Déclaré irresponsable en raison de sa schizophrénie


PAPEETE, le 7 juin 2018 - L’individu présenté ce jeudi en comparution immédiate était poursuivi pour des violences commises sur ses parents. Le tribunal avait demandé une expertise psychiatrique afin de déterminer si le discernement de l’homme, qui souffre de troubles psychiques, était altéré. Les magistrats ont finalement déclaré l’individu « pénalement irresponsable » et ont ordonné son hospitalisation.

Les faits reprochés au prévenu avaient commencé dans la nuit du 2 au 3 février, alors qu'il entendait la voix d'une certaine Esther. Suite à une dispute, le prévenu avait agressé sa mère et l’avait menacée avec un couteau de boucher. La victime avait été obligée de s'enfermer dans la salle de bain pour échapper à la fureur de son fils qui se déchainait sur la porte.

Le lendemain, c'est à son père qu'il s'en prenait violemment, sans qu'il puisse se souvenir de la raison de sa colère. Le papa, victime d'un AVC un an auparavant, était resté handicapé. Et le sort s'acharne sur lui puisque c'est son propre fils qui l’avait attaqué ce jour-là, avec le tripode qu'il utilise comme déambulateur. Le père avait été victime de multiples blessures légères qui l’avait laissé avec une ITT de trois jours

Lors d’une première comparution, durant laquelle le prévenu s’était montré très agité, le tribunal avait demandé un report de l’affaire dans l’attente de son expertise psychiatrique. Le document, lu ce jour par le président du tribunal, a permis d’éclaircir l’état mental du jeune homme : « il présente des troubles psychiques qui ont gravement aboli son discernement. Le jour des faits, ces troubles ont envahi sa personnalité. »

A la barre du tribunal ce jeudi, le prévenu, qui a repris un traitement médicamenteux, s’est montré beaucoup plus calme. Interrogée par le tribunal, sa mère, qui a demandé un Franc symbolique, a constaté un « grand changement » : « c’est comme cela que je voudrais le voir à la maison, sa colère est partie. »

Le procureur de la République, à l’appui de l’expertise psychiatrique, a demandé à ce que le prévenu soit déclaré irresponsable : « la justice n’est pas l’institution la plus appropriée pour les personnes malades et dont les familles sont démunies. »

Le conseil du prévenu a plaidé qu’il était « évident » que sa place était en hôpital psychiatrique. 

Après en avoir délibéré, les magistrats ont déclaré l’individu « pénalement irresponsable. »


Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 7 Juin 2018 à 16:46 | Lu 1933 fois