La présidente de l'association polyvalente d'actions judiciaires, Anne-Marie Pommier.
FAA'A, le 21 novembre 2016 - Les 3e assises de l'aide aux victimes et de la prévention de la délinquance en Polynésie française se sont ouvertes ce lundi. Intervenants et formateurs échangeront toute la semaine à l'Intercontinental Tahiti.
Organisées tous les quatre ans par l'association polyvalente d'actions judiciaires (APAJ) de Polynésie française, les assises de l'aide aux victimes et de la prévention de la délinquance au fenua ont ouvert leurs portes ce lundi dans les salons de l'hôtel Intercontinental Tahiti. Il s'agit de la troisième édition de cette manifestation qui permet à l'ensemble des acteurs de terrain, des travailleurs sociaux aux forces de l'ordre en passant par les élus, avocats, médecins, psychologues et même journalistes cette année, d'échanger, de se former et d'améliorer ses pratiques sur la problématique de la violence dans la société polynésienne et sur ses conséquences. Et ceci alors que "depuis près d’une dizaine d’années, le nombre de procédures enregistrées par les forces de l’ordre ont doublé", constate l'APAJ.
Neuf tables rondes
Pas moins de neuf ateliers interactifs seront organisés jusqu'à mercredi, les journées de jeudi et vendredi étant consacrées à des formations sur les techniques d'accueil et de prise en charge des victimes, ou encore sur la justice restaurative (dialogue entre des victimes et des auteurs de crimes ou de délits, Ndlr). Quatre intervenants extérieurs ont été invités à animer ces deux dernières journées et suivront tous les ateliers : Marie-Christine Cousineau, sociologue, professeur de l'école de criminologie de l'Université de Montréal ; Loïck Villerbu, psycho-criminologue, professeur d'université ; Catherine Rossi, professeur de Droit à l'Université de Laval (Québec) et Nadège Bezard, référent juridique à l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (Inavem).
Les trois premiers ateliers ont évoqué, ce lundi, le traitement médiatique des faits divers, les actions de prévention de la délinquance et la question du secret professionnel. Les violences sexuelles, les dispositifs d'accompagnement des familles et les impacts et conséquences des violences intrafamiliales seront discutés mardi. Les deux derniers ateliers seront consacrés, mercredi, à la place de l'alcool et des drogues dans la délinquance et aux violences en milieu scolaire et violences en groupe.
Bientôt le "Téléphone Grave Danger"
Profitant de l'ouverture de ces 3e assises de la délinquance, le haut-commissaire René Bidal a rappelé la mise en place en début d'année du plan de prévention de la délinquance en Polynésie française, dont un comité issu des différents groupes de travail devrait se réunir à l'occasion de l'ouverture prochaine de la prison de Papeari, pour une mise en œuvre rapide de ses conclusions.
"Les nombreux ateliers et formations de cette semaine ont pour vocation à diffuser la méthode, les connaissances et le savoir-faire aux acteurs de terrain impliqués dans la lutte et la prévention de la délinquance. Même si la Polynésie française est encore relativement épargnée par les formes les plus dures de la délinquance, il y a une évolution inquiétante" n'a pas caché le haut-commissaire, soulignant notamment le fléau des violences faites aux femmes, la délinquance des mineurs génératrice du sentiment d'insécurité et les violences induites aux fortes addictions à l'alcool, au pakalolo ou à l'ice. "Le lien entre les violences et la consommation d'alcool et de produits stupéfiants est évident" a-t-il ajouté, "il faut s'en saisir c'est une priorité que l'on doit se donner en Polynésie française".
René Bidal a plaidé pour un "retour vers les individus", "des propositions concrètes et pas dogmatiques". A ce titre, "nous espérons pouvoir annoncer lors du prochain conseil plénier des mesures phares comme le déploiement du "Téléphone Grave Danger", ou encore la création d’une page Facebook et d’une adresse courriel permettant aux victimes isolées de saisir directement le parquet" a annoncé le haut-commissaire. "Je souhaite organiser cette réunion début 2017, pour qu’elle puisse se tenir sous la présidence du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas".
Le gouvernement de Polynésie cherche également à améliorer son action en matière de prévention de la délinquance. Pour ce faire, le ministère de l’Education de la jeunesse et des sports a organisé les assises de la jeunesse en février 2016 et le ministère de la solidarité et de la famille a réuni de nombreux acteurs de la société civile autours de la conférence de la famille et a présenté le 27 avril dernier au gouvernement un plan d’actions. La ministre du travail et de la condition féminine, Tea Frogier, présente ce matin, a rappelé "les différentes actions engagées par le gouvernement pour favoriser les liens familiaux et pour fournir des logements aux plus démunis" en expliquant ainsi que les principaux leviers sur lesquels il pouvait agir pour lutter contre l’exclusion sociale, "avaient été actionnés". La ministre a aussi rappelé que, "malheureusement, la Polynésie française affichait le taux de vol sans violence le plus élevé du territoire national et que, chaque jour, plus de trois femmes sont victimes d’un acte violent".
Pour la ministre, "ces chiffres ne font que renforcer la pertinence des mesures initiées pour prévenir la délinquance, et l’aide aux victimes doit rester au cœur de l’action publique. Qu’elles passent ou non par le procès pénal, qu’elles s’adressent ou non aux services de police et de gendarmerie, les victimes de violences ont le droit d’être protégées, soutenues et accompagnées". Tea Frogier qui a précisé que "pour relever d’une responsabilité collective, la politique d’aide aux victimes ne peut fonctionner sans une implication totale de tous les acteurs concernés : justice, santé, affaires sociales, élus, experts, associations dédiées, et ce avec une étroite collaboration entre ces acteurs (…) ce qui donne tout son sens à ces assises".
