Mamoudzou, France | AFP | mardi 16/03/2021 - A Mayotte, les confinements successifs imposés par l'épidémie ont privé 100.000 élèves d'école et mis en péril la scolarité de bon nombre d'entre eux, un défi pour le rectorat, les associations de parents d'élèves et les élèves eux-mêmes.
Après cinq semaines de confinement dont deux de vacances scolaires, les élèves mahorais ont repris le chemin de l'école lundi dans ce département de l'océan Indien. Durant ce laps de temps il a fallu continuer le programme scolaire.
Pour ceux qui ont eu accès à Internet, le confinement s'est bien passé. Avec les plateformes Pronote et Neo, les élèves du second degré ont reçu leurs leçons et devoirs par mail. Et les enseignants ont pu suivre plus facilement les élèves, notamment à travers des visio-conférences.
Mais à Mayotte, qui est à la fois le département le plus pauvre et le plus jeune de France, le taux de pénétration d'Internet fixe et mobile n'est que de 37%, selon le Digital Report 2020 du site Internet We are social.
Lors du premier confinement qui avait duré 6 mois (mars à septembre 2020), le rectorat avait enregistré près de 30% de décrochage scolaire dans le primaire sur un territoire où un habitant sur deux a moins de 17 ans. Cette fois-ci, il est seulement de 5 à 10%.
Ce qui a changé: l'impression des devoirs à faire par les enseignants dans des "pochettes pédagogiques", pour mettre tout le monde à égalité. Un élément important pour l'Union départementale des confédérations syndicales des familles (UDCSF), qui a milité pour qu'aucun élève ne soit écarté de la continuité pédagogique.
Et les parents ont fait l'effort de venir chercher ces pochettes pédagogiques imprimées par les enseignants. "Tout le monde a eu le message que ce soit ceux qui ont Internet, qui ne sont pas nombreux, ou ceux qui ne l'ont pas", assure Rafza Youssouf Ali, présidente de l'lUDCSF.
Assani Saïd, directeur de l'école primaire de Chiconi Kavani dans l'ouest de l'île confirme. "J'ai appelé tous les parents et la plupart sont venus chercher les pochettes pédagogiques. Mais il y en a quelques-uns que je n'ai pu joindre car leurs coordonnées téléphoniques n'étaient pas à jour."
Pas de suivi des devoirs
Le bémol pour certains parents reste que le suivi de ces devoirs n'était pas forcément obligatoire. "On a juste mis des travaux à disposition des enfants. Il n'était fait aucune mention de les rendre pour mes enfants. Alors, oui les élèves ont récupéré les pochettes, mais ont-ils fait ce que leurs enseignants leur demandaient ? Et ont-ils compris ce qu'il y avait à faire ?", s'interroge Saïd Abdallah.
Dhoimrati, 15 ans, est en classe de seconde au lycée de Sada. Comme la majorité des Mahorais, elle n'est pas équipée d'Internet fixe. Et durant ce confinement, le smartphone de sa mère est tombé en panne. Elle a donc emporté une pochette pédagogique chez elle, avec les leçons et les devoirs imprimés pour une durée de 5 semaines.
Mais les choses ont été compliquées pour elle. Ses parents ne parlent pas français et elle n'a pas pu avoir le soutien de ses professeurs. "J'ai fait mes devoirs, mais je ne sais pas si c'est juste. J'ai demandé de l'aide autour de moi, mais c'est quand même mieux d'aller au lycée. Là, on peut demander aux profs si on n'a pas compris!"
Les choses avancent cependant, pour ceux qui disposent d'un téléphone mobile mais dont les parents ont un revenu modeste, le rectorat de Mayotte a signé une convention avec Orange pour distribuer des cartes pré-payées pour l'accès à Internet.
Une nécessité pour l'UDCSF. "Aujourd'hui, nous sommes dans l'ère du numérique, c'est un outil indispensable. Le rectorat a fait un effort, le département et les mairies doivent se mouiller pour fournir des tablettes à tous les élèves", affirme Rafza Youssouf Ali.
