De la dissolution à la nomination de Barnier à Matignon: les dates-clés d'une période inédite


Thomas SAMSON / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 05/09/2024 - De la dissolution surprise de l'Assemblée nationale à la nomination après 60 jours de crise, par Emmanuel Macron, de l'ex-commissaire européen de droite Michel Barnier comme Premier ministre, voici les moments-clés d'une période politique inédite sous la Ve République.

- 9 juin: coup de tonnerre -

Au soir des élections européennes, le 9 juin, le Rassemblement national (RN) sort très largement en tête des suffrages avec 31,37%, loin devant les listes macroniste (14,6%) et socialiste (13,83%). Dans la foulée, Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale: face à la "montée des nationalistes", il faut "redonner" aux Français "le choix de notre avenir parlementaire".

- 13 juin: Nouveau Front populaire -
Rapidement, la gauche scelle une alliance sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP). PS, LFI, écologistes et PCF s'engagent, le 13 juin, sur un programme commun "de rupture". A droite, le président des Républicains (LR) Eric Ciotti s'allie avec le RN sans concertation interne. Isolé, exclu par son propre bureau politique, il s'accroche à son poste, bouclant même à clé, pendant quelques heures, le siège du parti gaulliste.

- 30 juin: RN en tête -
Au premier tour des législatives, le RN arrive de nouveau en tête (33,1%). Un "front républicain" est mis en place. Le 2 juillet, plus de 200 candidats du NFP ou du camp macroniste se désistent en faveur des mieux placés pour barrer la route à l'extrême droite.

- 7 juillet: surprise générale - 
La stratégie fonctionne: le NFP sort en tête du second tour, obtenant 193 députés, devant les macronistes qui résistent (166 élus). Le RN se renforce (123 élus et trois apparentés, contre 89 auparavant) mais reste loin du pouvoir. Aucun des trois blocs n'approche de la majorité absolue de 289 députés. La France entre dans l'inconnue politique.

-  10 juillet, l'appel de Macron -
Après avoir refusé la démission du Premier ministre Gabriel Attal (finalement acceptée le 16), Emmanuel Macron demande aux "forces politiques républicaines" de "bâtir une majorité solide" pour gouverner, scandalisant la gauche qui revendique Matignon.

- Deux personnalités renoncent -
Le 14 juillet, la présidente de la région La Réunion, Huguette Bello, renonce à devenir candidate au nom du NFP pour Matignon, sur fond de désaccords entre LFI et PS. Une semaine plus tard, c'est au tour de l'économiste et diplomate du climat Laurence Tubiana, proposée par le PS, de jeter l'éponge.

- 18 juillet: Yaël Braun-Pivet au perchoir -
Le 18 juillet, Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l'Assemblée, est réélue grâce à une entente entre droite et macronie face au candidat de la gauche André Chassaigne (PCF). Deux jours plus tard, le camp présidentiel obtient six des huit présidences de commission tandis que l'Insoumis Eric Coquerel retrouve la présidence de la commission des Finances. Le NFP est majoritaire au Bureau de l'Assemblée, plus haute autorité collégiale du Palais-Bourbon.

- 23 juillet: Lucie Castets candidate -
Haute-fonctionnaire, engagée dans la défense des services publics, Lucie Castets est désignée le 23 juillet par le NFP comme candidate pour Matignon et fait ensuite activement campagne. Dans une interview télévisée, Emmanuel Macron balaie l'hypothèse, disant qu'il ne compte pas nommer un nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques. 

- 26 août: option Castets écartée -
A partir du 23 août, Emmanuel Macron engage des consultations avec l'ensemble des forces politiques, commençant par Lucie Castets et les responsables du NFP. Il écarte le 26 août l'option d'un gouvernement mené par Mme Castets, au nom de "la stabilité institutionnelle". Fureur du NFP qui appelle à la mobilisation face au "déni de démocratie".

- 27 août: nouvelles consultations -
Le chef de l'Etat lance le 27 août de nouvelles consultations, sans LFI ni le RN. L'hypothèse d'une nomination de l'ex-Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve agite la gauche. Il est reçu le 2 septembre par Emmanuel Macron ainsi qu'un autre candidat potentiel, Xavier Bertrand, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et président des Hauts-de-France. Circuleront également le nom du président du Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, de l'ancien commissaire européen Michel Barnier ou encore celui du maire de Cannes et président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard.

- 5 septembre : Barnier premier ministre -
Le 5 septembre, soixante jours après le second tour des législatives, Emmanuel Macron nomme l'ex-ministre et ancien commissaire européen de droite Michel Barnier, 73 ans, Premier ministre.

le Jeudi 5 Septembre 2024 à 07:24 | Lu 211 fois