L'actuel dépotoir de Maupiti est une peste pour l'île. Trouver un autre site pour installer le futur dépotoir est un projet sur lequel se penche actuellement l'équipe municipale
MAUPITI, le 10/10/2016 - Woullingson Raufauore réagit suite aux propos relayés par certains médias locaux dans l'affaire des déchets de Maupiti. Le premier magistrat de l'île dément formellement l'enfouissement de déchets toxiques sur ce site qui appartient "à la commune". En revanche, il affirme que tous les "vieux déchets" y ont été enfouis en urgence pour désengorger le dépotoir arrivé à saturation. Une situation prise sûrement à la hâte, reconnait-il, mais il assure qu'aucune autre solution n'aurait pu être trouvée dans l'immédiat.
L'affaire a été révélée par nos confrères de Tahiti Nui Television, mercredi dernier : le maire de Maupiti, Woullingson Raufauore, "était poursuivi pour "jet et déversement de substances polluantes dans les eaux de mer"." Des actes que nient catégoriquement l'intéressé : "J'entends dire de gauche à droite qu'il y a des batteries, des hydrocarbures et des déchets toxiques, mais non, ce n'est pas le cas. Nous avons enfoui toutes sortes de déchets, sauf ceux qui étaient toxiques."
Selon nos confrères de la Mission, "le maire avait décidé, en 2014, de creuser un trou dans une lagune qui communique avec la mer", ce que dément, là aussi, Woullingson Raufauore. "Ce site se situe un peu plus dans les terres et non dans le lagon", précise-t-il. "C'était une déchetterie sauvage, tout le monde pouvait jeter n'importe quoi dedans. Et je crois que c'est ce qui s'est passé. Le terrain appartient à la commune, mais la municipalité ne le surveillait pas en permanence. C'était un ancien endroit marécageux et aujourd'hui, il est dans un état insalubre."
Le premier magistrat assure que "s'il y avait un autre endroit où les enfouir, on aurait emmené là-bas. Mais c'est le seul endroit communal. Vu l'urgence de la situation, j'ai donc pris la décision de les enfouir sur ce site, sinon, il y aurait eu des conséquences sanitaires importantes."
En effet, selon Woullingson Raufauore, le dépotoir actuel de l'île se situe non loin du lagon. "Six mois après ma prise de fonction, en octobre 2014, la situation de notre dépotoir était assez critique. Un de mes adjoints m'a interpellé sur le sujet pour me prévenir que le dépotoir arrivait à saturation. Il fallait donc que l'on trouve une solution. Et nous avons un terrain communal de 1 500 m² où c'était possible d'enfouir les déchets. J'ai donc réuni mes adjoints au maire pour en discuter. À l'issue de cette réunion, nous avons décidé de retirer le surplus de déchets pour les enfouir sur un terrain communal", rapporte-t-il.
Le dépotoir actuel a "plus de 30 ans", aucune idée par contre sur les dégâts occasionnés durant ces longues années. Mais pour Woullingson Raufauore, le site où les déchets ont été enfouis est "moins pollué que le dépotoir communal actuel".
Ce sont donc plus de 40 m3 de déchets qui y ont été enfouis. "La gendarmerie a fait des prélèvements et je demande à la Direction de l'environnement d'en faire de même."
Cependant, le maire compte bien assumer les conséquences de sa décision. "Peut-être que ça a été fait trop vite. Mais mettez-vous à ma place, face à une situation urgente. J'ai dit au Pays et à l'État que je suis le tāvana qui dirige cette commune. Donc, à un moment ou à un autre, je dois prendre une décision, surtout que ce sont les déchets de toute une population. C'est dans l'intérêt général que j'ai pris cette décision, qui n'a pas plu à une minorité, mais je n'avais pas le choix parce que ce sont les déchets de la commune qui datent de plus de 30 ans", déplore-t-il.
Aujourd'hui, le maire et son conseil municipal attendent la décision de la justice. Une enquête est actuellement en cours pour faire la lumière sur cette affaire.
L'affaire a été révélée par nos confrères de Tahiti Nui Television, mercredi dernier : le maire de Maupiti, Woullingson Raufauore, "était poursuivi pour "jet et déversement de substances polluantes dans les eaux de mer"." Des actes que nient catégoriquement l'intéressé : "J'entends dire de gauche à droite qu'il y a des batteries, des hydrocarbures et des déchets toxiques, mais non, ce n'est pas le cas. Nous avons enfoui toutes sortes de déchets, sauf ceux qui étaient toxiques."
Selon nos confrères de la Mission, "le maire avait décidé, en 2014, de creuser un trou dans une lagune qui communique avec la mer", ce que dément, là aussi, Woullingson Raufauore. "Ce site se situe un peu plus dans les terres et non dans le lagon", précise-t-il. "C'était une déchetterie sauvage, tout le monde pouvait jeter n'importe quoi dedans. Et je crois que c'est ce qui s'est passé. Le terrain appartient à la commune, mais la municipalité ne le surveillait pas en permanence. C'était un ancien endroit marécageux et aujourd'hui, il est dans un état insalubre."
