Sameer Al-DOUMY / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 26/01/2022 - Des fournisseurs d'électricité et de gaz en difficulté qui mettent la clef sous la porte, augmentent leurs prix ou refusent de nouveaux clients: avec la flambée des cours de l'énergie, il devient toujours plus difficile de naviguer sur un marché en pleine tempête.
La forte hausse des cours sur les marchés de gros de l'énergie a déjà fait quelques victimes chez les concurrents d'EDF et d'Engie, toutefois sans commune mesure avec la situation au Royaume-Uni.
Dernière en date à se retrouver en difficulté: la société Oui Energy, qui est entrée en procédure de redressement judiciaire pour son activité de fourniture d'électricité et de gaz, connue sous la marque Planète Oui.
"Subissant un contexte de marché très complexe, avec la hausse mondiale et spectaculaire des cours de l’énergie, les besoins en trésorerie de Oui Energy ont augmenté en 2021. De ce fait, l’entreprise a activé une procédure de sauvegarde accélérée, qui n'a pas abouti", a-t-elle indiqué à l'AFP.
"Le tribunal a donc décidé de placer Oui Energy en procédure de redressement jusqu'au 1er mars, afin de lui laisser la possibilité de trouver une issue favorable à la continuité de son activité et de préserver ses salariés", a expliqué une porte-parole.
Est concernée l'activité de fourniture d'énergie, connue sous le nom Planète Oui, qui compte 125.000 clients particuliers en électricité, 22.000 pour le gaz et 10.000 clients professionnels. Le fournisseur, basé à Lille depuis 2007, est spécialisé dans la fourniture d'énergie d'origine renouvelable.
D'autre entreprises se sont déjà retirées du marché français ces derniers mois, volontairement ou sous la contrainte.
E. Leclerc Énergie avait arrêté de fournir de l'électricité à ses clients fin octobre. Le fournisseur Hydroption s'est retrouvé en liquidation judiciaire.
La société Bulb, filiale d'un groupe britannique en faillite, vient à son tour de perdre son autorisation de vente en France.
Le danois Barry a pour sa part cessé de commercialiser son offre d'électricité à "tarification dynamique", qui s'aligne sur l'évolution des cours sur les marchés de gros. Cdiscount Energie (groupe Casino) arrête de son côté la fourniture de gaz à compter du 6 avril.
Ces cessations d'activité contraignent les clients à chercher un nouveau fournisseur. Pour l'électricité, EDF a toutefois été désigné fournisseur de secours par le gouvernement en décembre et prend donc automatiquement le relais d'une entreprise défaillante.
"Perturbations"
Mais "le gros des perturbations va bien au-delà des fournisseurs qui arrêtent: plein d’autres n’arrêtent pas mais au prix de tout un tas d’évolutions problématiques", dénonce François Carlier, le délégué général de l'association de consommateurs CLCV.
Des opérateurs ont ainsi annoncé des hausses subites de prix, ont changé unilatéralement les contrats (passant de prix fixes à variables) ou bien refusent les nouveaux clients.
"Les perturbations du marché de l’énergie nous amènent malheureusement à suspendre momentanément l’accueil de nouveaux clients", prévient par exemple le suédois Vattenfall sur son site internet.
Le gouvernement a certes annoncé que les concurrents d'EDF pourraient bénéficier d'un peu plus d'électricité nucléaire à bas prix dans le cadre du mécanisme baptisé Arenh ("accés régulé à l'électricité nucléaire historique").
Mais les autorités veillent à ce que cette mesure, dénoncée par EDF et ses syndicats, profite bien au consommateur et non aux fournisseurs en difficulté.
"Avoir des dizaines d’opérateurs qui ne sont pas producteurs et qui en plus sont peu couverts sur les marchés, parce qu’ils sont arrivés avec peu d’argent, c’est quand même un gros problème", juge François Carlier. "Il y a une leçon à tirer d’un point de vue prudentiel", avance-t-il.
"Le fait d'avoir des exigences prudentielles plus élevées fait partie des propositions de la France au niveau européen dans la perspective d'une réforme du marché européen de l'électricité", souligne-t-on justement à Bercy.
A l'issue d'une rencontre informelle des ministres de l'Energie des Vingt-Sept à Amiens vendredi et samedi, la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili avait mentionné des "pistes" de réforme du marché de détail de l'énergie, dont "l'accès pour les consommateurs à des prix fixes sur une plus longue durée" et "la protection contre les défaillances de fournisseurs".
