Montmirail, France | AFP | mercredi 03/03/2021 - Retour sur Mars pour Axon'Câble. Après Curiosity en 2012, c'est au tour de l'astromobile Perseverance d'embarquer sur la Planète Rouge la technologie haut de gamme des connexions spatiales développées depuis les années 1990 par cette entreprise de Montmirail (Marne).
"Sans câble, pas d'image ni de son", résume Gilles Rouchaud, responsable des trois salles blanches où ont été assemblées, sous les loupes binoculaires, les délicates connexions reliant les divers boitiers électroniques à l'intérieur de la SuperCam.
Juché en haut du rover américain, l'instrument, conçu par des Français, va étudier les roches martiennes en son et lumière, avec son rayon laser et un micro, à la recherche de traces d'une vie passée sur la planète rouge.
"Nos câbles récupèrent les informations, transfèrent les données et assurent aussi l'alimentation électrique de l'ensemble", ajoute Emilien Fournaise, ingénieur commercial en charge du spatial.
Il s'émerveille encore que sa société ait été "intégrée dans la conception" des analyses de SuperCam, conçues pour préluder à des prélèvements visant à rapporter sur Terre des échantillons de roche martienne.
Pour Axon, c'est le fruit d'un projet d'un an mené avec l'IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie), le CNES (Centre Nationale d’Études Spatiales) et la NASA, ces deux dernières agences étant de vieux, fidèles et très exigeants clients.
"One shot"
Avec des "contraintes et défis énormes", d'autant que "pour Perseverance, il n'y a aucune maintenance humaine possible. On ne peut pas aller sur Mars pour réparer une pièce. C'est un one-shot", explique Emilien Fournaise,
"Nos câbles et nos connexions doivent résister à des températures extrêmes, entre -130° et +125° sur Mars, et limiter la conductivité thermique. Il faut qu'il y ait une bonne tenue aux radiations et à la poussière cosmique. Il faut que les équipements soient indemnes de toutes bactéries ou virus terrestres", précise Gilles Rouchaud.
"La société a développé une technologie de raccordement permettant de transporter le son, sans la chaleur", synthétise Philippe Cais, chef de projet CNRS de la Supercam. "Sans cela, le micro n'aurait pas marché".
"La miniaturisation est aussi le grand défi", explique Gilles Rouchaud. Certains câbles d'Axon ne dépassent pas les 30 microns (0,030 mm).
La maîtrise de ces technologies assure à l'entreprise une place de choix dans le secteur de l'équipement électrique spatial, satellites et lanceurs.
"On a presque le monopole en Europe", avance Joseph Puzo, président et fondateur en 1985 d'un groupe qui compte aujourd'hui 2.400 salariés dans le monde, dont 750 dans la Marne.
ExoMars et OneWeb
"Le spatial est un marché en pleine croissance", affirme le dirigeant: "il représente 10% de nos 155 millions d'euros de chiffre d'affaires. Avant les années 90, c'était zéro".
La tête souvent dans les étoiles, Joseph Puzo et ses collaborateurs sont déjà sur la prochaine expédition martienne.
"Pour la mission américaine ExoMars, qui doit être lancée en mai ou en juin 2022 pour trouver d'éventuelles traces de vie sur la planète rouge, tous les câbles et les liaisons électriques du rover sont de nous", se félicite Gilles Rouchaud.
"On a travaillé sur une maquette grandeur nature. L'équipement a été livré il y a un an ou deux", ajoute-t-il.
Autre grand chantier pour Axon'Câble, celui du "OneWeb", un projet de constellation de 648 satellites de télécommunication pour fournir à partir de 2022 un accès internet haut débit dans les régions non desservies par des liaisons terrestres.
La société consacre chaque année 10% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement, le spatial bénéficiant à tous les autres secteurs, du câblage des commandes de vol de l'A350 à la domo-télémédecine.
"Les jeunes ingénieurs aiment notre côté innovation", estime Joseph Puzo, qui relève n'avoir pas trop de mal à trouver des postulants, même dans cette partie très rurale de la région de Montmirail (3.500 habitants).