Le premier magistrat assure que "s'il y avait un autre endroit où les enfouir, on aurait emmené là-bas. Mais c'est le seul endroit communal. Vu l'urgence de la situation, j'ai donc pris la décision de les enfouir sur ce site, sinon, il y aurait eu des conséquences sanitaires importantes."
En effet, selon Woullingson Raufauore, le dépotoir actuel de l'île se situe non loin du lagon. "Six mois après ma prise de fonction, en octobre 2014, la situation de notre dépotoir était assez critique. Un de mes adjoints m'a interpellé sur le sujet pour me prévenir que le dépotoir arrivait à saturation. Il fallait donc que l'on trouve une solution. Et nous avons un terrain communal de 1 500 m² où c'était possible d'enfouir les déchets. J'ai donc réuni mes adjoints au maire pour en discuter. À l'issue de cette réunion, nous avons décidé de retirer le surplus de déchets pour les enfouir sur un terrain communal", rapporte-t-il.
Le dépotoir actuel a "plus de 30 ans", aucune idée par contre sur les dégâts occasionnés durant ces longues années. Mais pour Woullingson Raufauore, le site où les déchets ont été enfouis est "moins pollué que le dépotoir communal actuel".
Ce sont donc plus de 40 m3 de déchets qui y ont été enfouis. "La gendarmerie a fait des prélèvements et je demande à la Direction de l'environnement d'en faire de même."
Cependant, le maire compte bien assumer les conséquences de sa décision. "Peut-être que ça a été fait trop vite. Mais mettez-vous à ma place, face à une situation urgente. J'ai dit au Pays et à l'État que je suis le tāvana qui dirige cette commune. Donc, à un moment ou à un autre, je dois prendre une décision, surtout que ce sont les déchets de toute une population. C'est dans l'intérêt général que j'ai pris cette décision, qui n'a pas plu à une minorité, mais je n'avais pas le choix parce que ce sont les déchets de la commune qui datent de plus de 30 ans", déplore-t-il.
Aujourd'hui, le maire et son conseil municipal attendent la décision de la justice. Une enquête est actuellement en cours pour faire la lumière sur cette affaire.
Woullingson Raufauore
Maire de Maupiti
Que comptez-vous faire du dépotoir actuel qui est proche du lagon ?
"Dans nos îles, et en particulier chez moi, le problème foncier s'impose. Chercher dans les parties montagneuses pourrait être la solution, mais il n'y en a pas à Maupiti. Il va falloir une étude d'impact. Vous savez très bien que Maupiti fait partie de la communauté de communes Hava'i, et nous avons cette compétence aussi sur la gestion des déchets. C'est un dossier urgent et il faut qu'à court terme on ferme ce dépotoir pour en créer un autre."
Pourquoi ne pas installer le futur dépotoir sur le site où les déchets ont été enfouis ?
"C'est à voir. C'est sûr que c'est un bon endroit mais il faut voir le résultat de l'étude d'impact. Ça mérite en effet d'être étudié. Maintenant est-ce que c'est l'endroit idéal pour le faire ? Je ne peux pas y répondre parce qu'il y a quand même des habitations autour."
La commune de Maupiti ne dispose donc pas assez de foncier ?
"Malheureusement non. Si vous voulez, ce problème de déchets ne date pas de ma mandature, on est bien d'accord. Ça date des mandatures précédentes, mais j'en prends la responsabilité aujourd'hui. Je me demande aussi pourquoi ça n'a pas été étudié lors de la mandature précédente ? Mais bon le maire est là aussi pour faire face à ses responsabilités. J'ai pris les miennes pour l'intérêt général de ma population."
Est-ce qu'il y a des propriétaires terriens qui sont prêts à vendre leur bien à la commune ?
"On n'a pas encore entamé les discussions. Il faut déjà trouver un site pour installer le centre d'enfouissement technique. Il ne va pas falloir se tromper, sinon, nous risquerons de le regretter lors des intempéries notamment. Cela nous coûtera cher, et je demande au Pays et à l'Etat de nous donner les moyens pour réaliser ce projet, comme nous l'impose le CGCT."
Évacuer les déchets vers une autre île des Raromata'i, pourrait être une solution ?
"C'est dans la compétence de la communauté de communes de Hava'i, dont le projet est de rapatrier les déchets sur Raiatea, par exemple. Mais on a d'autres projets en vue, comme celui d'acquérir un incinérateur nouvelle génération qui va dans le sens de l'environnement. C'est une opération qui va coûter très cher, mais c'est indispensable puisque l'environnement fait partie des priorités du Pays et même du monde entier."
