Paris, France | AFP | lundi 11/01/2016 - L'Autorité de sûreté nucléaire a donné lundi le coup d'envoi d'une nouvelle campagne d'information et de distribution préventive de comprimés d'iode pour les populations habitant près d'une centrale nucléaire, relevant qu'un accident est "possible" en France.
Cette campagne, la cinquième depuis 1997, se déroulera sur plusieurs mois et touchera 500 communes situées dans un rayon de 10 kilomètres autour des 19 sites nucléaires d'EDF, a indiqué l'ASN dans un communiqué.
La distribution gratuite de comprimés d'iode débutera en février et se fera en pharmacie. Elle concernera 427.000 foyers et 70.000 établissements recevant du public (écoles, entreprises, commerces...).
Au-delà du rayon de 10 km, il existe des stocks départementaux d'iode qui pourraient être acheminés aux populations si nécessaire, rappelle l'ASN. Ils sont "suffisants pour couvrir les besoins de l'ensemble de la population française".
En cas d'accident nucléaire, l'ingestion d'iode stable (iodure de potassium) est "un moyen efficace" de protéger la thyroïde contre les effets de l'iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l'atmosphère et risquerait d'entraîner des cancers, selon l'ASN. Les femmes enceintes et les jeunes doivent être protégés en priorité car leur thyroïde est plus sensible.
La dernière campagne de distribution d'iode a eu lieu en 2009. Les comprimés d'iode ayant une durée de validité de sept ans, il est temps de les remplacer.
L'ASN entend en profiter pour "faire progresser la culture de radioprotection" particulièrement dans les zones proches des centrales, explique à l'AFP Alain Delmestre, directeur général adjoint de l'ASN.
Près de cinq ans après la catastrophe de Fukushima, "on sait qu'un accident nucléaire est possible en France, même si ce n'est pas quelque chose de probable, loin de là", ajoute M. Delmestre, chargé du comité de pilotage de la campagne.
"Il faut que les gens connaissent les bons réflexes" en cas de fuite radioactive sur une centrale, souligne-t-il.
D'ici la fin janvier, une trentaine de réunions publiques d'information vont être organisées par les pouvoirs publics en relation avec les Commissions Locales d'Information (CLI) et les maires des zones concernées pour permettre des échanges avec la population.
- Périmètre "insuffisant" -
Début février, les riverains et les établissements recevront un courrier d'information contenant un bon de retrait des comprimés d'iode. Ils devront aller les chercher dans les pharmacies de la zone.
"La précédente campagne d'information en 2009 avait été vue par 80% des gens. Mais seules 50% des personnes s'étaient déplacées pour retirer les comprimés d'iode en pharmacie, ce qui est insuffisant", pointe M. Delmestre.
Lorsque les personnes ne se déplacent pas, les comprimés leur sont finalement envoyés par la Poste quelques mois plus tard.
La campagne est organisée par les services de l'Etat, l'ASN et EDF. Elle associe les maires, les CLI, les médecins et pharmaciens des zones concernées. Les frais de la campagne sont à la charge d'EDF.
Un site spécifique www.distribution-iode.com a été créé pour l'occasion, ainsi qu'un numéro vert 0 800 96 00 20 FREE.
Interrogée par l'AFP, Greenpeace a estimé que les périmètres concernés par la distribution d'iode étaient "insuffisants".
Fin 2014, les autorités européennes de sûreté nucléaire et de radioprotection WENRA (dont fait partie l'ASN) et HERCA - ont recommandé l'élargissement de ce périmètre, rappelle Yannick Rousselet, chargé du nucléaire chez Greenpeace France. "Il faut que les pouvoirs publics français appliquent ces recommandations", ajoute-t-il.
L'ANCCLI, l'association nationale des comités et commissions locales d'information, juge elle aussi "pas suffisant" le rayon concerné par ces campagnes. "Le nuage radioactif ne s'arrêtera pas à 10 km", déclare à l'AFP Jean-Claude Delalonde, président de l'ANCCLI. "Il est important de bien se préparer, sinon il risque d'y avoir des réactions de panique".
