Paris, France | AFP | mercredi 23/03/2022 - Ambiance studieuse dans la rédaction de la chaîne HugoDécrypte, prête à accueillir l'un des 12 candidats à la présidentielle, se prêtant au jeu de l'interview politique façon Hugo Travers, 24 ans, YouTubeur devenu une référence d'information sur les réseaux sociaux.
Jeudi 24 février, alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie surprend le monde entier, c'est au tour du candidat communiste Fabien Roussel d'enregistrer un numéro de "L'interview face cachée", l'émission politique coproduite par la chaîne YouTube HugoDécrypte et le géant de l'audiovisuel Mediawan, lancée en février.
Une vingtaine de minutes avant le candidat, arrive la figure fondatrice de la chaîne: Hugo Travers, "petit" prodige de l'info sur les réseaux sociaux qui, du haut de son 1,90 m, discute des derniers ajustements avant le tournage de l'interview d'une trentaine de minutes.
"Rendre accessible l'actualité" à sa génération (les 18-24 ans): c'est avec cette "mission" que s'est lancé le Franco-Britannique quand, à peine entré à Sciences-Po Paris, il démarre HugoDécrypte fin 2015.
De ses débuts confidentiels sur YouTube devant la caméra de Clément Lanot -l'un des nouveaux noms du journalisme indépendant parti depuis- jusqu'à sa petite entreprise déclinée sur tous les réseaux sociaux, Hugo Travers présente un parcours sans faute.
Chronomètre
Devenue une marque d'information, HugoDécrypte affiche des compteurs d'abonnés surpassant ceux des autres médias: 1,9 million d'abonnés sur TikTok, 1,6 million sur Instagram, plus de 540.000 sur YouTube, 306.000 sur Twitter, plus de 214.000 sur Twitch pour "Mashup", émission hebdomadaire d'actualité lancée en janvier.
"Même sur TikTok, on peut parler de sujets sérieux et arriver à avoir une audience parce qu'il y a un intérêt des jeunes pour l'actualité surtout quand on voit l'ampleur des sujets du moment", assure-t-il à l'AFP.
"Le tout, c'est de la rendre compréhensible et de bien l'amener sur la forme et sur le fond pour que ça parle le mieux possible" en s'adaptant aux codes propres à chaque réseau social, ajoute le journaliste.
D'où une stratégie d'information en forme de poupées gigognes: sur YouTube, son JT quotidien d'une dizaine de minutes côtoie des formats plus longs. Sur Instagram, de courts post écrits résument l'actualité, tandis que sur TikTok, les vidéos d'une minute font mouche, particulièrement celles dédiées aux candidats à la présidentielle, qui cumulent des centaines de milliers de vues.
Parmi les plus populaires, la séquence du chronomètre qui oblige les candidats à répondre par oui ou non en 60 secondes à un maximum de questions.
Un moment qu'ils appréhendent, confirment les journalistes en régie, d'autant qu'ils sont déroutés par un dispositif d'émission d'apparence ludique: si derrière un emoji se cache un type de question, pouvant aller d'une archive à l'interpellation d'un autre candidat, le fond reste sérieux.
"On n'est au courant de rien avant de venir et la surprise fait qu'on ne peut pas tricher", assure Fabien Roussel au sortir de l'entretien.
Rédaction vingtenaire
Mais parfois les candidats, qui savent s'adresser à un public jeune, "surjouent" la détente ou la familiarité, à coup d'expressions relâchées ou de tutoiement, face à un animateur et une équipe d'une quinzaine de personnes, âgées essentiellement d'une vingtaine d'années.
"Notre audience, habituée à consommer plein de contenus, n'est pas dupe. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on ne le voit pas", commente une collaboratrice.
Avec cette communauté avertie, qui s'élargit progressivement aux plus de 25 ans, l'équipe de HugoDécrypte prend le parti du dialogue quitte à remanier des contenus pour tenir compte de ses commentaires, comme en février avec une vidéo de décryptage sur le programme de Jean-Luc Mélenchon, dont la pertinence était remise en cause.
"On n'a pas la vérité absolue en tant que média sur ce qui est important. Sans être complètement malléable, je ne pense pas qu'il faille être dans notre tour d'ivoire en se disant qu'on sait ce qu'est la bonne façon d'approcher un sujet", estime Hugo Travers. Dès septembre, il ne sera plus seul à représenter HugoDécrypte et pense déjà à diversifier ses formats de décryptage.