La forte hausse des cours sur les marchés de gros de l'énergie a déjà fait quelques victimes chez les concurrents d'EDF et d'Engie, toutefois sans commune mesure avec la situation au Royaume-Uni.
Dernière en date à se retrouver en difficulté: la société Oui Energy, qui est entrée en procédure de redressement judiciaire pour son activité de fourniture d'électricité et de gaz, connue sous la marque Planète Oui.
"Subissant un contexte de marché très complexe, avec la hausse mondiale et spectaculaire des cours de l’énergie, les besoins en trésorerie de Oui Energy ont augmenté en 2021. De ce fait, l’entreprise a activé une procédure de sauvegarde accélérée, qui n'a pas abouti", a-t-elle indiqué à l'AFP.
"Le tribunal a donc décidé de placer Oui Energy en procédure de redressement jusqu'au 1er mars, afin de lui laisser la possibilité de trouver une issue favorable à la continuité de son activité et de préserver ses salariés", a expliqué une porte-parole.
Est concernée l'activité de fourniture d'énergie, connue sous le nom Planète Oui, qui compte 125.000 clients particuliers en électricité, 22.000 pour le gaz et 10.000 clients professionnels. Le fournisseur, basé à Lille depuis 2007, est spécialisé dans la fourniture d'énergie d'origine renouvelable.
D'autre entreprises se sont déjà retirées du marché français ces derniers mois, volontairement ou sous la contrainte.
E. Leclerc Énergie avait arrêté de fournir de l'électricité à ses clients fin octobre. Le fournisseur Hydroption s'est retrouvé en liquidation judiciaire.
La société Bulb, filiale d'un groupe britannique en faillite, vient à son tour de perdre son autorisation de vente en France.
Le danois Barry a pour sa part cessé de commercialiser son offre d'électricité à "tarification dynamique", qui s'aligne sur l'évolution des cours sur les marchés de gros. Cdiscount Energie (groupe Casino) arrête de son côté la fourniture de gaz à compter du 6 avril.
Ces cessations d'activité contraignent les clients à chercher un nouveau fournisseur. Pour l'électricité, EDF a toutefois été désigné fournisseur de secours par le gouvernement en décembre et prend donc automatiquement le relais d'une entreprise défaillante.
"Perturbations"
Mais "le gros des perturbations va bien au-delà des fournisseurs qui arrêtent: plein d’autres n’arrêtent pas mais au prix de tout un tas d’évolutions problématiques", dénonce François Carlier, le délégué général de l'association de consommateurs CLCV.
Des opérateurs ont ainsi annoncé des hausses subites de prix, ont changé unilatéralement les contrats (passant de prix fixes à variables) ou bien refusent les nouveaux clients.
"Les perturbations du marché de l’énergie nous amènent malheureusement à suspendre momentanément l’accueil de nouveaux clients", prévient par exemple le suédois Vattenfall sur son site internet.
Le gouvernement a certes annoncé que les concurrents d'EDF pourraient bénéficier d'un peu plus d'électricité nucléaire à bas prix dans le cadre du mécanisme baptisé Arenh ("accés régulé à l'électricité nucléaire historique").
Mais les autorités veillent à ce que cette mesure, dénoncée par EDF et ses syndicats, profite bien au consommateur et non aux fournisseurs en difficulté.
"Avoir des dizaines d’opérateurs qui ne sont pas producteurs et qui en plus sont peu couverts sur les marchés, parce qu’ils sont arrivés avec peu d’argent, c’est quand même un gros problème", juge François Carlier. "Il y a une leçon à tirer d’un point de vue prudentiel", avance-t-il.
"Le fait d'avoir des exigences prudentielles plus élevées fait partie des propositions de la France au niveau européen dans la perspective d'une réforme du marché européen de l'électricité", souligne-t-on justement à Bercy.
A l'issue d'une rencontre informelle des ministres de l'Energie des Vingt-Sept à Amiens vendredi et samedi, la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili avait mentionné des "pistes" de réforme du marché de détail de l'énergie, dont "l'accès pour les consommateurs à des prix fixes sur une plus longue durée" et "la protection contre les défaillances de fournisseurs".