"Nous avons une cinquantaine de studios pour héberger les ingénieurs en formation. Une fois embauchés, beaucoup restent dans le secteur".
"Sans câble, pas d'image ni de son", résume Gilles Rouchaud, responsable des trois salles blanches où ont été assemblées, sous les loupes binoculaires, les délicates connexions reliant les divers boitiers électroniques à l'intérieur de la SuperCam.
Juché en haut du rover américain, l'instrument, conçu par des Français, va étudier les roches martiennes en son et lumière, avec son rayon laser et un micro, à la recherche de traces d'une vie passée sur la planète rouge.
"Nos câbles récupèrent les informations, transfèrent les données et assurent aussi l'alimentation électrique de l'ensemble", ajoute Emilien Fournaise, ingénieur commercial en charge du spatial.
Il s'émerveille encore que sa société ait été "intégrée dans la conception" des analyses de SuperCam, conçues pour préluder à des prélèvements visant à rapporter sur Terre des échantillons de roche martienne.
Pour Axon, c'est le fruit d'un projet d'un an mené avec l'IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie), le CNES (Centre Nationale d’Études Spatiales) et la NASA, ces deux dernières agences étant de vieux, fidèles et très exigeants clients.
"One shot"
Avec des "contraintes et défis énormes", d'autant que "pour Perseverance, il n'y a aucune maintenance humaine possible. On ne peut pas aller sur Mars pour réparer une pièce. C'est un one-shot", explique Emilien Fournaise,
"Nos câbles et nos connexions doivent résister à des températures extrêmes, entre -130° et +125° sur Mars, et limiter la conductivité thermique. Il faut qu'il y ait une bonne tenue aux radiations et à la poussière cosmique. Il faut que les équipements soient indemnes de toutes bactéries ou virus terrestres", précise Gilles Rouchaud.
"La société a développé une technologie de raccordement permettant de transporter le son, sans la chaleur", synthétise Philippe Cais, chef de projet CNRS de la Supercam. "Sans cela, le micro n'aurait pas marché".
"La miniaturisation est aussi le grand défi", explique Gilles Rouchaud. Certains câbles d'Axon ne dépassent pas les 30 microns (0,030 mm).
La maîtrise de ces technologies assure à l'entreprise une place de choix dans le secteur de l'équipement électrique spatial, satellites et lanceurs.
"On a presque le monopole en Europe", avance Joseph Puzo, président et fondateur en 1985 d'un groupe qui compte aujourd'hui 2.400 salariés dans le monde, dont 750 dans la Marne.
ExoMars et OneWeb
"Le spatial est un marché en pleine croissance", affirme le dirigeant: "il représente 10% de nos 155 millions d'euros de chiffre d'affaires. Avant les années 90, c'était zéro".
La tête souvent dans les étoiles, Joseph Puzo et ses collaborateurs sont déjà sur la prochaine expédition martienne.
"Pour la mission américaine ExoMars, qui doit être lancée en mai ou en juin 2022 pour trouver d'éventuelles traces de vie sur la planète rouge, tous les câbles et les liaisons électriques du rover sont de nous", se félicite Gilles Rouchaud.
"On a travaillé sur une maquette grandeur nature. L'équipement a été livré il y a un an ou deux", ajoute-t-il.
Autre grand chantier pour Axon'Câble, celui du "OneWeb", un projet de constellation de 648 satellites de télécommunication pour fournir à partir de 2022 un accès internet haut débit dans les régions non desservies par des liaisons terrestres.
La société consacre chaque année 10% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement, le spatial bénéficiant à tous les autres secteurs, du câblage des commandes de vol de l'A350 à la domo-télémédecine.
"Les jeunes ingénieurs aiment notre côté innovation", estime Joseph Puzo, qui relève n'avoir pas trop de mal à trouver des postulants, même dans cette partie très rurale de la région de Montmirail (3.500 habitants).
"Nous avons une cinquantaine de studios pour héberger les ingénieurs en formation. Une fois embauchés, beaucoup restent dans le secteur".