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De futurs pros de la mer formés à Nuku Hiva


Nuku Hiva, le 19 septembre 2022 – 14 Marquisiens suivent actuellement une formation maritime à Nuku Hiva. Pour la première fois, cette double formation au certificat de pilote lagonaire (CPL) puis au certificat de patron lagonaire pêche et cultures marines (CPLPCM) est délocalisée aux Marquises. Elle permettra aux participants de se professionnaliser ou de régulariser leur activité.

C’est sous l’impulsion de la communauté des îles Marquises (Codim), de la commune de Nuku Hiva, de la circonscription administrative des îles Marquises et du ministère des Ressources marines qu'est organisée actuellement à Nuku Hiva la double formation au CPL et au CPLPCM. Il s'agit de la première délocalisation dans un archipel éloigné. La formation, assurée par le centre des métiers de la mer de Polynésie française (CMMPF), bénéficie à 14 jeunes de toutes les vallées de Nuku Hiva en quête de régularisation de leur situation professionnelle et, pour les demandeurs d’emploi notamment, elle permet l’acquisition des connaissances et des techniques indispensables pour la réalisation de leur projet de pêche ou de transport touristique.

La session d’obtention des deux certificats en question est délivrée en l’espace de 6 semaines, soit 246 heures de cours théoriques et pratiques, pendant lesquels, au côté de leur formateur Jean-Claude Martinez, les stagiaires se familiarisent, entre autres, avec les techniques individuelles de survie, la sécurité des navires à passagers, la réglementation maritime, le balisage, les manœuvres, la mécanique mais aussi l’environnement marin, et les techniques de pêche lagonaire.
 
Régularisation d'activité
 
Ces formations qui confèrent à leur titulaire l'aptitude et la qualification pour le commandement, à titre professionnel, de navires de pêche lagonaire ou encore d'embarcations à vocation de transport touristique, étaient très attendues par les jeunes Marquisiens qui se réjouissent de ne pas avoir à se déplacer sur Tahiti pour régulariser leur activité.
Ainsi, cette formation délocalisée à plusieurs objectifs : d’une part l’équité d’accession à la formation pour l’ensemble des jeunes de la Polynésie française et, d’autre part, celui de marquer la proximité entre l’administration et les usagers. Enfin, elle permet de répondre à la commande des institutions administratives et communales et à l’attente des professionnels en exercice ou en devenir.

En février dernier, une première formation était délocalisée aux Marquises, il s'agissait du brevet de capitaine de pêche côtière (BCPC) à laquelle 16 pêcheurs marquisiens avaient participé.

À lire aussi : https://www.tahiti-infos.com/Enfin-une-formation-aux-Marquises-pour-les-pecheurs_a207217.html

Kua Otomimi, stagiaire  et unique femme de la formation
"Beaucoup d’entre nous n’étions pas du tout en conformité"


"J’ai un bateau car j’habite dans une vallée, Hakaui, qui n’est accessible qu’à cheval, à pied (3 à 4 heures de marche) ou en bateau. C’est ce qui fait que je suis souvent sollicitée pour transporter de la famille ou des randonneurs qui veulent revenir en ville. Jusqu’à maintenant, je faisais ces transports sans autorisation et en demandant seulement aux passagers de me payer l’essence mais ça ne me permettait pas d’amortir les frais du bateau, car un bateau c’est beaucoup d’entretien et ça coûte cher. Donc j’ai suivi cette formation d’abord pour être en règle et pour pouvoir être rémunérée pour ces transports de passagers.

J'avoue que je ne m’attendais pas à apprendre autant de choses au niveau de la réglementation et de la sécurité. J’avais quelques bases comme l’obligation d’avoir des gilets de sauvetage, mais pas beaucoup plus. Je me suis rendu compte des risques encourus par l’équipage et par les passagers, notamment les touristes. Avant je n’avais pas conscience de tous ces dangers ni de la réglementation précise en fonction du type d’activité. Je me suis rendu compte aussi que beaucoup d’entre nous n’étions pas du tout en conformité, au niveau du bateau et même au niveau du bon permis qui correspond à la bonne activité. Je peux dire que cette formation nous aura vraiment tous beaucoup apporté. Elle a lieu tous les quatre ans et je me dis qu’il faudrait peut-être qu’elle ait lieu plus souvent car elle est vraiment utile dans nos îles éloignées.”
 

Rédigé par Marie Laure le Lundi 19 Septembre 2022 à 15:44 | Lu 1251 fois