Edouard Fritch, mercredi, avec avec les responsables diplomatiques de l’Etat auprès de l’ONU.
PAPEETE, 25 mai 2016 - En février dernier, Edouard Fritch avait confirmé son intention de porter la voix autonomiste dans les travaux du comité des 24 à l’Organisation des Nations Unies. Le président polynésien interviendra en octobre prochain devant la 4e commission chargée de la décolonisation.
Dans le cadre du processus de décolonisation de la Polynésie française à l’ONU, la résolution adoptée en octobre prochain par la quatrième commission sera présentée durant la première quinzaine de décembre lors de la 70e assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies.
Edouard Fritch prépare actuellement à Paris l’intervention qu’il envisage de faire en octobre prochain à New York.
A la veille d'être reçu par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, le chef de l’exécutif local s'est entretenu à Paris mercredi matin, au Quai d’Orsay, avec les responsables diplomatiques de l’Etat auprès de l’ONU. Le président polynésien a notamment eu affaire avec Jean-Pierre Lacroix, le directeur des Nations Unies au ministère des Affaires étrangères, Guillaume Dabouis, l'adjoint au sous-directeur des Affaires politiques et Jean-François Calvez, de la Sous-direction des Affaires politiques.
Depuis mai 2013 et la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser, après des mois de lobby du camp souverainiste à New York, Edouard Fritch sera le premier élu local non-indépendantiste à se présenter aux Nations unies pour y porter la voix "autonomiste".
Après plusieurs tentatives de sabotage diplomatique, une ironie du calendrier avait voulu que la collectivité se trouve réinscrite le 17 mai 2013, alors qu’une majorité élue douze jours plus tôt s’apprêtait à confier ce jour-là les rênes du Pays au leader autonomiste Gaston Flosse. A New York la nouvelle résolution affirmait "le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance", conformément à l’article 73 de la Charte de l’ONU. Elle invitait dès lors le gouvernement français à "faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitable et effectif d'autodétermination" en Polynésie. Depuis, bien que l’exécutif polynésien ait tout de suite choisi, avec Gaston Flosse, de ne considérer cette avancée des indépendantistes que comme un épiphénomène, le processus est à l’œuvre. Et depuis lors, les travaux de la 4e commission chargée de la décolonisation ne sont suivis que par les seuls représentants du Tavini Huiraatira.
Mais à l’heure d’un nouveau toilettage du statut d’autonomie promis pour cette année et alors que François Hollande évoque la convention prochaine d’un "accord de Papeete" (probablement inspiré des travaux de Victorin Lurel sur l’égalité entre les collectivités ultramarines et la métropole), Edouard Fritch prépare l’explication de la position de l’exécutif polynésien qu’il entend plaider devant le comité des 24.
"Notre partenaire privilégié reste l’Etat français" (Fritch)
Les lignes ont bougé en Polynésie depuis 2013. Gaston Flosse défend dorénavant depuis le Tahoera'a Huiraatira l'adoption pour la Polynésie d'un statut de Pays associé à la France. Il ne trouve aucune oreille du côté de l'Etat, visiblement plus enclin à retoucher l'actuel statut d'autonomie, comme le souhaite Fritch, en associant plus la collectivité aux actions de coopération régionales et en promettant plus d'égalité avec la métropole. Une vision statutaire dont le Tavini Richard Tuheiava n’hésite pas à pointer les contours départementalistes.
"Il est temps qu’il y ait une autre voix devant les instances de l’ONU", a affirmé le président polynésien mercredi à Paris. En octobre, il aura le soutien de la représentation permanente de la France à l’ONU.
Le représentant souverainiste Richard Tuheiava a estimé mercredi que cette entreprise serait sans réelle incidence sur l’avancement des travaux de décolonisation. Tout au plus y voit-il "un bon signe" et "une démarche vertueuse" : "Nous sommes extrêmement ravis de voir que les discussions ne seront plus juste entre nous et l’ONU, mais avec la participation de l’exécutif local. Nous attendons depuis trois ans que l’Etat montre enfin le bout de son nez dans ce débat. Si c’est par l’intermédiaire d’Edouard Fritch, tant mieux", a-t-il expliqué en déplorant que le Tahoera'a n'ai visiblement toujours pas le projet de défendre sa doctrine de Pays associé à New York.
Pour l'élu souverainiste : "Quoi qu’il se dise à Paris, cela ne changera rien au processus enclenché le 17 mai 2013, ni au regard de la communauté internationale sur la situation de la Polynésie française : nous verrons bien comment les thèses autonomistes passeront le crible du regard international alors que notre territoire est reconnu depuis 2013 comme non autonome".
"Je ne sais pas si tout cela prospère à New York", déclarait Edouard Fritch en février dernier, à quelques jours de l’arrivée de François Hollande en Polynésie. "Je sais en revanche qu’aux dernières élections, le Tavini n’a pas progressé électoralement. Les Polynésiens savent bien que nos problèmes ne seront pas résolus à New York. Pour le moment, notre partenaire privilégié reste l’Etat français".
Dans le cadre du processus de décolonisation de la Polynésie française à l’ONU, la résolution adoptée en octobre prochain par la quatrième commission sera présentée durant la première quinzaine de décembre lors de la 70e assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies.
Edouard Fritch prépare actuellement à Paris l’intervention qu’il envisage de faire en octobre prochain à New York.
A la veille d'être reçu par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, le chef de l’exécutif local s'est entretenu à Paris mercredi matin, au Quai d’Orsay, avec les responsables diplomatiques de l’Etat auprès de l’ONU. Le président polynésien a notamment eu affaire avec Jean-Pierre Lacroix, le directeur des Nations Unies au ministère des Affaires étrangères, Guillaume Dabouis, l'adjoint au sous-directeur des Affaires politiques et Jean-François Calvez, de la Sous-direction des Affaires politiques.
