencer", explique Stanley Sanford, délégué syndical de la CSIP. Or, le scénario s'est répété mardi. "Nous étions occupés à préparer notre stratégie, et voilà que le gars - qui est monteur pour le gratuit - qui court à toute vitesse escorté par une société de sécurité. Nous n'avions même pas eu le temps de prendre de photo ou de poser des questions", décrit Stanley Sanford.
"Ils n'ont pas le droit de remplacer le personnel, ou même de prendre le personnel des autres sociétés", indique Cyril Legayic. Une plainte sera donc déposée devant le tribunal prochainement.
D'AUTRES PLAINTES EN PRÉPARATION
D'autres plaintes pourraient être déposées à l'encontre de La Dépêche de Tahiti. "Le seul moyen est de mettre l'employeur devant le fait accompli", précise Cyril Legayic. La CSIP a remarqué plusieurs erreurs venant de la direction, à commencer par les élections des délégués du personnel qui auraient dû être organisées il y a deux ans. "Nous avons reçu la convocation pour le 29 novembre pour signer un protocole d'accord, afin de mettre en place les élections des délégués du personnel pour le 15 décembre. On leur a dit merci, mais on sait très bien que d'ici le 15 décembre, il n'y aura plus personne puisque l'externalisation aura été mise en place, au sein de l'imprimerie et de la Dépêche", assure le directeur général des services de la CSIP.
Autre point de désaccord, le reclassement du personnel de la rotative. La direction semblerait rechercher, "par tous les moyens" le reclassement de ce personnel. "Mais, on sait que c'est du pipeau tout ça", rajoute Cyril Legayic. "Par exemple, dans leurs propositions, il est dit que la direction "est consciente des problèmes humains dus à l'arrêt de la rotative", ça veut dire qu'ils pensent déjà à l'arrêt de la rotative". Du coup, ce personnel devrait être répartis, comme suit :
- "Deux à trois personnes à Papara, alors que nous n'avons pas la certitude que Pacific Press recrutera ce personnel,
- Cinq à six personnes pour une société de conditionnement et d'importation d'Arue.
- Trois à quatre personnes dans une société de nettoyage et de conciergerie,
- Trois des assistantes au conditionnement pouvant prétendre à la retraite. Alors qu'il n'y a qu'un seul qui remplit ses conditions", assure Cyril Legayic.
"Lors de notre rencontre, lundi, nous avons demandé à avoir les preuves écrites que Pacific Press reprendra bien deux à trois personnes. Jusqu'à maintenant, nous n'avons rien. C'est pour cela que les propositions qui sont faites dans le compte-rendu, ne sont pas sérieuses", assure le directeur général des services de la CSIP.
La semaine dernière, la direction de Pacific Press assurait, par voie de presse, qu'aucune embauche de personnel n'était envisagée. "Ils ont sûrement négocié dans l'ombre sans que nous ne soyons au courant", souligne Cyril Legayic. Et concernant, le probable référé qui pourrait être déposé pour annuler la convention entre La Dépêche de Tahiti et Pacific Press, "ce n'est pas encore envisagé pour l'instant", précise Cyril Legayic.
"Notre avocat est en train de voir les mesures qui pourront être mises en œuvre devant la justice. Par rapport notamment, au plan social, aux dispositions du code de travail sur le transfert du personnel… Notre avocat nous répondra d'ici peu." Et justement, les licenciements au sein de la Dépêche pourraient être réellement remis en cause, surtout qu'aucun plan social n'a été mis en place. "C'est tout le drame dans l'affaire de la Dépêche et de l'imprimerie", conclut Cyril Legayic.
La grève à La Dépêche de Tahiti et ses filiales continue. "Lundi soir, Tahiti Nui Television annonçait que la grève a été levée au niveau de la Dépêche, parce qu'O Oe To Oe Rima a signé un protocole d'accord. J'ai contacté Atonia Teriinohorai et il m'a assuré qu'il n'a rien signé. Donc, ça ne peut être que les délégués du personnel. Alors que des délégués du personnel qui signent un protocole d'accord de fin de conflit est nul, seuls les délégués syndicaux peuvent, à la rigueur, signer des accords, sans pour autant lever la grève", explique Cyril Legayic, directeur général des services de la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP).
Du coup, les grévistes campent toujours devant les locaux de l'établissement.
UN GRÉVISTE REMPLACE PAR UN PATENTE
Un souci majeur se pose, cependant, pour les grévistes. Depuis lundi, un patenté de la Société Régie Polynésienne de publicité (RPP) fait le travail d'un gréviste. "Nous avons prévenu le directeur des rédactions, et nous lui avons dit que c'était illégal et qu'il ne fallait pas recommencer", explique Stanley Sanford, délégué syndical de la CSIP. Or, le scénario s'est répété mardi. "Nous étions occupés à préparer notre stratégie, et voilà que le gars - qui est monteur pour le gratuit - qui court à toute vitesse escorté par une société de sécurité. Nous n'avions même pas eu le temps de prendre de photo ou de poser des questions", décrit Stanley Sanford.
"Ils n'ont pas le droit de remplacer le personnel, ou même de prendre le personnel des autres sociétés", indique Cyril Legayic. Une plainte sera donc déposée devant le tribunal prochainement.