Organisées tous les quatre ans par l'association polyvalente d'actions judiciaires (APAJ) de Polynésie française, les assises de l'aide aux victimes et de la prévention de la délinquance au fenua ont ouvert leurs portes ce lundi dans les salons de l'hôtel Intercontinental Tahiti. Il s'agit de la troisième édition de cette manifestation qui permet à l'ensemble des acteurs de terrain, des travailleurs sociaux aux forces de l'ordre en passant par les élus, avocats, médecins, psychologues et même journalistes cette année, d'échanger, de se former et d'améliorer ses pratiques sur la problématique de la violence dans la société polynésienne et sur ses conséquences. Et ceci alors que "depuis près d’une dizaine d’années, le nombre de procédures enregistrées par les forces de l’ordre ont doublé", constate l'APAJ.
Neuf tables rondes
Pas moins de neuf ateliers interactifs seront organisés jusqu'à mercredi, les journées de jeudi et vendredi étant consacrées à des formations sur les techniques d'accueil et de prise en charge des victimes, ou encore sur la justice restaurative (dialogue entre des victimes et des auteurs de crimes ou de délits, Ndlr). Quatre intervenants extérieurs ont été invités à animer ces deux dernières journées et suivront tous les ateliers : Marie-Christine Cousineau, sociologue, professeur de l'école de criminologie de l'Université de Montréal ; Loïck Villerbu, psycho-criminologue, professeur d'université ; Catherine Rossi, professeur de Droit à l'Université de Laval (Québec) et Nadège Bezard, référent juridique à l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (Inavem).
Les trois premiers ateliers ont évoqué, ce lundi, le traitement médiatique des faits divers, les actions de prévention de la délinquance et la question du secret professionnel. Les violences sexuelles, les dispositifs d'accompagnement des familles et les impacts et conséquences des violences intrafamiliales seront discutés mardi. Les deux derniers ateliers seront consacrés, mercredi, à la place de l'alcool et des drogues dans la délinquance et aux violences en milieu scolaire et violences en groupe.
Bientôt le "Téléphone Grave Danger"
Profitant de l'ouverture de ces 3e assises de la délinquance, le haut-commissaire René Bidal a rappelé la mise en place en début d'année du plan de prévention de la délinquance en Polynésie française, dont un comité issu des différents groupes de travail devrait se réunir à l'occasion de l'ouverture prochaine de la prison de Papeari, pour une mise en œuvre rapide de ses conclusions.
"Les nombreux ateliers et formations de cette semaine ont pour vocation à diffuser la méthode, les connaissances et le savoir-faire aux acteurs de terrain impliqués dans la lutte et la prévention de la délinquance. Même si la Polynésie française est encore relativement épargnée par les formes les plus dures de la délinquance, il y a une évolution inquiétante" n'a pas caché le haut-commissaire, soulignant notamment le fléau des violences faites aux femmes, la délinquance des mineurs génératrice du sentiment d'insécurité et les violences induites aux fortes addictions à l'alcool, au pakalolo ou à l'ice. "Le lien entre les violences et la consommation d'alcool et de produits stupéfiants est évident" a-t-il ajouté, "il faut s'en saisir c'est une priorité que l'on doit se donner en Polynésie française".
René Bidal a plaidé pour un "retour vers les individus", "des propositions concrètes et pas dogmatiques". A ce titre, "nous espérons pouvoir annoncer lors du prochain conseil plénier des mesures phares comme le déploiement du "Téléphone Grave Danger", ou encore la création d’une page Facebook et d’une adresse courriel permettant aux victimes isolées de saisir directement le parquet" a annoncé le haut-commissaire. "Je souhaite organiser cette réunion début 2017, pour qu’elle puisse se tenir sous la présidence du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas".
Le gouvernement de Polynésie cherche également à améliorer son action en matière de prévention de la délinquance. Pour ce faire, le ministère de l’Education de la jeunesse et des sports a organisé les assises de la jeunesse en février 2016 et le ministère de la solidarité et de la famille a réuni de nombreux acteurs de la société civile autours de la conférence de la famille et a présenté le 27 avril dernier au gouvernement un plan d’actions. La ministre du travail et de la condition féminine, Tea Frogier, présente ce matin, a rappelé "les différentes actions engagées par le gouvernement pour favoriser les liens familiaux et pour fournir des logements aux plus démunis" en expliquant ainsi que les principaux leviers sur lesquels il pouvait agir pour lutter contre l’exclusion sociale, "avaient été actionnés". La ministre a aussi rappelé que, "malheureusement, la Polynésie française affichait le taux de vol sans violence le plus élevé du territoire national et que, chaque jour, plus de trois femmes sont victimes d’un acte violent".
Pour la ministre, "ces chiffres ne font que renforcer la pertinence des mesures initiées pour prévenir la délinquance, et l’aide aux victimes doit rester au cœur de l’action publique. Qu’elles passent ou non par le procès pénal, qu’elles s’adressent ou non aux services de police et de gendarmerie, les victimes de violences ont le droit d’être protégées, soutenues et accompagnées". Tea Frogier qui a précisé que "pour relever d’une responsabilité collective, la politique d’aide aux victimes ne peut fonctionner sans une implication totale de tous les acteurs concernés : justice, santé, affaires sociales, élus, experts, associations dédiées, et ce avec une étroite collaboration entre ces acteurs (…) ce qui donne tout son sens à ces assises".