Maire de Maupiti
Que comptez-vous faire du dépotoir actuel qui est proche du lagon ?
"Dans nos îles, et en particulier chez moi, le problème foncier s'impose. Chercher dans les parties montagneuses pourrait être la solution, mais il n'y en a pas à Maupiti. Il va falloir une étude d'impact. Vous savez très bien que Maupiti fait partie de la communauté de communes Hava'i, et nous avons cette compétence aussi sur la gestion des déchets. C'est un dossier urgent et il faut qu'à court terme on ferme ce dépotoir pour en créer un autre."
Pourquoi ne pas installer le futur dépotoir sur le site où les déchets ont été enfouis ?
"C'est à voir. C'est sûr que c'est un bon endroit mais il faut voir le résultat de l'étude d'impact. Ça mérite en effet d'être étudié. Maintenant est-ce que c'est l'endroit idéal pour le faire ? Je ne peux pas y répondre parce qu'il y a quand même des habitations autour."
La commune de Maupiti ne dispose donc pas assez de foncier ?
"Malheureusement non. Si vous voulez, ce problème de déchets ne date pas de ma mandature, on est bien d'accord. Ça date des mandatures précédentes, mais j'en prends la responsabilité aujourd'hui. Je me demande aussi pourquoi ça n'a pas été étudié lors de la mandature précédente ? Mais bon le maire est là aussi pour faire face à ses responsabilités. J'ai pris les miennes pour l'intérêt général de ma population."
Est-ce qu'il y a des propriétaires terriens qui sont prêts à vendre leur bien à la commune ?
"On n'a pas encore entamé les discussions. Il faut déjà trouver un site pour installer le centre d'enfouissement technique. Il ne va pas falloir se tromper, sinon, nous risquerons de le regretter lors des intempéries notamment. Cela nous coûtera cher, et je demande au Pays et à l'Etat de nous donner les moyens pour réaliser ce projet, comme nous l'impose le CGCT."
Évacuer les déchets vers une autre île des Raromata'i, pourrait être une solution ?
"C'est dans la compétence de la communauté de communes de Hava'i, dont le projet est de rapatrier les déchets sur Raiatea, par exemple. Mais on a d'autres projets en vue, comme celui d'acquérir un incinérateur nouvelle génération qui va dans le sens de l'environnement. C'est une opération qui va coûter très cher, mais c'est indispensable puisque l'environnement fait partie des priorités du Pays et même du monde entier."
AUTRE MESURE :
La communauté de communes Hava'i regroupe actuellement six commune des Raromata'i : Maupiti, Tahaa, Uturoa, Tumaraa, Taputapuatea et Huahine.
Comme aux Marquises, l'objectif de cette communauté est de permettre aux communes des archipels éloignés de mutualiser les moyens. Aujourd'hui, les îles sous le vent souhaiteraient acquérir plus de compétences pour être autonomes.
Et la question de l'environnement fait partie des priorités de la communauté de communes Hava'i. D'ailleurs, ces communes souhaiteraient acquérir un incinérateur high-tech. "Il y a déjà eu une mission de reconnaissance en Corée du Sud parce qu'ils disposent d'un incinérateur, nouvelle génération, qui produit aussi de l'électricité, et qui rejette très peu de CO2 dans l'atmosphère. Donc, si on veut parler d'environnement, il faut mettre les moyens. Mais ce n'est qu'un projet pour l'instant. Ne rêvons pas, ça ne va pas se faire dans cette mandature. Je souhaite que dans la prochaine mandature, quel que soit les maires aux commandes, ce projet aboutisse", explique Woullingson Raufauore.
La communauté de communes Hava'i regroupe actuellement six commune des Raromata'i : Maupiti, Tahaa, Uturoa, Tumaraa, Taputapuatea et Huahine.
Comme aux Marquises, l'objectif de cette communauté est de permettre aux communes des archipels éloignés de mutualiser les moyens. Aujourd'hui, les îles sous le vent souhaiteraient acquérir plus de compétences pour être autonomes.
Et la question de l'environnement fait partie des priorités de la communauté de communes Hava'i. D'ailleurs, ces communes souhaiteraient acquérir un incinérateur high-tech. "Il y a déjà eu une mission de reconnaissance en Corée du Sud parce qu'ils disposent d'un incinérateur, nouvelle génération, qui produit aussi de l'électricité, et qui rejette très peu de CO2 dans l'atmosphère. Donc, si on veut parler d'environnement, il faut mettre les moyens. Mais ce n'est qu'un projet pour l'instant. Ne rêvons pas, ça ne va pas se faire dans cette mandature. Je souhaite que dans la prochaine mandature, quel que soit les maires aux commandes, ce projet aboutisse", explique Woullingson Raufauore.
Voici le site où les déchets ont été enfouis, un terrain communal représentant une surface de 1 500 m².