Cumul des mandats et suppression du Grand Paris: les pistes du rapport Woerth sur la décentralisation


Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 30/05/2024 - Retour du cumul député-maire, suppression de la métropole du Grand Paris, mais aussi baisse de 20% du nombre d'élus municipaux et "nationalisation" du périphérique parisien: missionné par Emmanuel Macron sur la décentralisation, Eric Woerth lui a présenté jeudi les 51 propositions de son rapport.

Après plusieurs reports, liés notamment à la crise en Nouvelle-Calédonie, le député de l'Oise a enfin remis sa copie au chef de l'Etat, qui lui avait passé commande en novembre avec l'objectif "d'apporter plus de clarté à notre organisation territoriale".

Le document y consacre une large part, avec de nombreuses pistes pour mieux répartir les compétences entre communes (logement), départements (aide à domicile, routes, musées) et régions (développement économique, ports maritimes, trains Intercités).

Mais M. Woerth prend également position sur des sujets sensibles comme le cumul des mandats. Il préconise ainsi de rétablir la possibilité, supprimée depuis 2017, pour tous les députés et sénateurs "d'exercer le mandat de maire, d'adjoint au maire" ou de président d'intercommunalité.

Dans le même registre électoral, il suggère de "réduire de 20% le nombre de conseillers municipaux", soit une baisse "de l'ordre de 100.000" élus. La fusion de deux scrutins locaux est en outre envisagée afin d'"élire lors d'un même scrutin" les conseillers régionaux et départementaux.

S'ajoute un volet spécifique sur Paris, Lyon et Marseille, où les maires devraient à l'avenir être désignés "selon le droit commun", donc par "un scrutin de listes à deux tours".

Les métropoles de ces trois villes sont également ciblées, en particulier celle du Grand Paris qui "n'est pas parvenue à atteindre (son) objectif" et que M. Woerth propose de "supprimer", avec l'idée de "faire à terme de l'Ile-de-France une +région-métropole+".

Un autre point potentiellement conflictuel vise le boulevard périphérique de la capitale, actuellement géré par la Ville de Paris et que le rapport recommande de "nationaliser".

La proposition d'une "loi spécifique" pour la métropole d'Aix-Marseille "en cas de blocage politique persistant", et celle de "maintenir la collectivité européenne d'Alsace dans la région Grand Est" risquent aussi de réveiller les susceptibilités locales.

le Jeudi 30 Mai 2024 à 08:30 | Lu 320 fois