Berlin, Allemagne | AFP | jeudi 01/07/2021 - Le vaccin développé par le laboratoire allemand CureVac n'est efficace qu'à 48% pour prévenir le Covid-19, un taux bien plus faible que les autres vaccins à ARN messager, qui rend incertain l'avenir de ce produit pré-commandé en masse par l'Union européenne.
Annoncés mercredi soir, ces résultats définitifs des essais cliniques à grande échelle étaient prévisibles après la publication mi-juin d'analyses intermédiaires décevantes. L'entreprise met en cause la propagation des variants.
Malgré ce revers, CureVac espère toujours décrocher une approbation des autorités de régulation pour commercialiser son vaccin, a affirmé jeudi le patron Franz-Werner Haas lors d'une conférence de presse.
A l'appui de son produit, l'entreprise note que la performance est légèrement meilleure dans la tranche d'âge des 18-60 ans, où l'efficacité atteint 53%.
Au sein de ce groupe, l'effet protecteur contre les formes modérées et graves de la maladie atteint 77 % et il est de 100% dans la prévention des hospitalisations et des décès, souligne CureVac.
Chez les plus de 60 ans (9% des cas étudiés), "les données disponibles n'ont pas permis de déterminer l'efficacité de manière statistiquement claire".
Mais l'entreprise estime démontré l'intérêt de son vaccin pour les moins de 60 ans, qu'elle définit désormais comme son "coeur de cible", selon M. Haas.
"Il y a toujours un grand besoin (de vaccin) pour cette population dans le monde entier", a défendu le PDG, convaincu que CureVac "a le potentiel d'apporter une contribution importante" à la lutte contre le Covid-19.
Approbation incertaine
Le premier régulateur à se prononcer sur le vaccin sera l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a déjà engagé une procédure d'examen en continu.
Le calendrier de la décision n'est pas connu, mais CureVac dit être "en dialogue permanent" avec le régulateur européen.
Un responsable de l'EMA avait expliqué en juin que même si le seuil d'efficacité de 50% n'est pas atteint, "les avantages et les risques" seront tout de même examinés pour évaluer la pertinence du vaccin.
La Commission européenne a commandé à la biotech 405 millions de doses. Si le vaccin est approuvé, l'UE aura, selon les termes du contrat, "l'obligation de prendre livraison" du sérum, a rappelé M. Haas.
Et ce, même si les vaccins BioNTech/Pfizer et Moderna, également basés sur le principe de l'ARN messager, ont une efficacité bien supérieure d'environ 95%. Celle des vaccins AstraZeneca et Johnson et Johnson se situe entre 60 et 70%.
CureVac, fondé en 2000, par le chercheur Ingmar Hoerr, un pionnier dans la recherche sur l'ARN messager, avait été parmi les premiers à se lancer dans la course au vaccin.
Mais le laboratoire a rencontré plusieurs obstacles, dont le large de spectre de mutations déjà présentes lorsqu'il a commencé, en décembre, sa phase finale d'essais.
Ces essais ont impliqué environ 40.000 volontaires en Europe et en Amérique latine. La réponse immunitaire a été évaluée sur 228 patients ayant contracté le Covid.
La souche originale du SARS-CoV-2 n'était plus présente que dans 3% des cas, alors que les variants dits "préoccupants" ont été identifiés chez plus de la moitié des patients.
Ainsi, CureVac est "le seul vaccin à ce jour à avoir démontré une protection robuste" contre les formes les plus graves "avec un spectre confirmé de 15 variants différents", plaide l'entreprise.
Soutien public
Mais les produits de BioNTech et Moderna ont prouvé, lors d'analyses complémentaires, une efficacité supérieure face aux principales mutations du coronavirus, notent les experts.
La formulation choisie par CureVac, et notamment son dosage plus faible de 12 microgrammes, pourrait expliquer sa moindre performance. De même que le type d'ARN utilisé, non modifié, à la différence de ses deux concurrents qui ont ainsi obtenu une molécule plus stable.
CureVac compte pour principal actionnaire le milliardaire allemand Dietmar Hopp, co-fondateur du géant du logiciel SAP.
En juin 2020, le gouvernement allemand avait acquis des parts du laboratoire, après une tentative des autorités américaines d'obtenir des droits exclusifs pour les États-Unis sur un vaccin potentiel.
L'entreprise s'est alliée aux géants pharmaceutiques suisse Novartis et allemand Bayer en vue des phases de production.