Jeudi 24 février, alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie surprend le monde entier, c'est au tour du candidat communiste Fabien Roussel d'enregistrer un numéro de "L'interview face cachée", l'émission politique coproduite par la chaîne YouTube HugoDécrypte et le géant de l'audiovisuel Mediawan, lancée en février.
Une vingtaine de minutes avant le candidat, arrive la figure fondatrice de la chaîne: Hugo Travers, "petit" prodige de l'info sur les réseaux sociaux qui, du haut de son 1,90 m, discute des derniers ajustements avant le tournage de l'interview d'une trentaine de minutes.
"Rendre accessible l'actualité" à sa génération (les 18-24 ans): c'est avec cette "mission" que s'est lancé le Franco-Britannique quand, à peine entré à Sciences-Po Paris, il démarre HugoDécrypte fin 2015.
De ses débuts confidentiels sur YouTube devant la caméra de Clément Lanot -l'un des nouveaux noms du journalisme indépendant parti depuis- jusqu'à sa petite entreprise déclinée sur tous les réseaux sociaux, Hugo Travers présente un parcours sans faute.
Chronomètre
Devenue une marque d'information, HugoDécrypte affiche des compteurs d'abonnés surpassant ceux des autres médias: 1,9 million d'abonnés sur TikTok, 1,6 million sur Instagram, plus de 540.000 sur YouTube, 306.000 sur Twitter, plus de 214.000 sur Twitch pour "Mashup", émission hebdomadaire d'actualité lancée en janvier.
"Même sur TikTok, on peut parler de sujets sérieux et arriver à avoir une audience parce qu'il y a un intérêt des jeunes pour l'actualité surtout quand on voit l'ampleur des sujets du moment", assure-t-il à l'AFP.
"Le tout, c'est de la rendre compréhensible et de bien l'amener sur la forme et sur le fond pour que ça parle le mieux possible" en s'adaptant aux codes propres à chaque réseau social, ajoute le journaliste.
D'où une stratégie d'information en forme de poupées gigognes: sur YouTube, son JT quotidien d'une dizaine de minutes côtoie des formats plus longs. Sur Instagram, de courts post écrits résument l'actualité, tandis que sur TikTok, les vidéos d'une minute font mouche, particulièrement celles dédiées aux candidats à la présidentielle, qui cumulent des centaines de milliers de vues.
Parmi les plus populaires, la séquence du chronomètre qui oblige les candidats à répondre par oui ou non en 60 secondes à un maximum de questions.
Un moment qu'ils appréhendent, confirment les journalistes en régie, d'autant qu'ils sont déroutés par un dispositif d'émission d'apparence ludique: si derrière un emoji se cache un type de question, pouvant aller d'une archive à l'interpellation d'un autre candidat, le fond reste sérieux.
"On n'est au courant de rien avant de venir et la surprise fait qu'on ne peut pas tricher", assure Fabien Roussel au sortir de l'entretien.
Rédaction vingtenaire
Mais parfois les candidats, qui savent s'adresser à un public jeune, "surjouent" la détente ou la familiarité, à coup d'expressions relâchées ou de tutoiement, face à un animateur et une équipe d'une quinzaine de personnes, âgées essentiellement d'une vingtaine d'années.
"Notre audience, habituée à consommer plein de contenus, n'est pas dupe. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on ne le voit pas", commente une collaboratrice.
Avec cette communauté avertie, qui s'élargit progressivement aux plus de 25 ans, l'équipe de HugoDécrypte prend le parti du dialogue quitte à remanier des contenus pour tenir compte de ses commentaires, comme en février avec une vidéo de décryptage sur le programme de Jean-Luc Mélenchon, dont la pertinence était remise en cause.
"On n'a pas la vérité absolue en tant que média sur ce qui est important. Sans être complètement malléable, je ne pense pas qu'il faille être dans notre tour d'ivoire en se disant qu'on sait ce qu'est la bonne façon d'approcher un sujet", estime Hugo Travers. Dès septembre, il ne sera plus seul à représenter HugoDécrypte et pense déjà à diversifier ses formats de décryptage.