Crédit SAVO PRELEVIC / AFP
Belgrade, Serbie | AFP | vendredi 27/12/2024 - Près de deux ans après son arrestation au Monténégro, le spécialiste sud-coréen des cryptomonnaies, Do Kwon, soupçonné pour une fraude estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars, sera extradé vers les Etats-Unis, même si son extradition a été réclamée aussi par son pays d'origine.
Le magnat de la crypto, de son vrai nom Kwon Do-Hyeong, est recherché pour la faillite de sa société Terraform Labs, fondée en 2018, et qui a développé les cryptomonnaies TerraUSD et Luna.
Le pays de son extradition a été annoncé vendredi par le ministère monténégrin de la Justice, mettant fin à une longue procédure judiciaire.
"Le ministre de la Justice Bojan Bozovic a pris la décision autorisant l'extradition du suspect Kwon Do Hyeong vers les Etats-Unis", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Do Kwon avait été arrêté en mars 2023 à l'aéroport de Podgorica, la capitale monténégrine, lorsqu'il s'apprêtait à embarquer à destination de Dubaï, en possession d'un faux passeport costaricain.
Avant son arrestation, il était en fuite depuis des mois, après avoir fui la Corée du Sud, puis Singapour, avant que son entreprise fasse faillite en 2022.
Son extradition a été réclamée à la fois par Séoul et Washington pour son rôle présumé dans une fraude liée à la faillite de son entreprise qui a anéanti environ 40 milliards de dollars (38 milliards d'euros) de valeur et ébranlé les marchés mondiaux de la cryptomonnaie.
Intervenue à trois mois des législatives au Monténégro, son arrestation avait été utilisée dans la campagne par le Premier ministre sortant, Dritan Abazovic, accusant un adversaire, Milojko Spajic - qui allait devenir le chef du gouvernement à l'issue du scrutin - d'avoir entretenu des liens avec Do Kwon.
Des médias locaux ont affirmé en juin 2024 que M. Spajic avait investi en 2018 dans la société Terraform Labs 75.000 euros, en citant un tribunal américain.
Après une série de décisions de la justice monténégrine, approuvant puis annulant des demandes d'extradition, la Cour constitutionnelle du pays a levé mardi le dernier verrou.
Elle a validé la décision de la Cour suprême qui a tranché en septembre que les conditions étaient remplies pour une extradition de l'entrepreneur vers la Corée du Sud et les États-Unis.
En laissant au ministre de la justice de trancher sur les demandes "concurrentes" des deux pays.
- Passeports belges -
"En ayant à l'esprit la décision de la Cour suprême, le ministère de la Justice a pris en considération tous les faits et les circonstances (...) tels que la gravité des faits criminels, le lieu des faits, l'ordre de dépôt de la demande (d'extradition)...".
Selon la Cour constitutionnelle, Do Kwon "a donné son accord à l'extradition" vers l'un au l'autre pays.
"Il n'a pas évoqué des conditions familiales (...) ou la séparation de la famille", avait expliqué la cour.
Do Kwon avait été arrêté en compagnie de son directeur financier. Ce dernier a été extradé en février vers la Corée du Sud.
Les deux hommes avaient aussi dans leurs bagages des passeports belges à des noms différents, d'après un tribunal local.
Avant d'être placé dans un centre pour les étrangers, pour y attendre la décision sur son extradition, Do Kwon a purgé une peine de quatre mois de prison pour falsification de documents.
Ce diplômé de Stanford, passé par Apple et Microsoft, avait connu rapidement le succès, attirant des milliards d'investissements et suscitant un battage médiatique mondial. Les médias sud-coréens le qualifiaient de "génie".
Le Terra était présentée comme une cryptomonnaie stable ("stablecoin"), un dollar pour un terra, censée être moins volatile qu'une cryptomonnaie classique comme le bitcoin dont le cours fluctue au gré de l'offre et de la demande.
Mais contrairement aux plus grandes "stablecoins", sa stabilité était garantie par un algorithme plutôt que par des réserves propres en devises ou autres actifs tangibles.
Les experts ont expliqué que Kwon avait mis en place un système de Ponzi, un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients existants essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants.
Il a déposé le bilan aux Etats-Unis de sa société Terraform Labs, basée à Singapour, avait indiqué la compagnie en janvier.
