Le député LREM Julien Borowczyk, président de la commission (photo d'archives).
Paris, France | AFP | mercredi 02/12/2020 -"Sous-estimation du risque", "pilotage défaillant de la crise": la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gestion de l'épidémie de Covid-19, pilotée par LR, charge l'exécutif mais LREM dénonce un "rapport partial et partiel".
La France était "mal armée" face à la pandémie qui a éclaté en début d'année, affirme le chef de file des députés LR Damien Abad. La gestion de la crise a été "chaotique" et a révélé des "failles structurelles", a renchéri devant la presse Eric Ciotti, rapporteur LR de la commission d'enquête, à l'issue de six mois d'auditions.
La commission d'enquête a adopté mercredi matin ce rapport, qui pointe une série de manquements des pouvoirs publics en amont de la crise sanitaire et pendant, mais sans les voix des députés LREM qui se sont abstenus. Tous les autres membres se sont prononcés pour.
"Nous ne pouvions voter pour un rapport partial et partiel, et nous regrettons évidemment qu’il ne reflète absolument pas la qualité des auditions et des débats que nous avons menés", a expliqué le député LREM Julien Borowczyk, président de la commission, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Interrogé à l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a affirmé ne pas en avoir encore pris connaissance. Mais "nous avons montré que nous étions à la fois dans la gestion et dans l’adaptation de la politique qui est menée face à un virus qui bouscule l'organisation des pays du monde entier", a-t-il ajouté.
Le rapport doit être officiellement rendu public dans cinq jours, le temps de recueillir les observations des groupes politiques.
Au total, la commission d'enquête a mené plus de 50 auditions, dont celle de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe et de plusieurs ministres de la Santé successifs, durant quelque 130 heures au total. Un des moments forts avait été en juin celle du professeur marseillais controversé Didier Raoult, qui avait étrillé la gestion de la crise par les autorités et les conflits d'intérêt dans la recherche.
Pas un "tribunal"
La commission d'enquête "n'était ni un tribunal populaire, ni un tribunal judiciaire" et il n'y a "pas de mise en cause personnelle", assure son rapporteur Eric Ciotti. "Rien à voir avec la commission Benalla", selon Damien Abad.
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus qui a fait près de 53.000 morts en France, l'exécutif a été visé par de nombreuses plaintes pour mise en danger de la vie d'autrui ou homicide involontaire.
Au total, 96 plaintes contre des ministres ont été adressées à la Cour de justice de la République.
La France est au "4e rang des pays les plus touchés en Europe", relève M. Ciotti. "Des pays ont mieux fait face que d'autres", martèle-t-il, chiffres à l'appui: la moyenne dans l'Union européenne a été de 532 décès pour 1 million d'habitants, et la moyenne en France a atteint 727 décès.
"Nous constatons un manque d'anticipation et une sous-estimation du risque épidémique, une baisse des stocks stratégiques", avec des "problèmes de fournisseurs" pas assez diversifiés, a listé Damien Abad, pilonnant la politique française qui remonte jusqu'aux quinquennats précédents.
Il a rappelé durant la crise le "manque d'interministériel, de déconcentration et de décentralisation", les "messages contradictoires sur les masques, des défaillances sur la politique des tests" et encore les "grands oubliés" qu'ont été les maisons de retraite et les malades hors Covid. Et de s'exclamer: "Plus jamais ça!"
M. Ciotti prône notamment de "retrouver une forme de souveraineté sanitaire" et de créer un "ministère de l'Anticipation des crises". Selon lui, la gestion même de la crise doit relever du ministère de l'Intérieur. Or "le ministère de la Santé l'a préemptée".
La commission d'enquête, devant laquelle les personnes auditionnées doivent prêter serment, va poursuivre ses travaux au format mission d'information, alors que la circulation du virus reste forte et que la stratégie vaccinale doit être précisée.
De son côté, le Sénat à majorité de droite a aussi sa propre commission d'enquête sur la crise et doit examiner son rapport mardi.
La France était "mal armée" face à la pandémie qui a éclaté en début d'année, affirme le chef de file des députés LR Damien Abad. La gestion de la crise a été "chaotique" et a révélé des "failles structurelles", a renchéri devant la presse Eric Ciotti, rapporteur LR de la commission d'enquête, à l'issue de six mois d'auditions.
La commission d'enquête a adopté mercredi matin ce rapport, qui pointe une série de manquements des pouvoirs publics en amont de la crise sanitaire et pendant, mais sans les voix des députés LREM qui se sont abstenus. Tous les autres membres se sont prononcés pour.
"Nous ne pouvions voter pour un rapport partial et partiel, et nous regrettons évidemment qu’il ne reflète absolument pas la qualité des auditions et des débats que nous avons menés", a expliqué le député LREM Julien Borowczyk, président de la commission, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Interrogé à l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a affirmé ne pas en avoir encore pris connaissance. Mais "nous avons montré que nous étions à la fois dans la gestion et dans l’adaptation de la politique qui est menée face à un virus qui bouscule l'organisation des pays du monde entier", a-t-il ajouté.
Le rapport doit être officiellement rendu public dans cinq jours, le temps de recueillir les observations des groupes politiques.
Au total, la commission d'enquête a mené plus de 50 auditions, dont celle de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe et de plusieurs ministres de la Santé successifs, durant quelque 130 heures au total. Un des moments forts avait été en juin celle du professeur marseillais controversé Didier Raoult, qui avait étrillé la gestion de la crise par les autorités et les conflits d'intérêt dans la recherche.
Pas un "tribunal"
La commission d'enquête "n'était ni un tribunal populaire, ni un tribunal judiciaire" et il n'y a "pas de mise en cause personnelle", assure son rapporteur Eric Ciotti. "Rien à voir avec la commission Benalla", selon Damien Abad.
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus qui a fait près de 53.000 morts en France, l'exécutif a été visé par de nombreuses plaintes pour mise en danger de la vie d'autrui ou homicide involontaire.
Au total, 96 plaintes contre des ministres ont été adressées à la Cour de justice de la République.
La France est au "4e rang des pays les plus touchés en Europe", relève M. Ciotti. "Des pays ont mieux fait face que d'autres", martèle-t-il, chiffres à l'appui: la moyenne dans l'Union européenne a été de 532 décès pour 1 million d'habitants, et la moyenne en France a atteint 727 décès.
"Nous constatons un manque d'anticipation et une sous-estimation du risque épidémique, une baisse des stocks stratégiques", avec des "problèmes de fournisseurs" pas assez diversifiés, a listé Damien Abad, pilonnant la politique française qui remonte jusqu'aux quinquennats précédents.
Il a rappelé durant la crise le "manque d'interministériel, de déconcentration et de décentralisation", les "messages contradictoires sur les masques, des défaillances sur la politique des tests" et encore les "grands oubliés" qu'ont été les maisons de retraite et les malades hors Covid. Et de s'exclamer: "Plus jamais ça!"
M. Ciotti prône notamment de "retrouver une forme de souveraineté sanitaire" et de créer un "ministère de l'Anticipation des crises". Selon lui, la gestion même de la crise doit relever du ministère de l'Intérieur. Or "le ministère de la Santé l'a préemptée".
La commission d'enquête, devant laquelle les personnes auditionnées doivent prêter serment, va poursuivre ses travaux au format mission d'information, alors que la circulation du virus reste forte et que la stratégie vaccinale doit être précisée.
De son côté, le Sénat à majorité de droite a aussi sa propre commission d'enquête sur la crise et doit examiner son rapport mardi.