Mamoudzou, France | AFP | jeudi 04/03/2021 - A Mayotte, les besoins en bons alimentaires explosent, alors que le confinement a mis un coup d'arrêt à l'économie informelle, seule source de subsistance pour de nombreuses familles sur cette île de l'océan Indien.
Alors qu'un nouveau confinement a été décrété par le préfet de Mayotte le 5 février dernier face à une flambée de l'épidémie du Covid-19, le gouvernement a annoncé un soutien de 1,6 million d'euros sur trois mois, destiné à l'aide alimentaire d'urgence à Mayotte.
"Je n'ai aucune ressource", soupire Mami, une bénéficiaire, qui vit avec sept enfants dans le quartier de Mandzarisoa à Mamoudzou. "Avec ça, je vais pouvoir acheter du riz, des mabawas (ailes de poulet, ndlr), des pâtes et du lait pour mon bébé d'un an", ajoute la mère de famille avant de repartir avec ses deux tickets.
Les bons, d'une valeur de vingt euros chacun, peuvent être dépensés dans la plupart des grandes surfaces et commerces de l'île.
"D'habitude, ces gens-là vivent de broutilles, de maçonnerie ou en vendant sur les bords de route", souligne Idriss, un membre de l'association Mouvement pour une alternative non violente (Man) de l'océan Indien, qui organise la distribution à Mamoudzou. Mais, dans le département le plus pauvre de France, le confinement qui dure depuis bientôt quatre semaines plonge de nombreuses familles dans une précarité extrême.
"J'ai une liste d'au moins 1.500 familles", explique Cyndie Pernet, la gestionnaire de l'association MAN, en se basant sur des maraudes. En tout, son organisation a reçu 1.002 bons il y a deux semaines, soit une enveloppe de 20.040 euros, pour trois quartiers de Mamoudzou.
"Nous avons de quoi donner à environ 200 familles par secteur, alors que nous en avions recensées plutôt 500. Pour faire face à l'urgence, j'ai fait un tri pour privilégier ceux qui avaient le plus d'enfants", explique Cyndie Pernet.
Eviter les attroupements
Mardi, une cinquantaine des bénéficiaires se sont présentés au point de rendez-vous fixé par l'association, sur la petite place ensoleillée de M'Tsapéré, village de la commune chef-lieu. Ils ont été appelés directement le jour J, "pour éviter les attroupements" dit Guilhem, un jeune service civique de l'association qui tient la longue liste de bénéficiaires entre ses mains. "Mais cela prend plus de temps, et à ce rythme-là, nous allons devoir revenir encore trois ou quatre fois !", chiffre-t-il.
Depuis le premier confinement en mars 2020 et les scènes d'attroupements provoquées par les distributions de denrées alimentaires, l'Etat s'est orienté vers un système de bons d'achats, qui rend plus facile le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale.
En lien avec la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DJSCS) et les collectivités locales, quatorze associations se répartissent les dix-sept communes de l'île pour assurer ces distributions et effectuer les enquêtes sociales afin d'inscrire les bénéficiaires dans le respect de critères définis en amont.
Le critère de ressources, par exemple, est passé de 282 euros (le niveau du revenu de solidarité active effectif dans le 101ème département), à 500 euros, pour un célibataire, explique Jérôme Millet, le sous-préfet et secrétaire général adjoint à la préfecture de Mayotte. A cela s'ajoutent aussi la composition du foyer, ou encore l'accès à l'eau potable ou l'électricité.
A Mayotte, où 77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national, 29% des logements n'ont pas d'eau courante et six logements sur dix sont dépourvus du confort sanitaire de base, d'après l'Insee.
Depuis le début de l'année, l'île de l'océan Indien fait face à une flambée de l'épidémie de Covid-19 sur son territoire, due à la propagation rapide du nouveau variant sud-africain. Mais le taux d'incidence a toutefois baissé, de près de 900 cas pour 100.000 habitants au plus fort de la vague, à 509,5, d'après le dernier bulletin de l'agence régionale de santé.
Alors qu'un nouveau confinement a été décrété par le préfet de Mayotte le 5 février dernier face à une flambée de l'épidémie du Covid-19, le gouvernement a annoncé un soutien de 1,6 million d'euros sur trois mois, destiné à l'aide alimentaire d'urgence à Mayotte.
"Je n'ai aucune ressource", soupire Mami, une bénéficiaire, qui vit avec sept enfants dans le quartier de Mandzarisoa à Mamoudzou. "Avec ça, je vais pouvoir acheter du riz, des mabawas (ailes de poulet, ndlr), des pâtes et du lait pour mon bébé d'un an", ajoute la mère de famille avant de repartir avec ses deux tickets.
Les bons, d'une valeur de vingt euros chacun, peuvent être dépensés dans la plupart des grandes surfaces et commerces de l'île.
"D'habitude, ces gens-là vivent de broutilles, de maçonnerie ou en vendant sur les bords de route", souligne Idriss, un membre de l'association Mouvement pour une alternative non violente (Man) de l'océan Indien, qui organise la distribution à Mamoudzou. Mais, dans le département le plus pauvre de France, le confinement qui dure depuis bientôt quatre semaines plonge de nombreuses familles dans une précarité extrême.
"J'ai une liste d'au moins 1.500 familles", explique Cyndie Pernet, la gestionnaire de l'association MAN, en se basant sur des maraudes. En tout, son organisation a reçu 1.002 bons il y a deux semaines, soit une enveloppe de 20.040 euros, pour trois quartiers de Mamoudzou.
"Nous avons de quoi donner à environ 200 familles par secteur, alors que nous en avions recensées plutôt 500. Pour faire face à l'urgence, j'ai fait un tri pour privilégier ceux qui avaient le plus d'enfants", explique Cyndie Pernet.
Eviter les attroupements
Mardi, une cinquantaine des bénéficiaires se sont présentés au point de rendez-vous fixé par l'association, sur la petite place ensoleillée de M'Tsapéré, village de la commune chef-lieu. Ils ont été appelés directement le jour J, "pour éviter les attroupements" dit Guilhem, un jeune service civique de l'association qui tient la longue liste de bénéficiaires entre ses mains. "Mais cela prend plus de temps, et à ce rythme-là, nous allons devoir revenir encore trois ou quatre fois !", chiffre-t-il.
Depuis le premier confinement en mars 2020 et les scènes d'attroupements provoquées par les distributions de denrées alimentaires, l'Etat s'est orienté vers un système de bons d'achats, qui rend plus facile le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale.
En lien avec la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DJSCS) et les collectivités locales, quatorze associations se répartissent les dix-sept communes de l'île pour assurer ces distributions et effectuer les enquêtes sociales afin d'inscrire les bénéficiaires dans le respect de critères définis en amont.
Le critère de ressources, par exemple, est passé de 282 euros (le niveau du revenu de solidarité active effectif dans le 101ème département), à 500 euros, pour un célibataire, explique Jérôme Millet, le sous-préfet et secrétaire général adjoint à la préfecture de Mayotte. A cela s'ajoutent aussi la composition du foyer, ou encore l'accès à l'eau potable ou l'électricité.
A Mayotte, où 77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national, 29% des logements n'ont pas d'eau courante et six logements sur dix sont dépourvus du confort sanitaire de base, d'après l'Insee.
Depuis le début de l'année, l'île de l'océan Indien fait face à une flambée de l'épidémie de Covid-19 sur son territoire, due à la propagation rapide du nouveau variant sud-africain. Mais le taux d'incidence a toutefois baissé, de près de 900 cas pour 100.000 habitants au plus fort de la vague, à 509,5, d'après le dernier bulletin de l'agence régionale de santé.