De Bordeaux à Paris et Lyon, nouvelle mobilisation pour le climat


Paris, France | AFP | samedi 13/10/2018 - "Il est encore temps." Plusieurs dizaines de milliers de personnes - 120.000 selon les organisateurs -  ont manifesté samedi dans toute la France au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, prolongeant la mobilisation de septembre ayant suivi la démission de Nicolas Hulot.

Avec Paris (14.500 manifestants selon le comptage du cabinet Occurence, 25.000 selon les organisateurs), Lyon et Grenoble ont connu les plus fortes mobilisations avec 10.000 personnes chacune selon les préfectures.
C'est une "nouvelle journée historique" pour le climat, proclament les organisateurs, qui revendiquent 120.000 manifestants contre 130.000 le 8 septembre dernier.
Près de 80 manifestations étaient prévues en France, y compris dans de plus petites villes comme Dijon (1.200 personnes selon les organisateurs) Saint-Etienne (900) Clermont-Ferrand (600) Reims (500 personnes), Auch (une centaine), Tours ou Angers.
A Rennes, 3 à 4.000 personnes ont défilé avec Ninon, 19 ans, venue avec ses béquilles pour rappeler qu'il faut "combiner la lutte pour le climat et le social car on sait que les dégâts du réchauffement climatique toucheront d'abord les plus pauvres".
3.200 personnes ont défilé à Lille, 2.500 à Bordeaux et 1.850 à Strasbourg (selon la police) sous un soleil radieux, alors que Météo-France recense des records de chaleur pour un mois d'octobre en France.
Il y a un mois, la démission de Nicolas Hulot du ministère de la Transition écologique avait poussé de simples citoyens à appeler à une manifestation qui s'est avérée d'une ampleur inédite.
François de Rugy, qui a pris la succession de Nicolas Hulot au gouvernement, a salué dans un tweet  "la mobilisation de chacun" qui "est une force pour agir !"
De la Place de l'Opéra à la République, à Paris, dans un rassemblement très coloré, avec fanfare et tambours, les banderoles "Changeons le système, pas le climat" et "Chaud devant" disputaient le pavé aux pancartes bleues de La France insoumise, très représentée dans le cortège. Leur chef de file, Jean-Luc Mélenchon, avait choisi la capitale après avoir défilé le 8 septembre à Marseille, où 500 personnes ont été recensées ce samedi.
"On n'est pas foutu, les pandas sont dans la rue", chantaient des manifestants en T-shirt rouge du WWF derrière leur mascotte, le panda géant.
  - L'alerte du Giec -  
A Bordeaux, les militants de tous âges, venus à pied, à vélo ou en tramway, se sont réunis en face de l'Hôtel de Ville, avant de défiler jusqu'à Darwin, un lieu associatif sur la rive droite de la Garonne où des concerts gratuits devaient animer l'après-midi et la soirée.
Trois collégiens âgés de 13 à 15 ans, souriants et motivés, brandissaient sur une banderole l'appel "Aux arbres citoyens!"
A Strasbourg, la manifestation rassemblait beaucoup d'opposants au projet GCO de rocade autoroutière à l'ouest de la ville, dont les travaux viennent de débuter après des opérations de déboisement.
A Toulouse, où la préfecture a refusé le parcours, le rassemblement sur les berges de la Garonne a rassemblé 3.000 personnes, au grand dam des organisateurs déçus. "On est très frustrés de ne pas pouvoir faire une marche comme dans les autres villes, car on est moins visible et on peut drainer moins de monde sur notre passage" commentait Régine Lange, du comité d'organisation.
A Paris, en plus de la marche, un "village des initiatives" était organisé place de la République, avec les climatologues Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, le chanteur Matthieu Chedid et Cyril Dion, réalisateur du documentaire "Demain".
Outre la France, des marches étaient prévues à Genève, Luxembourg, Namur, Montréal et Montevideo. A l'initiative de l'association 350.org, au Japon ou encore en Australie, des copies du dernier rapport du Giec, paru en début de semaine, doivent être distribuées à des élus.
Dans ce rapport de 400 pages, les experts climat de l'Onu appellent le monde à engager des transformations "rapides" et "sans précédent", s'il veut limiter le réchauffement à 1,5°C. Si les Etats s'en tiennent à leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre de l'accord de Paris en 2015, ce sera +3°C à la fin du siècle, avec la menace d'un emballement climatique.

le Lundi 15 Octobre 2018 à 06:11 | Lu 213 fois