La Nouvelle-Calédonie est confrontée à un repli de sa croissance économique, imputable au déclin de l'industrie du nickel, mais n'est pas en "crise", ont déclaré mardi les membres du Cérom.
"L'économie calédonienne reste sur un rythme de croissance mesurée de 1,4% en 2015 après avoir connu un taux moyen de 3,7% entre 1998 et 2011", a indiqué le Cérom (Comptes économiques rapides de l'outre-mer), qui regroupe l'AFD (Agence française pour le développement), l'IEOM (Institut d'émission d'outre-mer) et l'Insee (Institut de la statistique).
Principal moteur de la croissance (65% du PIB), la consommation des ménages progresse faiblement (1,7%) à un niveau légèrement inférieur à celui de la population.
Ce ralentissement est essentiellement dû à la dégringolade (-30% en 2015) des cours du nickel dont l'archipel abrite environ un quart des ressources mondiales.
"En 2015, l'industrie du nickel a représenté 3% du PIB contre 17% en 2007" lorsque deux usines métallurgiques de taille mondiale étaient en chantier et que le marché du nickel était bien orienté.
Dans ce contexte, la balance commerciale, structurellement déficitaire, continue de se dégrader pour s'établir à -157 milliards CFP (-1,3 milliard euros).
Durant le premier semestre 2016, l'atonie de l'économie s'est creusée, se traduisant notamment par une perte de 2.000 emplois salariés - de 92.015 à 90.014 - entre juin 2015 et juin 2016.
Jeudi dernier, l'un des plus gros employeurs de l'archipel, Koniambo Nickel, a en outre annoncé la suppression de 140 postes. Le gouvernement local a lancé mi-septembre un plan d'urgence pour l'emploi.
"Il est difficile de parler de crise tant qu'on n'a pas de croissance nulle. Le ralentissement génère toutefois une réelle inquiétude, l'économie puise dans ses réserves pour se maintenir", a déclaré à la presse Jean-David Naudet, directeur de l'IEOM-NC.
L'inquiétude du monde économique est également nourrie par les incertitudes politiques, qui pèsent sur la Nouvelle-Calédonie où un référendum d'autodétermination aura lieu en 2018, au terme d'un processus de décolonisation progressif entamé en 1998.
avec AFP