Création d'un "Institut de l'économie circulaire" pour une loi en 2017


PARIS, 06 fév 2013 (AFP) - L'Institut de l'économie circulaire, fondé par la Poste, la Fondation Hulot ou encore Gaz réseau distribution France, a été lancé mardi à Paris pour promouvoir un système alternatif à l'actuel "extraire-fabriquer-consommer-jeter" et élaborer une proposition de loi d'ici 2017.

Notre système "va dans le mur. Il faudrait 30 planètes pour continuer à consommer comme on le fait", a déclaré à la presse la "marraine" de l'Institut, la réalisatrice Coline Serreau, auteur en 2010 d'un documentaire "Solutions locales pour un désordre global"

Fondé par GRDF, Ecofolio, La Poste, Federec, FNH, le syndicat français de l'Industrie cimentière, Euromed Management et Kedge Business School, cet Institut entend promouvoir une autre économie, inspirée des écosystèmes naturels, où les déchets des uns sont les ressources des autres: en revenant à la terre, ou en étant réutilisés pour fabriquer d'autres produits.

Ce système serait "plus robuste, moins soumis aux aléas extérieurs, plus créateur d'emplois", a assuré le président de l'Institut, et député Europe-Ecologie-Les-Verts des Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert.

L'Institut, qui comprend près d'une soixantaine de structures et personnalités comme la sénatrice UDI et ex-secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno, entend produire un livre blanc sur l'économie circulaire d'ici deux ans et faire voter une loi sur ce dossier d'ici 2017.

De nombreux acteurs, notamment du recyclage, se plaignent des "freins" législatifs et règlementaires que l'Institut se propose d'identifier afin de les lever.

"Le cadre légal et règlementaire est extrêmement daté", a souligné la représentante d'Ecofolio, l'éco-organisme en charge du recyclage du papier, Géraldine Poivert. A l'époque, on associait "déchets et salubrité publique, et non pas déchets et ressources".

L'Institut organisera régulièrement des ateliers de travail, un colloque national chaque année, et proposera une plafeforme pour créer "une synergie entre acteurs", a précisé son directeur général, Grégory Giavarina.

"L'avenir se joue là", a estimé Mme Jouanno, "mais il va falloir du temps". "Il y a beaucoup de petits ruisseaux mais pas encore la modélisation qui permette à ce sujet d'acquérir ses lettres de noblesse".

L'adoption de modèles circulaires pourrait générer une économie nette mondiale par an de matières premières de 700 milliards de dollars pour le secteur des biens de consommation, selon un rapport publié fin janvier par la Fondation Ellen MacArthur, ex-navigatrice et ardente avocate de cette nouvelle économie.

Rédigé par AFP le Mercredi 6 Février 2013 à 05:03 | Lu 475 fois