PASSO DEL TONALE, Italie | AFP | jeudi 30/01/2019 - Lorsque Tim Linhart a commencé à fabriquer des instruments de musique à partir de glace, ils avaient plutôt tendance à exploser bruyamment. Mais les choses ont bien changé depuis.
Aujourd'hui, l'artiste américain est à l'origine d'une sorte d'orchestre "de glace" qui donne des concerts dans un grand igloo au coeur des Alpes italiennes. Des musiciens locaux viennent y participer et y jouer diverses sortes de musiques.
"Je réalisais des sculptures de neige et de glace depuis 16 ans dans la station de ski dont je suis originaire au Nouveau-Mexique quand je me suis dit que ce serait sympa de sculpter un violon", a expliqué à l'AFP l'artiste de 59 ans.
"Là, j'ai entendu le son venant de l'intérieur, c'était vraiment fascinant. J'ai pensé qu'en tendant encore un peu plus les cordes le son serait plus fort... En fait, ça a surtout fait +boom+, tout a explosé et fini en miettes", a-t-il raconté.
"Mais j'en avais assez entendu, et ça a été le début" de l'aventure de l'orchestre de glace, ajoute-t-il tout sourire au milieu de ses instruments disposés dans l'igloo, tous en glace.
- Un "Rolandophone" en glace -
Depuis la station de ski Passo Paradiso, à 2.600 mètres d'altitude dans le nord de l'Italie, les violons et les altos explosent encore, mais moins souvent. Et quand cela se produit, "vous savez alors que vous êtes exactement au point le plus proche possible de la musique des glaces", explique Tim Linhart.
Il a déjà construit, entièrement en glace, un violon, un alto, un xylophone, une contrebasse, une mandoline, un violoncelle et un "Rolandophone", un instrument à percussion de son invention.
Après avoir fait un moule des parties antérieures et postérieures, Tim Linhart utilise un mélange de neige et d'eau pour construire les parois de l'instrument, tout autour d'un support qui lui n'est pas de glace et sur lequel reposent les cordes.
Fabriquer une mandoline en glace prend cinq ou six jours, mais de plus gros instruments réclament des mois de travail.
"C'est un super matériau car vous pouvez en avoir autant que vous voulez ou le réduire et en plus c'est gratuit", explique encore l'artiste, pour qui le seul inconvénient est ... qu'il fond.
En raison de leur poids, nombre de ses instruments sont suspendus à des mousquetons d'alpinisme reliés à des câbles d'acier fixés au plafond de l'igloo.
"Ils sont incroyablement fragiles, quand vous les construisez il y a toujours le risque qu'ils se désintègrent en mille morceaux", reconnaît le violoncelliste Nicola Segatta, qui a aidé à la fabrication de son propre instrument et qui joue dans l'orchestre de glace.
Le son émis par ces instruments de glace doit être amplifié et les techniciens bataillent sans arrêt pour trouver le bon réglage dans une atmosphère changeante.
Car lorsque le public fait son entrée dans l'igloo, qui peut accueillir 200 personnes, la température est d'environ -12° Celsius. Ensuite elle augmente, tout comme celle des instruments, obligeant les musiciens à accorder ceux-ci en permanence.
"Mais les émotions ressenties sont très fortes", explique avec enthousiasme le violoncelliste.
- Une "bénédiction" -
La température qui varie est aussi une bénédiction: "la glace est très sensible à son environnement. A peine fabriqués, ces instruments ont un son bizarre, métallique, mais plus vous les jouez, plus le son s'arrondit", explique Tim Linhart.
"Au bout de deux heures, le son sera deux fois plus rond qu'au début et surtout beaucoup plus agréable, plus doux, parce que la glace répond mieux aux vibrations qui la traversent et qu'elle se réchauffe comme si elle recevait un massage", assure-t-il.
Marié à une Suédoise et père d'un jeune garçon, Tim Linhart passe l'été avec sa famille dans le nord de la Suède, où il s'occupe de son jardin et de sculpture plus classique (sans glace), pendant que les meilleurs instruments de glace patientent dans un congélateur jusqu'au prochain hiver.
"S'ils deviennent vieux et usés, on les achève à coups de marteau ou on les laisse mourir au soleil", précise Tim Linhart.
L'Américain raconte aussi avoir fait l'an dernier le voyage jusqu'en Sicile pour y jeter un violoncelle à la mer, en offrande aux Dieux de la Méditerranée, ce qui, assure-t-il, a immédiatement provoqué une averse de grêle...
En ce moment, il enseigne l'art de fabriquer ces instruments et une salle de concert en glace.
