Déboutée au tribunal administratif, la fédération polynésienne de boxe fait appel


En attendant que la DSP soit accordée à l’une des deux fédérations locales la vie de la discipline sportive "boxe anglaise" est provisoirement gérée en Polynésie par une commission ad hoc.
PAPEETE, 14 septembre 2016 - Le recours engagé par la fédération polynésienne de boxe pour contester le non renouvellement de sa délégation de service public a été rejeté. En attendant que la DSP soit accordée à l’une des deux fédérations locales la vie de la discipline sportive "boxe anglaise" est gérée en Polynésie par une commission ad hoc.

Le tribunal administratif a rejeté mardi la requête par laquelle la Fédération polynésienne de boxe (FPB) demandait l’annulation d’une décision de la ministre de la jeunesse et des sports, prise le 26 mai dernier, et par laquelle la Polynésie française avait refusé de renouveler la délégation de service public dont elle était bénéficiaire depuis 2001, pour la discipline sportive de la boxe anglaise.

La FPB s’est pourvue devant la cour administrative d’appel de Paris, ce mercredi, nous confirme son avocate Me Eftimie-Spitz.

Pour la boxe comme pour les autres disciplines sportives, la qualité de délégataire de service public offre la capacité à la fédération reconnue pour tel d’organiser les championnats, de décerner les titres, de procéder aux sélections, de représenter la collectivité auprès des instances nationales ou océaniennes… en somme d’organiser la vie et le devenir de la pratique sportive. Cette DSP est octroyée tous les quatre ans.

Mais cette qualité s’obtient en contrepartie de l’observation de devoirs. Et c’est l’un des principaux griefs relevé cette année par la commission d’attribution pour justifier sa décision de non renouvellement de la DSP aux dépens de la fédération de boxe présidée par Tauhiti Nena : "ne pas avoir réalisé les années précédentes des actions de formation et de développement du sport dans les milieux extra sportifs et notamment scolaires, ni développé d’actions concrètes de partenariat avec d’autres organismes sportifs, et d’avoir privilégié le sport de haut niveau et les rencontres sportives au détriment des autres missions de service public dévolues, alors même que les résultats sportifs n’évoluent pas".

La Fédération polynésienne de boxe conserve cependant son agrément et reste éligible à la subvention. En 2015, le Pays lui a accordé un total de 3,277 millions Fcfp. L’organisation rassemble 900 licenciés, selon l'estimation du service de la jeunesse et des sports. Un effectif considérablement réduit fin 2015, après la constitution de la Fédération de boxe anglaise, par d’anciens de la FPB. Cette nouvelle organisation compte 300 licenciés, selon la même source. En 2016, elle a sollicité l'obtention d'une délégation de service public.

Pour l’heure, dans le milieu de la boxe polynésienne, aucune fédération n’est reconnue délégataire de service public. L'accomplissement de la mission du délégataire est provisoirement confié, comme cela s’était déjà produit dans le milieu de la boxe en 2004, ou dernièrement dans celui du rugby, à une commission ad hoc où siègent des représentants des deux organisations.

"Un machin qui n'est pas une fédération et n'a donc pas la capacité de représenter la pratique sportive auprès de quiconque dans le domaine la boxe à l'extérieur de la Polynésie française", constate Me Eftime-Spitz.

En 2016, 37 fédérations sportives disposent de la délégation de service public en Polynésie française.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 14 Septembre 2016 à 10:39 | Lu 2001 fois