Croisières : Tahiti accueille le premier forum régional


Onze États et territoires insulaires du Pacifique Sud sont présents pour parler du développement régional de la croisière, les 16 et 17 octobre prochains à Tarahoi, lors du premier forum de la croisière dans les îles du Pacifique sud.
PAPEETE, 13 octobre 2015 - Tahiti accueille le premier forum de la croisière dans les îles du Pacifique Sud, les 16 et 17 octobre prochains à l’assemblée. Cette grand-messe réunit les acteurs majeurs du secteur pour une réflexion globale sur le développement de l’activité de croisière dans le bassin régional.

Le bassin de croisière Pacifique Sud représente aujourd’hui 2% de l’activité mondiale dans le secteur, au départ de la Nouvelle Zélande. Mais cela est appelé à se développer, jusqu’à 4 voire 4,5% c’est-à-dire à niveau égal avec l’Alaska. C’est en tous cas le crédo de la South Pacific Cruise Alliance (SPCA). Ce regroupement de destinations insulaires trouve son opportunité en 2010 lorsque Tahiti, les îles Cook, Samoa et Fidji décident de se réunir pour un stand commun au salon Seatrade Cruise Shipping de Miami. L’année suivante, le rassemblement se structure pour créer le SPCA alors qu’il est rejoint par les Samoa américaines, le royaume de Tonga, puis en 2014 par la Nouvelle-Calédonie et Pit Cairn.

Aujourd’hui, fort de la participation de huit destinations insulaires dans cette partie du Pacifique, le SPCA tente de mettre en place une stratégie régionale, tant marketing que structurelle, pour œuvrer au développement du secteur de la croisière. C’est tout l’enjeu des réflexions qui seront menées lors de la première édition du Forum de la croisière dans les îles du Pacifique sud, le South Pacific Cruise Forum (SPCF), organisé à Tarahoi cette semaine, vendredi et samedi.

Onze États et territoires insulaires du Pacifique Sud sont présents pour parler du développement régional de la croisière : les îles Cook, Fidji, Pitcairn, le Royaume de Tonga, les îles Salomon, les Samoa, les Samoa américaines, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande, la Polynésie française, avec également des participants d’Australie et de Singapour. Se trouvent réunies à Tahiti pour l’occasion, les autorités maritimes et portuaires, les autorités touristiques, les armateurs de près d’une quinzaine de compagnies internationales de croisière, les agences maritimes et la presse internationale spécialisée.

Polynésie : un secteur qui génère 8 milliards Fcfp en 2014

Des conférences sont organisées vendredi lors desquelles les participants échangeront à propos leur vision du marché et de son évolution dans la région. Sont attendus notamment des représentants de différents groupes de croisière ou organisations, tels Carnival, Ponant, RCCL, Cruise New Zealand, Croisières du St Laurent. L’objectif principal d’un tel sommet est de faciliter les échanges entre les décideurs privés et publics, autour de séances plénières, de conférences et d’ateliers, afin d’aboutir à une augmentation sensible de la durée globale d’opérations de croisière dans le Pacifique insulaire.

Samedi, des tables rondes doivent permettre aux opérateurs présents d’aborder les problématiques liées à la structuration du marché. Quelles évolutions sont souhaitables sur le plan de la réglementation, des infrastructures, des réseaux de transport, des itinéraires et des escales ? Comment le marché peut-il évoluer avec la création de têtes de ligne, les offres touristiques et les activités à terre ainsi que les actions marketing propices ?

"Dans les années qui viennent le marché australien, qui connait une très forte progression, va s’étendre géographiquement. Il faut que nos îles situées très à l’Est arrivent à attirer ces navires jusqu’à nous", explique Ollivier Amaru, le président du South Pacific Cruise Alliance. "L’idée est que, à terme, si nous parvenons à offrir les infrastructures adéquates, on travaille à partir du hub principal de Nouvelle Zélande. On pourrait alors imaginer que Fidji et Tahiti soient des hub secondaires afin que les compagnies puissent proposer des tronçons de croisière sur le principe du Cruise & Fly". Un tel découpage permettrait selon lui de cibler une clientèle de croisière autre que retraitée, et donc avec un pouvoir d’achat renforcé, pour des excursions n’excédant pas les 13 jours.

Les croisiéristes australiens sont aujourd'hui nos principaux visiteurs (30%) avec les nord-américains (55%). En 2014, 31 Compagnies et marques de croisière ont opéré dans le Pacifique Sud insulaire avec 50 navires et généré un trafic de 463 500 passagers transportés sur 93 destinations d'escale. Pour ce faire, 2 546 escales ont été réalisées sur la zone Pacifique Sud, dont 757 en Polynésie française. Sur l’année, cela a représenté dans la collectivité près de 60 000 passagers embarqués et un volume de 360 000 passagers-jour. Ce marché représente aujourd’hui près du cinquième du chiffre d’affaires de l’industrie touristique de Polynésie française et pèse autour de 8 milliards Fcfp par an.

A l'échelle régionale, la marge de progression est immense puisque le SPCA estime que cette activité pourrait doubler dans les années qui viennent. Mais il faudra que l'on ait su se rendre attractif. C'est tout l'enjeu de ce premier forum de la croisière dans les îles du Pacifique Sud pour l'organisation duquel l'investissement aura été de 10 millions Fcfp.

La 25e réunion du SPTO à Tahiti

Tahiti accueille cette année la 25e réunion de la South Pacific Tourism Organisation (SPTO), du 12 au 15 octobre. Cette organisation intergouvernementale vise à développer le secteur du tourisme dans le Pacifique. Elle regroupe les directeurs des offices du tourisme membres, à savoir : des îles Cook, de Fidji, des Kiribati, des îles Marshall, de Nauru, de Niue, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de la République Populaire de Chine, des Samoa, des Salomon, de Tonga, de Tuvalu, du Vanuatu, des Etats Fédérés de Micronésie, du Timor Oriental, de la Nouvelle-Calédonie, et de la Polynésie française. Plusieurs ministres du Tourisme de ces Etats et collectivités du Pacifiques sont présents pour l’occasion.

Jean-Christophe Bouissou, s’est entretenu, lundi matin, avec Ilisoni Vuidreketi, directeur général du SPTO et Mme Sonja Hunter, directrice générale du Samoa Tourism Authority et représentante du ministre du Tourisme des Samoa.

Au cours de cette rencontre, il a été question d’affirmer l’identité et l’union des îles de la région afin d’asseoir la destination du Pacifique Sud comme une destination à part entière. Il a été souligné l’importance d’un positionnement commun en matière de stratégie touristique qui bénéficierait à chaque pays de la région. Au cours de l’entretien, le programme de la réunion du SPTO en Polynésie française, cette semaine, a également été évoqué en détails.

Le SPTO a été créé en 1983. Cette organisation regroupe 18 états ou territoires membres et a pour principales missions de promouvoir et de développer le tourisme dans le Pacifique Sud.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 13 Octobre 2015 à 13:37 | Lu 1292 fois