Il y a trente ans, Mitterrand tendait « instinctivement » la main à Kohl
Berlin, Allemagne | AFP | samedi 16/06/2017 - Helmut Kohl, père de la réunification allemande 45 ans après la Deuxième guerre mondiale, pilier de la construction européenne et détenteur du record de longévité à la chancellerie (1982-1998) dans l'Allemagne moderne, est mort vendredi à 87 ans, suscitant de nombreuses réactions à travers le monde.
Il "a été une chance pour tous les Allemands et Helmut Kohl a aussi changé ma vie de manière décisive", a réagi la chancelière Angela Merkel au sujet de son mentor en politique.
"Il restera dans nos mémoires comme un grand Européen, comme le chancelier de l'Unité" du pays, a-t-elle dit de Rome, où elle doit rencontrer le pape François samedi.
Helmut Kohl avait pris sous son aile Mme Merkel, qui a grandi en RDA (l'Allemagne de l'Est communiste), après la Réunification. Elle finira par l'évincer en 1999 pour lui succéder à la tête de son parti conservateur, la CDU, à l'issue d'une bataille interne. Le chancelier ne le lui pardonnera jamais.
Le quotidien populaire Bild, le premier à avoir annoncé le décès et dont la direction était très proche de l'ex-chancelier, a précisé qu'il s'était éteint vendredi matin "dans sa maison de Ludwigshafen", dans le sud-ouest de l'Allemagne.
Selon ce journal, il est mort "paisiblement" avec à ses côtés sa seconde épouse, Maike Kohl-Richter. "Il n'allait pas bien depuis plusieurs jours", poursuit-il.
"Il n'était pas seulement le père de la réunification allemande, mais aussi un avocat de l'Europe et des relations transatlantiques", a commenté le président américain Donald Trump dans un communiqué, assurant que "son héritage se poursuivra".
"Artisan de l'Allemagne unie et de l'amitié franco-allemande : avec Helmut Kohl, nous perdons un très grand Européen", a réagi le président français François Macron.
"Très affecté", le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a perdu "un ami personnel", selon son porte-parole.
L'ex-chancelier avait été notamment avec le président français d'alors, François Mitterrand, l'un des initiateurs de l'Union économique et monétaire qui conduira à l'euro. Il a aussi jeté les bases de l'élargissement de l'UE vers l'Est après la fin de la Guerre Froide.
- Un roc -
Helmut Kohl, en très mauvaise santé depuis des années et cloué dans un fauteuil roulant depuis 2009, avait notamment souffert d'un accident vasculaire cérébral et s'était cassé la hanche.
Il apparaissait peu en public et avait de graves difficultés d'élocution.
L'ex-chancelier restera dans l'histoire pour avoir forcé la main des dirigeants soviétique et américain Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush, mais aussi de ses alliés européens, afin que la RDA rejoigne la RFA en 1990, moins d'un an après la chute du Mur de Berlin.
"C'était sans aucun doute une personnalité exceptionnelle qui laissera son empreinte dans l'Histoire allemande, européenne et internationale", a déclaré M. Gorbatchev.
M. Bush a salué "un vrai ami de la liberté" et "l'un des plus grands leaders de l'Europe d'après-guerre".
Le président russe Vladimir Poutine a rendu hommage à un "partisan du développement des relations amicales entre nos deux pays".
M. Kohl avait permis la fin de l'occupation militaire de l'Allemagne, imposée par les quatre puissances victorieuses du nazisme à partir de 1945, favorisant ainsi l’émergence d'une Allemagne forte sur la scène internationale.
Pourtant, quand à 52 ans il prend la tête en 1982 du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest, il est la cible de railleries pour son côté rustique et provincial. Personne n'aurait alors parié que ce fils d'un fonctionnaire du fisc, issu d'une famille de la petite bourgeoisie catholique de Ludwigshafen, entrerait dans la mémoire collective européenne.
Mais le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s'effondre et le chancelier conservateur, alors contesté dans son propre parti (CDU), endosse, pour reprendre ses propres termes, "le manteau de l'Histoire".
Vite, il perçoit l'appétit des Allemands de l'Est pour une unification des deux Etats et l'obtient, malgré les craintes qu'elle suscite.
Dans les rues de Berlin, les Allemands saluaient vendredi soir la mémoire d'Helmut Kohl, à l'image de Viktor Martens : "c'était un grand homme, qui a beaucoup fait pour l'Allemagne. Il a été l'un des plus grands hommes politiques de l'après-guerre", a-t-il déclaré à l'AFP.
- Fin de carrière ternie -
Sa fin de carrière sera moins glorieuse, ternie par un scandale de caisses noires pour le financement de son parti. Il finira par reconnaître avoir recueilli des dons occultes et Angela Merkel en profitera pour prendre sa place.
Plus récemment, en avril 2016, Helmut Kohl a dénoncé la politique d'accueil de son ancienne protégée, qui a permis l'arrivée de près d'un million de migrants en 2015, et reçu le Premier ministre hongrois Viktor Orban, farouche détracteur de la chancelière.
