Crash d'Air Moorea : triste anniversaire


Le 9 août 2007, 20 personnes ont perdu la vie dans le crash du vol 1121 d'Air Moorea.
PAPEETE, le 8 août - Mercredi, cela fera dix ans que le vol 1121 d'Air Moorea s'est abîmé en mer peu de temps après son décollage de l'aérodrome de Tema'e. A 17 heures, une cérémonie de commémoration sera organisée autour de la stèle de Paofai dédiée à la mémoire des disparus.

C'est une triste journée de commémoration qui s'annonce. Mercredi soir, à 17 heures, l'association 987, qui réunit les familles des victimes de la catastrophe aérienne du crash d'Air Moorea, organise une cérémonie en mémoire des 20 disparus. En souvenir de ce drame qui a eu lieu le 9 août 2007, les proches des victimes allumeront 20 chandelles avant que Nicolaz Fourreau, président de l'association, ne fasse une allocution. Suite à cela, le père Christophe prononcera une prière œcuménique et 20 couronnes de fleurs seront lancées à la mer. Comme nous l'explique Nicolaz Fourreau: "Je parle en mon nom mais aussi au nom de toutes les familles des victimes dont j'ai reçu beaucoup de messages ces dernières semaines. Dix ans, c'est un chiffre symbolique, c'est beaucoup et, en même temps, pour nous, ça ne l'est pas. Au regard de l'inaction de la justice, cela devient encore plus douloureux. Le temps qui passe suppose l'apaisement mais, face à la volonté de retarder une échéance inévitable, l'absence de nos proches est encore plus vive. Dans l'attente du procès, on ne lâchera rien, jamais rien. Au-delà de la peine, la colère grandit. Nous ne nous sentons pas soutenus par la totalité de l'institution judiciaire. Mais, aujourd'hui, l'essentiel est de se fédérer afin de nous recueillir en mémoire de nos proches disparus."



Longue procédure

Le crash d'Air Moorea, c'est aussi l'histoire d'une très longue procédure judiciaire qui oppose deux versions du déroulement de l'accident avec la constitution de 140 parties civiles. En octobre 2015, José Thorel, qui était encore procureur de la République, avait requis le renvoi de 9 individus devant le tribunal correctionnel pour des faits d'homicide involontaire. Il s'agissait alors de sept responsables d’Air Moorea, du service d’Etat de l’Aviation civile en Polynésie, et du Groupement pour la sécurité de l’aviation civile : Freddy Chanseau, Jacques Gobin, Guy Yeung, Jean-Pierre Tinomano, Stéphane Loisel, Didier Quemeneur et Andriamanonjisoa Ratzimbasafy. Le renvoi devant le tribunal correctionnel, en tant que personnes morales, de la société Air Moorea et du Groupement pour la sécurité de l’aviation civile avait aussi été requis. En mars 2017, le juge d'instruction Thierry Fragnoli a officiellement signé la clôture de l'instruction. Dans l'ordonnance rendue par le juge, figuraient des observations allant dans le sens d'un non-lieu partiel pour trois des mis en cause, et six demandes de renvoi devant le tribunal correctionnel pour les autres. Certaines parties civiles avaient fait appel de ces conclusions de non-lieu partiel. Fin juillet, la chambre de l'instruction leur avait donné raison.
Pour mémoire, le vol 1121 d'Air Moorea, un DHC 6-300 Twin Otter, s'est écrasé en mer le 9 août 2007 aux alentours de midi. Les 19 passagers et le pilote sont morts suite à l'accident qui s'est produit quelques minutes après le décollage de l'appareil de l'aérodrome de Tema'e à Moorea. Le jour du drame, l'avion avait déjà effectué trois allers-retours. Il avait subi un contrôle technique deux semaines avant de s'abîmer dans le Pacifique.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 8 Aout 2017 à 15:54 | Lu 2717 fois