Paris, France | AFP | samedi 25/02/2022 - "Oui au masque": vulnérables parce qu'immunodéprimés ou soucieux de protéger les plus à risque, certains Français comptent conserver leur masque en intérieur même lorsque l'obligation sera levée, avec une première étape lundi dans certains lieux clos.
De premières réactions ont surgi quand le ministre de la Santé a évoqué le 28 février pour la fin du masque obligatoire dans les lieux clos soumis au pass vaccinal (restaurants, cinémas, musées...), transports exceptés.
Les mots-dièse #OuiauMasque, ou #JeGarderaiMonMasque ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux. Des commentaires, alarmés ou critiques, n'ont pas cessé depuis.
"Voilà c'est catastrophique, ma mère immunodéprimée a prévu de ne plus sortir", a ainsi tweeté cette semaine une chirurgienne. "On a tous une personne fragile dans notre entourage, jeune, diabétique. Ou autre. Arrêtons d'être égoïstes et de se rassurer en niant la réalité", a lancé un autre internaute.
Les "immunodéprimés" sont environ 300.000 en France: greffés, dialysés, transplantés, atteints de certains cancers ou prenant des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire.
Vu leurs traitements ou leur maladie, la vaccination est peu voire pas efficace chez ces patients, très à risque de développer une forme grave du Covid-19. Pour tenter d'éviter une contamination, ils doivent prendre des précautions maximales.
"Quand j'ai appris la nouvelle pour le masque, j'ai bondi dans mon fauteuil. Je me suis dit: encore une fois, on nous oublie. Nous sommes nombreux à lutter contre des cancers, mais nous sommes invisibles", raconte à l'AFP Joëlle Kerempichon, atteinte d'un lymphome, un cancer affectant les globules blancs, principales cellules du système immunitaire.
En attente d'une immunothérapie avec des cellules génétiquement modifiées (CAR-T), elle "stresse" à l'idée d'attraper le Covid, après une contamination il y a plus d'un an. Même si "les traitements Xevudy ou Paxlovid nous aident à éviter des formes graves", être infecté par le virus signifie "reporter, ou annuler des soins contre le cancer, c'est grave", lâche cette femme de 64 ans.
"Cloîtrée" depuis le début de la pandémie, elle pense "vivre encore plus à l'écart, peut-être ne plus dormir avec (s)on mari" pour ne pas compromettre sa "chance" de traitement.
Evelyne Marceau va, elle, plus que jamais "faire gaffe", continuer, "bien sûr, à porter le masque dans les lieux fermés", attendre "au moins un mois après mars pour assouplir, un peu, (s)es contacts et sorties".
Cette ancienne gérante de centre équestre sort d'une nouvelle chimiothérapie pour sa leucémie lymphoïde chronique et, malgré trois doses de vaccins anti-Covid, n'a aucun anticorps.
"Absence de solidarité"
"Si vous êtes immunodéprimé, attention à la boîte de Pandore avec la fin du masque en intérieur", a expliqué à l'AFP cette retraitée à la voix énergique. "Je comprends parfaitement que les gens en aient marre des restrictions", mais s'ils pouvaient être "solidaires de ceux, comme nous, vraiment dans une galère".
Le "bas les masques est assez anxiogène pour les plus fragiles, là où les autres vont prendre avec allégresse cette liberté supplémentaire", a confirmé à l'AFP Etienne Klein, président de l'association Ellye, qui regroupe quelque 5.000 malades de lymphomes.
Ces critiques sont aussi le fait de chercheurs, comme l'épidémiologiste Dominique Costagliola qui a récemment jugé sur BFMTV/RMC que la fin du masque obligatoire envoyait "un message d'auto-isolement aux personnes les plus à risque" et témoignait "d'absence de solidarité".
Même le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, chargé d'orienter l'action du gouvernement, a exprimé des inquiétudes pour les immunodéprimés.
"On peut craindre que ces personnes soient un jour ou l'autre les dernières à devoir porter un masque, ou encore à devoir rester en télétravail +pour motif médical+, ce qui pourrait encore amplifier les risques de stigmatisation, voire de discrimination", a-t-il averti dans une note début février.
Du côté du gouvernement, on assume le choix de la fin de l'obligation, tout en estimant que le masque ne disparaîtra pas forcément pour autant.
"Peut-être que c'est un réflexe qu'un certain nombre de nos concitoyens prendront", comme les habitants de "pays d'Asie" qu'on "regardait avec des yeux un peu écarquillés parce qu'ils mettent le masque quand des épidémies apparaissent", a glissé mardi au Sénat le ministre de la Santé Olivier Véran.