Les soubresauts de sa vie privée, étalés dans divers livres et journaux allemands - brouilles avec ses enfants, polémique sur le rôle de sa nouvelle femme, manière dont il a traité sa première épouse malade, Hannelore, qui s'est suicidée en 2001 - ont achevé d'assombrir ses dernières années.
Il "a été une chance pour tous les Allemands et Helmut Kohl a aussi changé ma vie de manière décisive", a réagi la chancelière Angela Merkel au sujet de son mentor en politique.
"Il restera dans nos mémoires comme un grand Européen, comme le chancelier de l'Unité" du pays, a-t-elle dit de Rome, où elle doit rencontrer le pape François samedi.
Helmut Kohl avait pris sous son aile Mme Merkel, qui a grandi en RDA (l'Allemagne de l'Est communiste), après la Réunification. Elle finira par l'évincer en 1999 pour lui succéder à la tête de son parti conservateur, la CDU, à l'issue d'une bataille interne. Le chancelier ne le lui pardonnera jamais.
Le quotidien populaire Bild, le premier à avoir annoncé le décès et dont la direction était très proche de l'ex-chancelier, a précisé qu'il s'était éteint vendredi matin "dans sa maison de Ludwigshafen", dans le sud-ouest de l'Allemagne.
Selon ce journal, il est mort "paisiblement" avec à ses côtés sa seconde épouse, Maike Kohl-Richter. "Il n'allait pas bien depuis plusieurs jours", poursuit-il.
"Il n'était pas seulement le père de la réunification allemande, mais aussi un avocat de l'Europe et des relations transatlantiques", a commenté le président américain Donald Trump dans un communiqué, assurant que "son héritage se poursuivra".
"Artisan de l'Allemagne unie et de l'amitié franco-allemande : avec Helmut Kohl, nous perdons un très grand Européen", a réagi le président français François Macron.
"Très affecté", le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a perdu "un ami personnel", selon son porte-parole.
L'ex-chancelier avait été notamment avec le président français d'alors, François Mitterrand, l'un des initiateurs de l'Union économique et monétaire qui conduira à l'euro. Il a aussi jeté les bases de l'élargissement de l'UE vers l'Est après la fin de la Guerre Froide.
- Un roc -
Helmut Kohl, en très mauvaise santé depuis des années et cloué dans un fauteuil roulant depuis 2009, avait notamment souffert d'un accident vasculaire cérébral et s'était cassé la hanche.
Il apparaissait peu en public et avait de graves difficultés d'élocution.
L'ex-chancelier restera dans l'histoire pour avoir forcé la main des dirigeants soviétique et américain Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush, mais aussi de ses alliés européens, afin que la RDA rejoigne la RFA en 1990, moins d'un an après la chute du Mur de Berlin.
"C'était sans aucun doute une personnalité exceptionnelle qui laissera son empreinte dans l'Histoire allemande, européenne et internationale", a déclaré M. Gorbatchev.
M. Bush a salué "un vrai ami de la liberté" et "l'un des plus grands leaders de l'Europe d'après-guerre".
Le président russe Vladimir Poutine a rendu hommage à un "partisan du développement des relations amicales entre nos deux pays".
M. Kohl avait permis la fin de l'occupation militaire de l'Allemagne, imposée par les quatre puissances victorieuses du nazisme à partir de 1945, favorisant ainsi l’émergence d'une Allemagne forte sur la scène internationale.
Pourtant, quand à 52 ans il prend la tête en 1982 du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest, il est la cible de railleries pour son côté rustique et provincial. Personne n'aurait alors parié que ce fils d'un fonctionnaire du fisc, issu d'une famille de la petite bourgeoisie catholique de Ludwigshafen, entrerait dans la mémoire collective européenne.
Mais le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s'effondre et le chancelier conservateur, alors contesté dans son propre parti (CDU), endosse, pour reprendre ses propres termes, "le manteau de l'Histoire".
Vite, il perçoit l'appétit des Allemands de l'Est pour une unification des deux Etats et l'obtient, malgré les craintes qu'elle suscite.
Dans les rues de Berlin, les Allemands saluaient vendredi soir la mémoire d'Helmut Kohl, à l'image de Viktor Martens : "c'était un grand homme, qui a beaucoup fait pour l'Allemagne. Il a été l'un des plus grands hommes politiques de l'après-guerre", a-t-il déclaré à l'AFP.
- Fin de carrière ternie -
Sa fin de carrière sera moins glorieuse, ternie par un scandale de caisses noires pour le financement de son parti. Il finira par reconnaître avoir recueilli des dons occultes et Angela Merkel en profitera pour prendre sa place.
Plus récemment, en avril 2016, Helmut Kohl a dénoncé la politique d'accueil de son ancienne protégée, qui a permis l'arrivée de près d'un million de migrants en 2015, et reçu le Premier ministre hongrois Viktor Orban, farouche détracteur de la chancelière.
Les soubresauts de sa vie privée, étalés dans divers livres et journaux allemands - brouilles avec ses enfants, polémique sur le rôle de sa nouvelle femme, manière dont il a traité sa première épouse malade, Hannelore, qui s'est suicidée en 2001 - ont achevé d'assombrir ses dernières années.