Ensuite, "je pourrai retourner faire de nouvelles choses, dans la sculpture et l'invention de la musique des glaces", assure-t-il.
Aujourd'hui, l'artiste américain est à l'origine d'une sorte d'orchestre "de glace" qui donne des concerts dans un grand igloo au coeur des Alpes italiennes. Des musiciens locaux viennent y participer et y jouer diverses sortes de musiques.
"Je réalisais des sculptures de neige et de glace depuis 16 ans dans la station de ski dont je suis originaire au Nouveau-Mexique quand je me suis dit que ce serait sympa de sculpter un violon", a expliqué à l'AFP l'artiste de 59 ans.
"Là, j'ai entendu le son venant de l'intérieur, c'était vraiment fascinant. J'ai pensé qu'en tendant encore un peu plus les cordes le son serait plus fort... En fait, ça a surtout fait +boom+, tout a explosé et fini en miettes", a-t-il raconté.
"Mais j'en avais assez entendu, et ça a été le début" de l'aventure de l'orchestre de glace, ajoute-t-il tout sourire au milieu de ses instruments disposés dans l'igloo, tous en glace.
- Un "Rolandophone" en glace -
Depuis la station de ski Passo Paradiso, à 2.600 mètres d'altitude dans le nord de l'Italie, les violons et les altos explosent encore, mais moins souvent. Et quand cela se produit, "vous savez alors que vous êtes exactement au point le plus proche possible de la musique des glaces", explique Tim Linhart.
Il a déjà construit, entièrement en glace, un violon, un alto, un xylophone, une contrebasse, une mandoline, un violoncelle et un "Rolandophone", un instrument à percussion de son invention.
Après avoir fait un moule des parties antérieures et postérieures, Tim Linhart utilise un mélange de neige et d'eau pour construire les parois de l'instrument, tout autour d'un support qui lui n'est pas de glace et sur lequel reposent les cordes.
Fabriquer une mandoline en glace prend cinq ou six jours, mais de plus gros instruments réclament des mois de travail.
"C'est un super matériau car vous pouvez en avoir autant que vous voulez ou le réduire et en plus c'est gratuit", explique encore l'artiste, pour qui le seul inconvénient est ... qu'il fond.
En raison de leur poids, nombre de ses instruments sont suspendus à des mousquetons d'alpinisme reliés à des câbles d'acier fixés au plafond de l'igloo.
"Ils sont incroyablement fragiles, quand vous les construisez il y a toujours le risque qu'ils se désintègrent en mille morceaux", reconnaît le violoncelliste Nicola Segatta, qui a aidé à la fabrication de son propre instrument et qui joue dans l'orchestre de glace.
Le son émis par ces instruments de glace doit être amplifié et les techniciens bataillent sans arrêt pour trouver le bon réglage dans une atmosphère changeante.
Car lorsque le public fait son entrée dans l'igloo, qui peut accueillir 200 personnes, la température est d'environ -12° Celsius. Ensuite elle augmente, tout comme celle des instruments, obligeant les musiciens à accorder ceux-ci en permanence.
"Mais les émotions ressenties sont très fortes", explique avec enthousiasme le violoncelliste.
- Une "bénédiction" -
La température qui varie est aussi une bénédiction: "la glace est très sensible à son environnement. A peine fabriqués, ces instruments ont un son bizarre, métallique, mais plus vous les jouez, plus le son s'arrondit", explique Tim Linhart.
"Au bout de deux heures, le son sera deux fois plus rond qu'au début et surtout beaucoup plus agréable, plus doux, parce que la glace répond mieux aux vibrations qui la traversent et qu'elle se réchauffe comme si elle recevait un massage", assure-t-il.
Marié à une Suédoise et père d'un jeune garçon, Tim Linhart passe l'été avec sa famille dans le nord de la Suède, où il s'occupe de son jardin et de sculpture plus classique (sans glace), pendant que les meilleurs instruments de glace patientent dans un congélateur jusqu'au prochain hiver.
"S'ils deviennent vieux et usés, on les achève à coups de marteau ou on les laisse mourir au soleil", précise Tim Linhart.
L'Américain raconte aussi avoir fait l'an dernier le voyage jusqu'en Sicile pour y jeter un violoncelle à la mer, en offrande aux Dieux de la Méditerranée, ce qui, assure-t-il, a immédiatement provoqué une averse de grêle...
En ce moment, il enseigne l'art de fabriquer ces instruments et une salle de concert en glace.
Ensuite, "je pourrai retourner faire de nouvelles choses, dans la sculpture et l'invention de la musique des glaces", assure-t-il.