D'AUTRES PLAINTES EN PRÉPARATION
D'autres plaintes pourraient être déposées à l'encontre de La Dépêche de Tahiti. "Le seul moyen est de mettre l'employeur devant le fait accompli", précise Cyril Legayic. La CSIP a remarqué plusieurs erreurs venant de la direction, à commencer par les élections des délégués du personnel qui auraient dû être organisées il y a deux ans. "Nous avons reçu la convocation pour le 29 novembre pour signer un protocole d'accord, afin de mettre en place les élections des délégués du personnel pour le 15 décembre. On leur a dit merci, mais on sait très bien que d'ici le 15 décembre, il n'y aura plus personne puisque l'externalisation aura été mise en place, au sein de l'imprimerie et de la Dépêche", assure le directeur général des services de la CSIP.
Autre point de désaccord, le reclassement du personnel de la rotative. La direction semblerait rechercher, "par tous les moyens" le reclassement de ce personnel. "Mais, on sait que c'est du pipeau tout ça", rajoute Cyril Legayic. "Par exemple, dans leurs propositions, il est dit que la direction "est consciente des problèmes humains dus à l'arrêt de la rotative", ça veut dire qu'ils pensent déjà à l'arrêt de la rotative". Du coup, ce personnel devrait être répartis, comme suit :
- "Deux à trois personnes à Papara, alors que nous n'avons pas la certitude que Pacific Press recrutera ce personnel,
- Cinq à six personnes pour une société de conditionnement et d'importation d'Arue.
- Trois à quatre personnes dans une société de nettoyage et de conciergerie,
- Trois des assistantes au conditionnement pouvant prétendre à la retraite. Alors qu'il n'y a qu'un seul qui remplit ses conditions", assure Cyril Legayic.
"Lors de notre rencontre, lundi, nous avons demandé à avoir les preuves écrites que Pacific Press reprendra bien deux à trois personnes. Jusqu'à maintenant, nous n'avons rien. C'est pour cela que les propositions qui sont faites dans le compte-rendu, ne sont pas sérieuses", assure le directeur général des services de la CSIP.
La semaine dernière, la direction de Pacific Press assurait, par voie de presse, qu'aucune embauche de personnel n'était envisagée. "Ils ont sûrement négocié dans l'ombre sans que nous ne soyons au courant", souligne Cyril Legayic. Et concernant, le probable référé qui pourrait être déposé pour annuler la convention entre La Dépêche de Tahiti et Pacific Press, "ce n'est pas encore envisagé pour l'instant", précise Cyril Legayic.
"Notre avocat est en train de voir les mesures qui pourront être mises en œuvre devant la justice. Par rapport notamment, au plan social, aux dispositions du code de travail sur le transfert du personnel… Notre avocat nous répondra d'ici peu." Et justement, les licenciements au sein de la Dépêche pourraient être réellement remis en cause, surtout qu'aucun plan social n'a été mis en place. "C'est tout le drame dans l'affaire de la Dépêche et de l'imprimerie", conclut Cyril Legayic.
Stanley Sanford
Délégué syndical CSIP
"Je pense déposer une plainte"
"On a vu le manège et nous avons prévenu le directeur des rédactions que c'était illégal et qu'il ne fallait pas recommencer. Il a fait comme si il ne connaissait pas la loi. Ce matin (mardi NDLR), on a vu le patenté arriver, il nous a dit bonjour. Mais on lui a dit qu'il ne pouvait pas revenir, et que c'était dommage de porter cette affaire devant le tribunal. On sait qu'on le force à revenir. Du coup, je suis monté. Et il a fallu que je donne mon nom et tout… pire que les services de sécurité de la Présidence à l'époque de Flosse. Donc, je leur ai dit que j'avais mon mandat de délégué et que je n'avais pas à demander d'autorisation. Bon après tout, je n'avais pas envie non plus que cette personne perde son travail. Donc, j'ai fait comme il me disait et j'ai appelé Bertrand Prévost, et il m'a autorisé à entrer. Du coup, il m'attendait dans le hall d'entrée pour m'empêcher de monter à l'étage.
Je suis monté malgré tout, et j'ai vu la personne en question en train de travailler sur le bureau d'un gréviste qui monte les petites annonces. J'ai pris des photos et je pense déposer une plainte."
Délégué syndical CSIP
"Je pense déposer une plainte"
"On a vu le manège et nous avons prévenu le directeur des rédactions que c'était illégal et qu'il ne fallait pas recommencer. Il a fait comme si il ne connaissait pas la loi. Ce matin (mardi NDLR), on a vu le patenté arriver, il nous a dit bonjour. Mais on lui a dit qu'il ne pouvait pas revenir, et que c'était dommage de porter cette affaire devant le tribunal. On sait qu'on le force à revenir. Du coup, je suis monté. Et il a fallu que je donne mon nom et tout… pire que les services de sécurité de la Présidence à l'époque de Flosse. Donc, je leur ai dit que j'avais mon mandat de délégué et que je n'avais pas à demander d'autorisation. Bon après tout, je n'avais pas envie non plus que cette personne perde son travail. Donc, j'ai fait comme il me disait et j'ai appelé Bertrand Prévost, et il m'a autorisé à entrer. Du coup, il m'attendait dans le hall d'entrée pour m'empêcher de monter à l'étage.
Je suis monté malgré tout, et j'ai vu la personne en question en train de travailler sur le bureau d'un gréviste qui monte les petites annonces. J'ai pris des photos et je pense déposer une plainte."