Au total, la chute des deux monnaies aurait entraîné des pertes supplémentaires de plus de 500 milliards de dollars sur les marchés mondiaux des cryptomonnaies.
Le magnat de la crypto, de son vrai nom Kwon Do-Hyeong, est recherché pour la faillite de sa société Terraform Labs, fondée en 2018, et qui a développé les cryptomonnaies TerraUSD et Luna.
Le pays de son extradition a été annoncé vendredi par le ministère monténégrin de la Justice, mettant fin à une longue procédure judiciaire.
"Le ministre de la Justice Bojan Bozovic a pris la décision autorisant l'extradition du suspect Kwon Do Hyeong vers les Etats-Unis", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Do Kwon avait été arrêté en mars 2023 à l'aéroport de Podgorica, la capitale monténégrine, lorsqu'il s'apprêtait à embarquer à destination de Dubaï, en possession d'un faux passeport costaricain.
Avant son arrestation, il était en fuite depuis des mois, après avoir fui la Corée du Sud, puis Singapour, avant que son entreprise fasse faillite en 2022.
Son extradition a été réclamée à la fois par Séoul et Washington pour son rôle présumé dans une fraude liée à la faillite de son entreprise qui a anéanti environ 40 milliards de dollars (38 milliards d'euros) de valeur et ébranlé les marchés mondiaux de la cryptomonnaie.
Intervenue à trois mois des législatives au Monténégro, son arrestation avait été utilisée dans la campagne par le Premier ministre sortant, Dritan Abazovic, accusant un adversaire, Milojko Spajic - qui allait devenir le chef du gouvernement à l'issue du scrutin - d'avoir entretenu des liens avec Do Kwon.
Des médias locaux ont affirmé en juin 2024 que M. Spajic avait investi en 2018 dans la société Terraform Labs 75.000 euros, en citant un tribunal américain.
Après une série de décisions de la justice monténégrine, approuvant puis annulant des demandes d'extradition, la Cour constitutionnelle du pays a levé mardi le dernier verrou.
Elle a validé la décision de la Cour suprême qui a tranché en septembre que les conditions étaient remplies pour une extradition de l'entrepreneur vers la Corée du Sud et les États-Unis.
En laissant au ministre de la justice de trancher sur les demandes "concurrentes" des deux pays.
- Passeports belges -
"En ayant à l'esprit la décision de la Cour suprême, le ministère de la Justice a pris en considération tous les faits et les circonstances (...) tels que la gravité des faits criminels, le lieu des faits, l'ordre de dépôt de la demande (d'extradition)...".
Selon la Cour constitutionnelle, Do Kwon "a donné son accord à l'extradition" vers l'un au l'autre pays.
"Il n'a pas évoqué des conditions familiales (...) ou la séparation de la famille", avait expliqué la cour.
Do Kwon avait été arrêté en compagnie de son directeur financier. Ce dernier a été extradé en février vers la Corée du Sud.
Les deux hommes avaient aussi dans leurs bagages des passeports belges à des noms différents, d'après un tribunal local.
Avant d'être placé dans un centre pour les étrangers, pour y attendre la décision sur son extradition, Do Kwon a purgé une peine de quatre mois de prison pour falsification de documents.
Ce diplômé de Stanford, passé par Apple et Microsoft, avait connu rapidement le succès, attirant des milliards d'investissements et suscitant un battage médiatique mondial. Les médias sud-coréens le qualifiaient de "génie".
Le Terra était présentée comme une cryptomonnaie stable ("stablecoin"), un dollar pour un terra, censée être moins volatile qu'une cryptomonnaie classique comme le bitcoin dont le cours fluctue au gré de l'offre et de la demande.
Mais contrairement aux plus grandes "stablecoins", sa stabilité était garantie par un algorithme plutôt que par des réserves propres en devises ou autres actifs tangibles.
Les experts ont expliqué que Kwon avait mis en place un système de Ponzi, un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients existants essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants.
Il a déposé le bilan aux Etats-Unis de sa société Terraform Labs, basée à Singapour, avait indiqué la compagnie en janvier.
Au total, la chute des deux monnaies aurait entraîné des pertes supplémentaires de plus de 500 milliards de dollars sur les marchés mondiaux des cryptomonnaies.