De premières réactions ont surgi quand le ministre de la Santé a évoqué le 28 février pour la fin du masque obligatoire dans les lieux clos soumis au pass vaccinal (restaurants, cinémas, musées...), transports exceptés.
Les mots-dièse #OuiauMasque, ou #JeGarderaiMonMasque ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux. Des commentaires, alarmés ou critiques, n'ont pas cessé depuis.
"Voilà c'est catastrophique, ma mère immunodéprimée a prévu de ne plus sortir", a ainsi tweeté cette semaine une chirurgienne. "On a tous une personne fragile dans notre entourage, jeune, diabétique. Ou autre. Arrêtons d'être égoïstes et de se rassurer en niant la réalité", a lancé un autre internaute.
Les "immunodéprimés" sont environ 300.000 en France: greffés, dialysés, transplantés, atteints de certains cancers ou prenant des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire.
Vu leurs traitements ou leur maladie, la vaccination est peu voire pas efficace chez ces patients, très à risque de développer une forme grave du Covid-19. Pour tenter d'éviter une contamination, ils doivent prendre des précautions maximales.
"Quand j'ai appris la nouvelle pour le masque, j'ai bondi dans mon fauteuil. Je me suis dit: encore une fois, on nous oublie. Nous sommes nombreux à lutter contre des cancers, mais nous sommes invisibles", raconte à l'AFP Joëlle Kerempichon, atteinte d'un lymphome, un cancer affectant les globules blancs, principales cellules du système immunitaire.
En attente d'une immunothérapie avec des cellules génétiquement modifiées (CAR-T), elle "stresse" à l'idée d'attraper le Covid, après une contamination il y a plus d'un an. Même si "les traitements Xevudy ou Paxlovid nous aident à éviter des formes graves", être infecté par le virus signifie "reporter, ou annuler des soins contre le cancer, c'est grave", lâche cette femme de 64 ans.
"Cloîtrée" depuis le début de la pandémie, elle pense "vivre encore plus à l'écart, peut-être ne plus dormir avec (s)on mari" pour ne pas compromettre sa "chance" de traitement.
Evelyne Marceau va, elle, plus que jamais "faire gaffe", continuer, "bien sûr, à porter le masque dans les lieux fermés", attendre "au moins un mois après mars pour assouplir, un peu, (s)es contacts et sorties".
Cette ancienne gérante de centre équestre sort d'une nouvelle chimiothérapie pour sa leucémie lymphoïde chronique et, malgré trois doses de vaccins anti-Covid, n'a aucun anticorps.
"Absence de solidarité"
"Si vous êtes immunodéprimé, attention à la boîte de Pandore avec la fin du masque en intérieur", a expliqué à l'AFP cette retraitée à la voix énergique. "Je comprends parfaitement que les gens en aient marre des restrictions", mais s'ils pouvaient être "solidaires de ceux, comme nous, vraiment dans une galère".
Le "bas les masques est assez anxiogène pour les plus fragiles, là où les autres vont prendre avec allégresse cette liberté supplémentaire", a confirmé à l'AFP Etienne Klein, président de l'association Ellye, qui regroupe quelque 5.000 malades de lymphomes.
Ces critiques sont aussi le fait de chercheurs, comme l'épidémiologiste Dominique Costagliola qui a récemment jugé sur BFMTV/RMC que la fin du masque obligatoire envoyait "un message d'auto-isolement aux personnes les plus à risque" et témoignait "d'absence de solidarité".
Même le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, chargé d'orienter l'action du gouvernement, a exprimé des inquiétudes pour les immunodéprimés.
"On peut craindre que ces personnes soient un jour ou l'autre les dernières à devoir porter un masque, ou encore à devoir rester en télétravail +pour motif médical+, ce qui pourrait encore amplifier les risques de stigmatisation, voire de discrimination", a-t-il averti dans une note début février.
Du côté du gouvernement, on assume le choix de la fin de l'obligation, tout en estimant que le masque ne disparaîtra pas forcément pour autant.
"Peut-être que c'est un réflexe qu'un certain nombre de nos concitoyens prendront", comme les habitants de "pays d'Asie" qu'on "regardait avec des yeux un peu écarquillés parce qu'ils mettent le masque quand des épidémies apparaissent", a glissé mardi au Sénat le ministre de la Santé Olivier Véran.