Avec le britannique GSK, elle développe en parallèle des vaccins dits de seconde génération, prenant en compte les variants, mais dont la mise au point est moins avancée.
Annoncés mercredi soir, ces résultats définitifs des essais cliniques à grande échelle étaient prévisibles après la publication mi-juin d'analyses intermédiaires décevantes. L'entreprise met en cause la propagation des variants.
Malgré ce revers, CureVac espère toujours décrocher une approbation des autorités de régulation pour commercialiser son vaccin, a affirmé jeudi le patron Franz-Werner Haas lors d'une conférence de presse.
A l'appui de son produit, l'entreprise note que la performance est légèrement meilleure dans la tranche d'âge des 18-60 ans, où l'efficacité atteint 53%.
Au sein de ce groupe, l'effet protecteur contre les formes modérées et graves de la maladie atteint 77 % et il est de 100% dans la prévention des hospitalisations et des décès, souligne CureVac.
Chez les plus de 60 ans (9% des cas étudiés), "les données disponibles n'ont pas permis de déterminer l'efficacité de manière statistiquement claire".
Mais l'entreprise estime démontré l'intérêt de son vaccin pour les moins de 60 ans, qu'elle définit désormais comme son "coeur de cible", selon M. Haas.
"Il y a toujours un grand besoin (de vaccin) pour cette population dans le monde entier", a défendu le PDG, convaincu que CureVac "a le potentiel d'apporter une contribution importante" à la lutte contre le Covid-19.
Approbation incertaine
Le premier régulateur à se prononcer sur le vaccin sera l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a déjà engagé une procédure d'examen en continu.
Le calendrier de la décision n'est pas connu, mais CureVac dit être "en dialogue permanent" avec le régulateur européen.
Un responsable de l'EMA avait expliqué en juin que même si le seuil d'efficacité de 50% n'est pas atteint, "les avantages et les risques" seront tout de même examinés pour évaluer la pertinence du vaccin.
La Commission européenne a commandé à la biotech 405 millions de doses. Si le vaccin est approuvé, l'UE aura, selon les termes du contrat, "l'obligation de prendre livraison" du sérum, a rappelé M. Haas.
Et ce, même si les vaccins BioNTech/Pfizer et Moderna, également basés sur le principe de l'ARN messager, ont une efficacité bien supérieure d'environ 95%. Celle des vaccins AstraZeneca et Johnson et Johnson se situe entre 60 et 70%.
CureVac, fondé en 2000, par le chercheur Ingmar Hoerr, un pionnier dans la recherche sur l'ARN messager, avait été parmi les premiers à se lancer dans la course au vaccin.
Mais le laboratoire a rencontré plusieurs obstacles, dont le large de spectre de mutations déjà présentes lorsqu'il a commencé, en décembre, sa phase finale d'essais.
Ces essais ont impliqué environ 40.000 volontaires en Europe et en Amérique latine. La réponse immunitaire a été évaluée sur 228 patients ayant contracté le Covid.
La souche originale du SARS-CoV-2 n'était plus présente que dans 3% des cas, alors que les variants dits "préoccupants" ont été identifiés chez plus de la moitié des patients.
Ainsi, CureVac est "le seul vaccin à ce jour à avoir démontré une protection robuste" contre les formes les plus graves "avec un spectre confirmé de 15 variants différents", plaide l'entreprise.
Soutien public
Mais les produits de BioNTech et Moderna ont prouvé, lors d'analyses complémentaires, une efficacité supérieure face aux principales mutations du coronavirus, notent les experts.
La formulation choisie par CureVac, et notamment son dosage plus faible de 12 microgrammes, pourrait expliquer sa moindre performance. De même que le type d'ARN utilisé, non modifié, à la différence de ses deux concurrents qui ont ainsi obtenu une molécule plus stable.
CureVac compte pour principal actionnaire le milliardaire allemand Dietmar Hopp, co-fondateur du géant du logiciel SAP.
En juin 2020, le gouvernement allemand avait acquis des parts du laboratoire, après une tentative des autorités américaines d'obtenir des droits exclusifs pour les États-Unis sur un vaccin potentiel.
L'entreprise s'est alliée aux géants pharmaceutiques suisse Novartis et allemand Bayer en vue des phases de production.
Avec le britannique GSK, elle développe en parallèle des vaccins dits de seconde génération, prenant en compte les variants, mais dont la mise au point est moins avancée.