ERIC PIERMONT / AFP
Paris, France | AFP | dimanche 10/04/2022 - La droite traditionnelle a connu un crash historique dimanche au premier tour de la présidentielle, Valérie Pécresse tombant à environ 5% des voix selon les estimations, ce qui complique l'avenir des Républicains, forcés à la refondation sous peine de disparaître.
"Séisme", "claque"... la défaite était attendue mais jamais les cadres LR n'auraient pu imaginer tomber autour, voire sous les 5% permettant le remboursement de frais de campagne.
Pire, la candidate LR arrive derrière Eric Zemmour -- un camouflet pour l'équipe qui espérait encore, il y a quelques jours, sauver les meubles avec un score au dessus de 10%.
A l'annonce des résultats, un grand gémissement a parcouru le public d'élus et sympathisants LR rassemblés à la Maison de la chimie à Paris.
"C'est une déception personnelle et collective", a déclaré Valérie Pécresse, qui, rappelant "(son) engagement contre les extrêmes", a aussitôt annoncé qu'elle voterait "en conscience" pour Emmanuel Macron au deuxième tour.
C'est la deuxième fois que le principal parti de droite échoue à franchir le premier tour de la présidentielle: en 2017, François Fillon avait fait 20%, ce qui était alors le plus mauvais score d'un candidat de droite à la présidentielle.
Depuis, LR a vécu un nouveau traumatisme avec les 8,5% de François-Xavier Bellamy aux européennes de 2019.
Dimanche, le parti a semblé toucher le fond.
"La droite républicaine vient de mourir sous la forme qu'on lui a jusqu'à présent connue" a tweeté le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret, pour qui "tout est à rebâtir".
Créditée de 17-18% des voix en janvier, Valérie Pécresse apparaissait alors capable de se qualifier pour le second tour. Mais elle n'a cessé de baisser ensuite, plombée par son meeting raté du 13 février au Zénith et la guerre en Ukraine avec laquelle elle a pâti d'un "effet drapeau".
"Renouvellement"
Les raisons de la défaite étaient anticipées. Grignotés sur leur droite par Eric Zemmour, Les Républicains ont également souffert de la fuite de l'électorat modéré vers Emmanuel Macron qui a su s'inspirer des thématiques de LR.
Valérie Pécresse a aussi payé le silence de Nicolas Sarkozy, largement interprété comme un soutien tacite au président sortant.
"Ce n'est pas la défaite de la droite mais celle d'une candidate", estimait dimanche le sénateur Stéphane Le Rudulier.
A cela a pu s'ajouter, au fur et à mesure que Marine Le Pen montait dans les sondages, un réflexe de "vote utile" qui a achevé de déporter les électeurs modérés sur Emmanuel Macron.
Mais plus profondément "on a payé une forme de non-renouvellement idéologique", affirmait dimanche le député souverainiste Julien Aubert en déplorant "les guerres du passé" qui ont continué à jouer.
L'approche du second tour risque d'achever la scission autour de la douloureuse question de la consigne de vote.
Dès dimanche soir, Eric Ciotti a refusé de donner toute consigne, estimant qu'il ne se "reconnaissait pas" dans la candidature d'Emmanuel Macron. Mais le patron des députés LR Damien Abad a annoncé qu'il voterait pour le chef de l'Etat.
L'avenir s'annonce aussi très compliqué pour le parti.
"Aujourd'hui les LR, à force de vouloir être le centre et la droite, sont menacés de n'être presque rien", affirmait M. Aubert.
"Les lâches vont partir d'un côté ou de l'autre, qu'ils partent. Aux autres de remonter un message politique", estimait pour sa part le secrétaire général du parti Aurélien Pradié.
Même son de cloche du côté des militants: "La droite traditionnelle est cramée pour un bon bout de temps, à moins qu’un leadership émerge. Ça va être dur de revenir en politique en France”, estimait Hervé Cadoret, 62 ans.
Très vite va se poser la question des législatives, les 12 et 19 juin, et du moyen de préserver la centaine de sièges détenus par LR.
Jean-François Copé a plaidé dimanche pour que Macron associe la droite à "un nouveau pacte gouvernemental". Mais d'autres n'accepteront jamais un tel compromis, au risque de radicaliser le parti.