Depuis mai 2013 et la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser, après des mois de lobby du camp souverainiste à New York, Edouard Fritch sera le premier élu local non-indépendantiste à se présenter aux Nations unies pour y porter la voix "autonomiste".
Après plusieurs tentatives de sabotage diplomatique, une ironie du calendrier avait voulu que la collectivité se trouve réinscrite le 17 mai 2013, alors qu’une majorité élue douze jours plus tôt s’apprêtait à confier ce jour-là les rênes du Pays au leader autonomiste Gaston Flosse. A New York la nouvelle résolution affirmait "le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance", conformément à l’article 73 de la Charte de l’ONU. Elle invitait dès lors le gouvernement français à "faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitable et effectif d'autodétermination" en Polynésie. Depuis, bien que l’exécutif polynésien ait tout de suite choisi, avec Gaston Flosse, de ne considérer cette avancée des indépendantistes que comme un épiphénomène, le processus est à l’œuvre. Et depuis lors, les travaux de la 4e commission chargée de la décolonisation ne sont suivis que par les seuls représentants du Tavini Huiraatira.
Mais à l’heure d’un nouveau toilettage du statut d’autonomie promis pour cette année et alors que François Hollande évoque la convention prochaine d’un "accord de Papeete" (probablement inspiré des travaux de Victorin Lurel sur l’égalité entre les collectivités ultramarines et la métropole), Edouard Fritch prépare l’explication de la position de l’exécutif polynésien qu’il entend plaider devant le comité des 24.
"Notre partenaire privilégié reste l’Etat français" (Fritch)
Les lignes ont bougé en Polynésie depuis 2013. Gaston Flosse défend dorénavant depuis le Tahoera'a Huiraatira l'adoption pour la Polynésie d'un statut de Pays associé à la France. Il ne trouve aucune oreille du côté de l'Etat, visiblement plus enclin à retoucher l'actuel statut d'autonomie, comme le souhaite Fritch, en associant plus la collectivité aux actions de coopération régionales et en promettant plus d'égalité avec la métropole. Une vision statutaire dont le Tavini Richard Tuheiava n’hésite pas à pointer les contours départementalistes.
"Il est temps qu’il y ait une autre voix devant les instances de l’ONU", a affirmé le président polynésien mercredi à Paris. En octobre, il aura le soutien de la représentation permanente de la France à l’ONU.
Le représentant souverainiste Richard Tuheiava a estimé mercredi que cette entreprise serait sans réelle incidence sur l’avancement des travaux de décolonisation. Tout au plus y voit-il "un bon signe" et "une démarche vertueuse" : "Nous sommes extrêmement ravis de voir que les discussions ne seront plus juste entre nous et l’ONU, mais avec la participation de l’exécutif local. Nous attendons depuis trois ans que l’Etat montre enfin le bout de son nez dans ce débat. Si c’est par l’intermédiaire d’Edouard Fritch, tant mieux", a-t-il expliqué en déplorant que le Tahoera'a n'ai visiblement toujours pas le projet de défendre sa doctrine de Pays associé à New York.
Pour l'élu souverainiste : "Quoi qu’il se dise à Paris, cela ne changera rien au processus enclenché le 17 mai 2013, ni au regard de la communauté internationale sur la situation de la Polynésie française : nous verrons bien comment les thèses autonomistes passeront le crible du regard international alors que notre territoire est reconnu depuis 2013 comme non autonome".
"Je ne sais pas si tout cela prospère à New York", déclarait Edouard Fritch en février dernier, à quelques jours de l’arrivée de François Hollande en Polynésie. "Je sais en revanche qu’aux dernières élections, le Tavini n’a pas progressé électoralement. Les Polynésiens savent bien que nos problèmes ne seront pas résolus à New York. Pour le moment, notre partenaire privilégié reste l’Etat français".
Autonomie : la réforme statutaire au Parlement avant fin 2016
Edouard Fritch s’est entretenu mardi avec le député René Dosière, à l’Assemblée nationale. Les échanges ont porté sur la loi statutaire. Le président polynésien sortait d’un entretien avec Jean-Jacques Urvoas, le Garde des sceaux, lors duquel il avait recueilli l’assurance du ministre de la Justice d’une instruction par le Parlement, "avant la fin de cette année", de la réforme du statut d’autonomie de la Polynésie française.
Le député Dosière s’est également dit favorable à une révision du statut de la Polynésie française avant la fin de cette année. Attentif à la situation politique, économique et sociale polynésienne depuis de nombreuses années, le député apparenté PS de l’Aisne avait été un fervent opposant à l’instauration du statut d’autonomie de 2004. Il est depuis 2012 rapporteur à l’Assemblée nationale des crédits budgétaires pour les territoires d’outre-mer et la Nouvelle-Calédonie.
Edouard Fritch s’est entretenu mardi avec le député René Dosière, à l’Assemblée nationale. Les échanges ont porté sur la loi statutaire. Le président polynésien sortait d’un entretien avec Jean-Jacques Urvoas, le Garde des sceaux, lors duquel il avait recueilli l’assurance du ministre de la Justice d’une instruction par le Parlement, "avant la fin de cette année", de la réforme du statut d’autonomie de la Polynésie française.
Le député Dosière s’est également dit favorable à une révision du statut de la Polynésie française avant la fin de cette année. Attentif à la situation politique, économique et sociale polynésienne depuis de nombreuses années, le député apparenté PS de l’Aisne avait été un fervent opposant à l’instauration du statut d’autonomie de 2004. Il est depuis 2012 rapporteur à l’Assemblée nationale des crédits budgétaires pour les territoires d’outre-mer et la Nouvelle-Calédonie.