Toutefois, son propre fils, qui a suivi les cours en ligne et passe le bac à la fin de l'année, est catégorique: "rien ne vaut une salle de classe avec un professeur, surtout pour préparer le grand oral !"
Après cinq semaines de confinement dont deux de vacances scolaires, les élèves mahorais ont repris le chemin de l'école lundi dans ce département de l'océan Indien. Durant ce laps de temps il a fallu continuer le programme scolaire.
Pour ceux qui ont eu accès à Internet, le confinement s'est bien passé. Avec les plateformes Pronote et Neo, les élèves du second degré ont reçu leurs leçons et devoirs par mail. Et les enseignants ont pu suivre plus facilement les élèves, notamment à travers des visio-conférences.
Mais à Mayotte, qui est à la fois le département le plus pauvre et le plus jeune de France, le taux de pénétration d'Internet fixe et mobile n'est que de 37%, selon le Digital Report 2020 du site Internet We are social.
Lors du premier confinement qui avait duré 6 mois (mars à septembre 2020), le rectorat avait enregistré près de 30% de décrochage scolaire dans le primaire sur un territoire où un habitant sur deux a moins de 17 ans. Cette fois-ci, il est seulement de 5 à 10%.
Ce qui a changé: l'impression des devoirs à faire par les enseignants dans des "pochettes pédagogiques", pour mettre tout le monde à égalité. Un élément important pour l'Union départementale des confédérations syndicales des familles (UDCSF), qui a milité pour qu'aucun élève ne soit écarté de la continuité pédagogique.
Et les parents ont fait l'effort de venir chercher ces pochettes pédagogiques imprimées par les enseignants. "Tout le monde a eu le message que ce soit ceux qui ont Internet, qui ne sont pas nombreux, ou ceux qui ne l'ont pas", assure Rafza Youssouf Ali, présidente de l'lUDCSF.
Assani Saïd, directeur de l'école primaire de Chiconi Kavani dans l'ouest de l'île confirme. "J'ai appelé tous les parents et la plupart sont venus chercher les pochettes pédagogiques. Mais il y en a quelques-uns que je n'ai pu joindre car leurs coordonnées téléphoniques n'étaient pas à jour."
Pas de suivi des devoirs
Le bémol pour certains parents reste que le suivi de ces devoirs n'était pas forcément obligatoire. "On a juste mis des travaux à disposition des enfants. Il n'était fait aucune mention de les rendre pour mes enfants. Alors, oui les élèves ont récupéré les pochettes, mais ont-ils fait ce que leurs enseignants leur demandaient ? Et ont-ils compris ce qu'il y avait à faire ?", s'interroge Saïd Abdallah.
Dhoimrati, 15 ans, est en classe de seconde au lycée de Sada. Comme la majorité des Mahorais, elle n'est pas équipée d'Internet fixe. Et durant ce confinement, le smartphone de sa mère est tombé en panne. Elle a donc emporté une pochette pédagogique chez elle, avec les leçons et les devoirs imprimés pour une durée de 5 semaines.
Mais les choses ont été compliquées pour elle. Ses parents ne parlent pas français et elle n'a pas pu avoir le soutien de ses professeurs. "J'ai fait mes devoirs, mais je ne sais pas si c'est juste. J'ai demandé de l'aide autour de moi, mais c'est quand même mieux d'aller au lycée. Là, on peut demander aux profs si on n'a pas compris!"
Les choses avancent cependant, pour ceux qui disposent d'un téléphone mobile mais dont les parents ont un revenu modeste, le rectorat de Mayotte a signé une convention avec Orange pour distribuer des cartes pré-payées pour l'accès à Internet.
Une nécessité pour l'UDCSF. "Aujourd'hui, nous sommes dans l'ère du numérique, c'est un outil indispensable. Le rectorat a fait un effort, le département et les mairies doivent se mouiller pour fournir des tablettes à tous les élèves", affirme Rafza Youssouf Ali.
Toutefois, son propre fils, qui a suivi les cours en ligne et passe le bac à la fin de l'année, est catégorique: "rien ne vaut une salle de classe avec un professeur, surtout pour préparer le grand oral !"