"Il faut que la population entre dans une vraie culture du risque, qu'elle se l'approprie". "Cela suppose de faire des réunions d'information régulières, tous les ans", dit-il. Ce que prévoit la loi sur la transition énergétique.
Cette campagne, la cinquième depuis 1997, se déroulera sur plusieurs mois et touchera 500 communes situées dans un rayon de 10 kilomètres autour des 19 sites nucléaires d'EDF, a indiqué l'ASN dans un communiqué.
La distribution gratuite de comprimés d'iode débutera en février et se fera en pharmacie. Elle concernera 427.000 foyers et 70.000 établissements recevant du public (écoles, entreprises, commerces...).
Au-delà du rayon de 10 km, il existe des stocks départementaux d'iode qui pourraient être acheminés aux populations si nécessaire, rappelle l'ASN. Ils sont "suffisants pour couvrir les besoins de l'ensemble de la population française".
En cas d'accident nucléaire, l'ingestion d'iode stable (iodure de potassium) est "un moyen efficace" de protéger la thyroïde contre les effets de l'iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l'atmosphère et risquerait d'entraîner des cancers, selon l'ASN. Les femmes enceintes et les jeunes doivent être protégés en priorité car leur thyroïde est plus sensible.
La dernière campagne de distribution d'iode a eu lieu en 2009. Les comprimés d'iode ayant une durée de validité de sept ans, il est temps de les remplacer.
L'ASN entend en profiter pour "faire progresser la culture de radioprotection" particulièrement dans les zones proches des centrales, explique à l'AFP Alain Delmestre, directeur général adjoint de l'ASN.
Près de cinq ans après la catastrophe de Fukushima, "on sait qu'un accident nucléaire est possible en France, même si ce n'est pas quelque chose de probable, loin de là", ajoute M. Delmestre, chargé du comité de pilotage de la campagne.
"Il faut que les gens connaissent les bons réflexes" en cas de fuite radioactive sur une centrale, souligne-t-il.
D'ici la fin janvier, une trentaine de réunions publiques d'information vont être organisées par les pouvoirs publics en relation avec les Commissions Locales d'Information (CLI) et les maires des zones concernées pour permettre des échanges avec la population.
- Périmètre "insuffisant" -
Début février, les riverains et les établissements recevront un courrier d'information contenant un bon de retrait des comprimés d'iode. Ils devront aller les chercher dans les pharmacies de la zone.
"La précédente campagne d'information en 2009 avait été vue par 80% des gens. Mais seules 50% des personnes s'étaient déplacées pour retirer les comprimés d'iode en pharmacie, ce qui est insuffisant", pointe M. Delmestre.
Lorsque les personnes ne se déplacent pas, les comprimés leur sont finalement envoyés par la Poste quelques mois plus tard.
La campagne est organisée par les services de l'Etat, l'ASN et EDF. Elle associe les maires, les CLI, les médecins et pharmaciens des zones concernées. Les frais de la campagne sont à la charge d'EDF.
Un site spécifique www.distribution-iode.com a été créé pour l'occasion, ainsi qu'un numéro vert 0 800 96 00 20 FREE.
Interrogée par l'AFP, Greenpeace a estimé que les périmètres concernés par la distribution d'iode étaient "insuffisants".
Fin 2014, les autorités européennes de sûreté nucléaire et de radioprotection WENRA (dont fait partie l'ASN) et HERCA - ont recommandé l'élargissement de ce périmètre, rappelle Yannick Rousselet, chargé du nucléaire chez Greenpeace France. "Il faut que les pouvoirs publics français appliquent ces recommandations", ajoute-t-il.
L'ANCCLI, l'association nationale des comités et commissions locales d'information, juge elle aussi "pas suffisant" le rayon concerné par ces campagnes. "Le nuage radioactif ne s'arrêtera pas à 10 km", déclare à l'AFP Jean-Claude Delalonde, président de l'ANCCLI. "Il est important de bien se préparer, sinon il risque d'y avoir des réactions de panique".
"Il faut que la population entre dans une vraie culture du risque, qu'elle se l'approprie". "Cela suppose de faire des réunions d'information régulières, tous les ans", dit-il. Ce que prévoit la loi sur la transition énergétique.