Le comité stratégique de LR et les députés se réuniront dès lundi pour discuter de l'après.
"Séisme", "claque"... la défaite était attendue mais jamais les cadres LR n'auraient pu imaginer tomber autour, voire sous les 5% permettant le remboursement de frais de campagne.
Pire, la candidate LR arrive derrière Eric Zemmour -- un camouflet pour l'équipe qui espérait encore, il y a quelques jours, sauver les meubles avec un score au dessus de 10%.
A l'annonce des résultats, un grand gémissement a parcouru le public d'élus et sympathisants LR rassemblés à la Maison de la chimie à Paris.
"C'est une déception personnelle et collective", a déclaré Valérie Pécresse, qui, rappelant "(son) engagement contre les extrêmes", a aussitôt annoncé qu'elle voterait "en conscience" pour Emmanuel Macron au deuxième tour.
C'est la deuxième fois que le principal parti de droite échoue à franchir le premier tour de la présidentielle: en 2017, François Fillon avait fait 20%, ce qui était alors le plus mauvais score d'un candidat de droite à la présidentielle.
Depuis, LR a vécu un nouveau traumatisme avec les 8,5% de François-Xavier Bellamy aux européennes de 2019.
Dimanche, le parti a semblé toucher le fond.
"La droite républicaine vient de mourir sous la forme qu'on lui a jusqu'à présent connue" a tweeté le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret, pour qui "tout est à rebâtir".
Créditée de 17-18% des voix en janvier, Valérie Pécresse apparaissait alors capable de se qualifier pour le second tour. Mais elle n'a cessé de baisser ensuite, plombée par son meeting raté du 13 février au Zénith et la guerre en Ukraine avec laquelle elle a pâti d'un "effet drapeau".
"Renouvellement"
Les raisons de la défaite étaient anticipées. Grignotés sur leur droite par Eric Zemmour, Les Républicains ont également souffert de la fuite de l'électorat modéré vers Emmanuel Macron qui a su s'inspirer des thématiques de LR.
Valérie Pécresse a aussi payé le silence de Nicolas Sarkozy, largement interprété comme un soutien tacite au président sortant.
"Ce n'est pas la défaite de la droite mais celle d'une candidate", estimait dimanche le sénateur Stéphane Le Rudulier.
A cela a pu s'ajouter, au fur et à mesure que Marine Le Pen montait dans les sondages, un réflexe de "vote utile" qui a achevé de déporter les électeurs modérés sur Emmanuel Macron.
Mais plus profondément "on a payé une forme de non-renouvellement idéologique", affirmait dimanche le député souverainiste Julien Aubert en déplorant "les guerres du passé" qui ont continué à jouer.
L'approche du second tour risque d'achever la scission autour de la douloureuse question de la consigne de vote.
Dès dimanche soir, Eric Ciotti a refusé de donner toute consigne, estimant qu'il ne se "reconnaissait pas" dans la candidature d'Emmanuel Macron. Mais le patron des députés LR Damien Abad a annoncé qu'il voterait pour le chef de l'Etat.
L'avenir s'annonce aussi très compliqué pour le parti.
"Aujourd'hui les LR, à force de vouloir être le centre et la droite, sont menacés de n'être presque rien", affirmait M. Aubert.
"Les lâches vont partir d'un côté ou de l'autre, qu'ils partent. Aux autres de remonter un message politique", estimait pour sa part le secrétaire général du parti Aurélien Pradié.
Même son de cloche du côté des militants: "La droite traditionnelle est cramée pour un bon bout de temps, à moins qu’un leadership émerge. Ça va être dur de revenir en politique en France”, estimait Hervé Cadoret, 62 ans.
Très vite va se poser la question des législatives, les 12 et 19 juin, et du moyen de préserver la centaine de sièges détenus par LR.
Jean-François Copé a plaidé dimanche pour que Macron associe la droite à "un nouveau pacte gouvernemental". Mais d'autres n'accepteront jamais un tel compromis, au risque de radicaliser le parti.
Le comité stratégique de LR et les députés se réuniront dès lundi pour discuter de l'après.