
Au final, l'expert estime d'ailleurs que le décès est imputable aux fautes commises par le service hospitalier de Uturoa, pour un pourcentage “qui peut être évalué à 66%”. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 15 avril 2025 - Lors d’une audience au tribunal administratif, ce mardi, la responsabilité de l'hôpital de Uturoa a été examinée après le décès d’un résident en 2021. L’expertise pointe du doigt la responsabilité de l'établissement de santé, en évoquant un suivi insuffisant et de nombreuses négligences tout en prenant en compte les lourds antécédents médicaux du patient. La famille demande réparation à hauteur de 11,6 millions de francs au Pays. Le tribunal tranchera le 29 avril prochain.
En 2021, un patient est admis à l’hôpital de Uturoa pour une intervention sur une hernie ombilicale. Quatre jours plus tard, il décède dans sa chambre, des suites de complications dues à son opération. Mais derrière ce décès brutal, une série de manquements médicaux documentés est révélée par une expertise réalisée à la demande de la veuve du défunt. Ce mardi, devant le tribunal administratif, elle demandait, avec ses enfants et petits-enfants, une réparation pour la mort de son mari moyennant la somme de 11,6 millions de francs.
Lors de l'audience, le rapporteur public – qui expose publiquement et en toute indépendance son analyse juridique de la situation et propose au tribunal une solution au litige – a présenté une expertise médicale sévère à l'égard du service hospitalier de Uturoa.
Non conforme “aux règles de l'art médical”
Celle-ci révèle, en effet, une prise en charge postopératoire non conforme “aux règles de l’art médical” : “L’analyse des fiches de transmission ne montre pas la trace de la visite du chirurgien après l’opération ; il est relevé un saignement global important qui n’a pas été exploré médicalement ; les signes pouvant faire suspecter une diminution importante de globules rouges étaient présents et n’ont pas été pris en compte. L’expert constate qu’il n’y a pas eu – et c’était le minimum – d’analyse des gaz du sang artériel, élément important chez un patient ayant fait deux ans avant un épisode de décompensation respiratoire”, a longuement listé le magistrat. L’ensemble des négligences a conduit, selon les experts, à une perte significative des chances de rétablissement du patient.
L’arrêt cardiaque à l’origine du décès serait survenu à la suite d’une fausse route alimentaire, sur un organisme déjà très affaibli. Une complication qui, selon l’expert, aurait pu être évitée avec un suivi médical adapté. Toutefois, ce dernier nuance son analyse : l’état de santé du patient aujourd’hui défunt, est marqué par de lourds antécédents médicaux et constitue également un facteur important.
Responsable à “66%”
Au final, l'expert estime d'ailleurs que le décès est imputable aux fautes commises par le service, pour un pourcentage “qui peut être évalué à 66%”. Ce que le Pays n'a pas contesté. Le rapporteur public a conseillé au tribunal une indemnisation partielle : 1,5 million de francs pour la veuve, 422.000 francs pour chacun des enfants, 257.000 francs pour les petits-enfants, ainsi que 470.000 francs pour les préjudices directs. Un quantum qui est loin des 11,6 millions demandés par la famille. Le tribunal a mis son jugement en délibéré et rendra une décision le 29 avril prochain.
En 2021, un patient est admis à l’hôpital de Uturoa pour une intervention sur une hernie ombilicale. Quatre jours plus tard, il décède dans sa chambre, des suites de complications dues à son opération. Mais derrière ce décès brutal, une série de manquements médicaux documentés est révélée par une expertise réalisée à la demande de la veuve du défunt. Ce mardi, devant le tribunal administratif, elle demandait, avec ses enfants et petits-enfants, une réparation pour la mort de son mari moyennant la somme de 11,6 millions de francs.
Lors de l'audience, le rapporteur public – qui expose publiquement et en toute indépendance son analyse juridique de la situation et propose au tribunal une solution au litige – a présenté une expertise médicale sévère à l'égard du service hospitalier de Uturoa.
Non conforme “aux règles de l'art médical”
Celle-ci révèle, en effet, une prise en charge postopératoire non conforme “aux règles de l’art médical” : “L’analyse des fiches de transmission ne montre pas la trace de la visite du chirurgien après l’opération ; il est relevé un saignement global important qui n’a pas été exploré médicalement ; les signes pouvant faire suspecter une diminution importante de globules rouges étaient présents et n’ont pas été pris en compte. L’expert constate qu’il n’y a pas eu – et c’était le minimum – d’analyse des gaz du sang artériel, élément important chez un patient ayant fait deux ans avant un épisode de décompensation respiratoire”, a longuement listé le magistrat. L’ensemble des négligences a conduit, selon les experts, à une perte significative des chances de rétablissement du patient.
L’arrêt cardiaque à l’origine du décès serait survenu à la suite d’une fausse route alimentaire, sur un organisme déjà très affaibli. Une complication qui, selon l’expert, aurait pu être évitée avec un suivi médical adapté. Toutefois, ce dernier nuance son analyse : l’état de santé du patient aujourd’hui défunt, est marqué par de lourds antécédents médicaux et constitue également un facteur important.
Responsable à “66%”
Au final, l'expert estime d'ailleurs que le décès est imputable aux fautes commises par le service, pour un pourcentage “qui peut être évalué à 66%”. Ce que le Pays n'a pas contesté. Le rapporteur public a conseillé au tribunal une indemnisation partielle : 1,5 million de francs pour la veuve, 422.000 francs pour chacun des enfants, 257.000 francs pour les petits-enfants, ainsi que 470.000 francs pour les préjudices directs. Un quantum qui est loin des 11,6 millions demandés par la famille. Le tribunal a mis son jugement en délibéré et rendra une décision le 29 avril prochain.